Gérard Larcher lance « un cri d’alarme » pour les territoires

Gérard Larcher lance « un cri d’alarme » pour les territoires

Le président LR du Sénat demande à Emmanuel Macron de « reprendre le dialogue » avec les associations d’élus locaux. « Sur les territoires, ça ne peut plus continuer comme ça » prévient Gérard Larcher.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est l’un des rôles que Gérard Larcher préfère endosser : celui de défenseur des territoires. Normal, pour le président du Sénat, qui représente, selon la Constitution, les collectivités. S’il a largement évoqué, lors de son point presse de rentrée, le retour l’hiver prochain de la réforme constitutionnelle (voir notre article), il a aussi mis en garde le pouvoir sur les territoires et les élus locaux.

Il appelle Emmanuel Macron à « reprendre le dialogue » avec les associations d’élus, AMF (villes), ADF (département) et RF (régions), qui ont claqué la porte, début juillet, de la Conférence nationale des territoires.

« On ne peut pas réformer ce pays contre les territoires »

« Je prendrai l’initiative de réunir les trois présidents (des associations d'élus). On ne peut pas réformer ce pays contre les territoires ou contre les élus du territoire. Ce n’est pas possible, ça ne marche pas » prévient Gérard Larcher (voir la vidéo). Dans « les semaines à venir », la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales rendra son rapport sur le statut de l’élu, sujet dans les cartons depuis les années, mais jamais abouti. De quoi peut-être donner des idées à l’exécutif.

Hors micro, le président de la Haute assemblée s’est montré encore plus véhément, sous les dorures du Salon de Boffrand, vaste salon de la présidence qui accueille les événements d’importance. « C’est un cri d’alarme » pour les élus locaux et les territoires que lance Gérard Larcher. « Se fâcher avec Dominique Bussereau (président de l’ADF, ndlr), il faut le faire… » ajoute le sénateur des Yvelines. « Sur les territoires, ça ne peut plus continuer comme ça. Sinon, je ne suis plus Président du Sénat » insiste-t-il. Comprendre, que par sa fonction, il se doit de porter la voix des collectivités.

« Urgence »

S’il reconnaît que Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires et ancien président du groupe RDSE du Sénat, « réussit plutôt bien avec cœur de ville », son plan de revitalisation des centres-villes, Gérard Larcher attend des actes d’Emmanuel Macron, qu’il « écoute les élus ». Il ajoute : « C’est une fenêtre d’urgence pour se réconcilier avec les territoires ». Côté départements, les sujets qui fâchent sont toujours sur la table : mineurs non accompagnés, allocations individuelles de solidarité ou encore place des métropoles. Sans parler des contrats de maîtrise des dépenses ou du système de remplacement de la taxe d’habitation, surtout pour les communes.

Dans la même thématique

Gérard Larcher lance « un cri d’alarme » pour les territoires
3min

Politique

Européennes 2024 : Marie Toussaint plaide pour « un pacte de non-agression à gauche »

Alors que la Nupes s’est décomposée durant les dernières semaines, Jean-Luc Mélenchon a acté, samedi 2 décembre, la fin de la Nupes. Cet été, l’idée d’une liste commune entre les partis de la Nupes pour les élections européennes de juin 2024 avait déjà commencé à fracturer l’alliance, en particulier chez les écologistes. En juillet 2023, le parti de Marine Tondelier, habitué aux bons résultats lors des scrutins européens, désigne Marie Toussaint tête de liste pour les élections européennes.  « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense » Si les écologistes rejettent l’idée d’une liste commune à gauche, la députée européenne Marie Toussaint plaide pour « un pacte de non-agression à gauche ». Pour rappel, une liste ne peut élire des députés au Parlement européen uniquement si elle dépasse un seuil de 5 %. « Je pense que l’on a des combats essentiels à mener, c’est ce qui doit concentrer toute notre attention », juge Marie Toussaint qui estime que le combat doit être mené contre les partis nationalistes qui continuent de progresser au sein de l’Union européenne. En proposant ce pacte de non-agression, Marie Toussaint rappelle qu’elle souhaite orienter sa campagne autour de « la douceur ». Une approche qui suscite l’étonnement, ou l’incompréhension, notamment après le meeting de lancement de la campagne. Ce 2 décembre, la tête de liste écologiste avait convié un groupe de danseuses pratiquant la « booty-therapy », une danse permettant de « s’assumer ». « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense », justifie Marie Toussaint qui assume vouloir mener une campagne « sensible ». « La douceur, dans un monde meurtri par la violence politique et sociale, est un horizon de sauvegarde, c’est un objet de combativité », développe Marie Toussaint pour laquelle cette approche peut être payante.  « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes » Alors que les négociations de la COP 28 se déroulent actuellement à Dubaï avec un nombre record de lobbyistes présents. Selon Marie Toussaint, que cela soit durant les négociations internationales ou au sein des institutions européennes, les lobbys, notamment pétroliers, doivent être écartés des espaces de discussions. « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes », développe Marie Toussaint alors que les groupes d’intérêts occupent une place importante dans le processus législatif européen. Outre le lobby des énergies fossiles, la tête de liste écologiste prend également pour cible la fédération des chasseurs et son président Willy Schraen qui mènera une liste aux élections européennes. Accusée par ce dernier de prôner une écologie déconnectée, Marie Toussaint a, de nouveau, proposé d’organiser un débat avec Willy Schraen afin de « vérifier qui est du côté de l’agro-industrie et qui est du côté des paysans ». Marie Toussaint fustige notamment l’hypocrisie du patron des chasseurs considérant que ce dernier défend « une vision de l’agriculture sans paysans ».

Le

L’hémicycle du Sénat
7min

Politique

Aide médicale d’Etat : la majorité sénatoriale divisée sur les conclusions du rapport Stefanini Evin

Un rapport remis lundi au gouvernement balaye l’hypothèse d’une suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), tout en préconisant une réforme du dispositif. Cette étude prend toutefois ses distances avec le chemin tracé par la majorité sénatoriale, qui a fait disparaître l’AME lors de l’examen du projet de loi immigration en novembre, pour lui substituer une aide d’urgence.

Le