Gérard Larcher : « Il faut qu’Emmanuel Macron écoute les maires, qu’il les entende »

Gérard Larcher : « Il faut qu’Emmanuel Macron écoute les maires, qu’il les entende »

En marge de la visite du chef de l’Etat au Salon des maires de France, Gérard Larcher, le président du Sénat, demande davantage d’écoute de la part de l’exécutif, notamment face aux incertitudes financières qui pèsent sur les élus locaux. Alors que le Sénat a entamé l’examen du budget 2023, il pose deux conditions à l’adoption d’un accord sur l’encadrement des dépenses des collectivités.
Romain David

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Attendu ce mercredi au Salon des maires de France, Emmanuel Macron a choisi de laisser de côté le traditionnel discours pour privilégier une déambulation parmi les exposants, à la rencontre des élus. « Il faut qu’Emmanuel Macron écoute avant d’envoyer un message, qu’il entende les élus locaux, leurs inquiétudes, leurs interrogations », a martelé Gérard Larcher au micro de Public Sénat, quelques heures avant la visite du chef de l’Etat. Le président du Sénat a notamment voulu pointer les incertitudes autour du budget 2023, en raison de la forte hausse des coûts de l’énergie. Pour lui, la mise en place du bouclier tarifaire doit être « la première urgence » de l’exécutif. Ce sujet occupera d’ailleurs mercredi après-midi la Chambre Haute, en pleine discussion budgétaire.

« Il faut un bouclier qui soit simple et pragmatique, dans lequel on ne nous demande pas au préalable quel est votre épargne brute, votre potentiel fiscal et financier, et même, je le dis parfois en blaguant, l’empreinte dentaire du maire ! », estime le deuxième personnage de l’Etat, alors que la version finale du budget sera vraisemblablement adoptée par 49.3, en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale.

« On ne peut pas nous refaire le même coup que sur la taxe d’habitation »

Lundi, le Sénat a choisi de conserver la CVAE, un impôt local dont s’acquittent les entreprises et que le président de la République s’était engagé à supprimer pendant sa campagne de réélection. Également favorable à cette suppression, la droite sénatoriale souhaitait seulement la repousser d’un an. Mais contre toute attente, ses alliés centristes se sont rangés aux voix de la gauche pour voter son maintien. « Des approches différentes, mais un résultat qui est le même ! », a voulu déminer Gérard Larcher face aux rumeurs de dissension. « On ne peut pas nous refaire le même coup que sur la taxe d’habitation, c’est-à-dire figer le système », avertit l’élu. « Tant que l’on ne connaîtra pas la compensation territorialisée qui sera versée, notamment aux intercommunalités, il n’est pas question de mettre en place sa suppression ! »

Un compromis possible sur les « contrats de confiance »

Autre sujet de friction : la mise en place d’un « contrat de confiance » afin d’encadrer les dépenses des collectivités. Le dispositif, jugé contraignant, pourrait néanmoins faire l’objet d’un compromis entre la droite et l’exécutif. Gérard Larcher pose deux conditions préalables : « Pas de retour du pacte de Cahors ! Quelque part, il mettait un terme à toutes les libertés locales », dénonce-t-il.

Seconde condition : « Nous demandons que l’effort exigé des collectivités soit le même pour l’Etat », souligne-t-il. « Nous sommes conscients qu’il faille réduire le déficit. On ne peut pas continuer à déséquilibrer les finances de ce pays, mais à effort égal. Le compromis se fera autour de ces deux tomes-là », conclut Gérard Larcher.

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