Gérald Darmanin inaugure le point mensuel sur les chiffres de la délinquance

Gérald Darmanin inaugure le point mensuel sur les chiffres de la délinquance

Après une série de violences, le ministre de l'Intérieur réunit ce mardi en fin de journée les syndicats de police. Auparavant, il a présenté à la mi-journée et pour la première fois les chiffres mensuels de la délinquance, aux côtés de la ministre déléguée, Marlène Schiappa.
Public Sénat

Par Julien Chabrout

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C’est une première depuis sa nomination place Beauvau. Gérald Darmanin a présenté ce mardi midi depuis le ministère de l’Intérieur, avec la ministre déléguée Marlène Schiappa, les chiffres mensuels de la délinquance et de l'activité policière. Le 6 septembre, dans une interview au Parisien, le ministre de l’Intérieur avait annoncé la tenue de cette conférence de presse, qui sera désormais mensuelle.

« Nous avons pris la décision de faire conjointement avec Marlène Schiappa un point presse mensuel sur tous les sujets, à la fin de chaque première semaine du mois, pour communiquer l'ensemble des résultats de nos services », affirmait-il. Et, ce mardi, les deux locataires de Beauvau ont dévoilé de nombreux chiffres, notamment en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants.

Un total de 4,2 tonnes de cannabis a été ainsi saisi en septembre, contre trois tonnes en août, a annoncé Gérald Darmanin. Les services de police et de gendarmerie ont également procédé à 1189 interpellations liées au trafic de stupéfiants en septembre, en hausse de 25 % par rapport à août, a ajouté le ministre de l'Intérieur. Un total de 9532 amendes forfaitaires de 200 euros a en outre été dressé contre les consommateurs de stupéfiants par les forces de l'ordre entre le 1er septembre, date de leur généralisation en France, et le 8 octobre. Par ailleurs, sur le volet des outrages sexistes, « plus de 2000 infractions pour outrage sexiste » ont été relevées depuis l'inscription de ce délit dans la loi en 2018, a indiqué Marlène Schiappa.

Une rencontre avec tous les syndicats de police mardi à 17 h 30

La méthode choisie par le gouvernement rappelle celle utilisée par un prédécesseur de Gérald Darmanin à Beauvau : Nicolas Sarkozy, au début des années 2000. Elle fait craindre à certains syndicats de police un retour à la « politique du chiffre ». Ce mardi matin, lors de l’émission « Bonjour Chez Vous ! », la matinale de Public Sénat, la maire (PS) de Nantes, Johanna Rolland, a estimé que « la politique de sécurité, ça ne peut pas être la politique du chiffre ». « Je le dis parce que nous les maires, nous sommes inquiets de voir revenir au galop cette politique du chiffre qui ne règle pas concrètement les questions sur le terrain », a-t-elle prévenu.

Le point mensuel a pour objectif de rendre plus lisible les résultats du gouvernement en matière sécuritaire et de répondre aux accusations de « laxisme » formulées du côté de LR et du RN. La gauche formule elle aussi ses critiques. « Il y a un problème d’effectifs et de moyens sur le territoire », regrette ainsi le sénateur PS Rachid Temal auprès de Public Sénat. « Je suis de gauche, et la première des libertés pour tout le monde, c’est la sécurité. Il faut un dispositif global de prévention et de répression », estime-t-il.

Cette prise de parole du ministre de l’Intérieur et de sa ministre déléguée est intervenue quelques jours après l’attaque aux mortiers d’artifice du commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), survenue dans la nuit de samedi à dimanche. Elle est également  arrivée quelques heures avant la rencontre de Gérald Darmanin avec tous les syndicats de police, en attente de mesures susceptibles d'apaiser le « ras-le-bol » de la profession après une série de violences, comme l'agression par balles de deux policiers, mercredi dernier à Herblay (Val-d'Oise).

Lors de sa réunion avec les syndicats, prévue à 17 h 30 par visioconférence en raison de la crise sanitaire, Gérald Darmanin doit présenter le budget 2021 et le plan de relance dévolu à son ministère, selon son entourage joint par l’AFP. L'enveloppe est au total de plus d'un milliard d'euros, 40 % étant inscrits au budget. La priorité est le « quotidien des policiers », c'est-à-dire leurs conditions de travail, les matériels (informatique, véhicules, etc.), ajoute son entourage à l’AFP. Le ministre entend aussi évoquer l'immobilier, avec des rénovations attendues de commissariats.

Le volet réponse pénale devrait quant à lui être abordé jeudi, lors d’une rencontre des syndicats de police cette fois-ci avec Emmanuel Macron, qu’ils réclamaient de longue date. « Le chef de l'Etat s'intéresse enfin à la matière », se félicite à l’AFP Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie Officiers. « On avait l'impression que c'était l'angle mort du quinquennat », ajoute-t-il.

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