Quelques minutes avant l’arrivée du Premier ministre, le discours du président du Sénat a sonné comme une charge. Gérard Larcher a réagi à l’assassinat du professeur Samuel Paty affirmant que « la République est en danger comme elle l'a rarement été. En danger de nos reculs, de nos renoncements, de notre incapacité à nommer. En danger par notre absence de courage collectif. »
« Une certaine bien-pensance a paralysé l’action publique »
Et d’ajouter : « Nous avons demandé un continuum de sécurité, nous avons eu un continuum de lutte contre le terrorisme. Une certaine bien-pensance a paralysé l'action publique. Ce que nous voulons c'est la laïcité pleine et entière. L'Etat de droit partout et pour tous [...] Il faut agir et il est déjà tard » Gérard Larcher a affirmé que nous étions « à un tournant » : « Tuer des enfants à Toulouse, des journalistes et des policiers, n'était-ce pas déjà un tournant ? »
Gérard Larcher a ensuite consacré une grande partie de son discours à la décentralisation qu’il convient « d’ouvrir à une nouvelle génération avec les présidents de départements, communes et régions : « Nous devons travailler ensemble très vite sur le principe de subsidiarité ascendante dans le cadre de Territoires Unis » (un dispositif inédit associant depuis deux ans l’ARF l’Association des maires de France (AMF) et à l’Assemblée des départements de France (ADF) pour peser sur l’exécutif et obtenir plus de décentralisation.)
« Les collectivités peuvent faire encore plus et mieux »
Le président du Sénat a rappelé qu’en juillet dernier le Séant a présenté 50 propositions issues d’un groupe de travail rassemblant tous les groupes pour plus d’autonomie et de pouvoirs pour les collectivités. Ces propositions seront examinées en séance publique le 20 octobre prochain. « Les collectivités peuvent faire encore plus et mieux, si l'Etat cesse de brider leurs initiatives » a-t-il assuré.
La loi décentralisation examinée au Sénat le 3 novembre
Alors que la grande loi de décentralisation, la fameuse loi « 3D » (décentralisation, déconcentration, différenciation) tant attendue des élus passera en première lecture au Sénat à partir du 3 novembre, Gérard Larcher a mis en garde : « Je le dis clairement, je n'accepterai pas qu'on nous fasse le coup du calendrier, de report en report. C'est une urgence pour redresser le pays (...) Il est temps de passer des paroles aux actes ».
Larcher sur la décentralisation: « Je n'accepterai pas qu'on nous fasse le coup du calendrier".
Pour un maintien des élections départementales et régionales
Enfin, le président du Sénat a redit qu’il était favorable au maintien des élections départementales et régionales prévues en 2021 avec « des précautions sanitaires et une discipline strictes parce que c’est çà la démocratie. » en concluant que « Cela doit être fait dans la clarté, sans faux prétexte (…) nous serons sur ce point extrêmement vigilants ».