Gérard Larcher : « Le grand débat peut être le meilleur comme le pire »
 « Il faut être vigilant et attentif à toute tentative d’instrumentalisation » sur le grand débat, a affirmé Gérard Larcher lors de ses vœux. Il défend « la force stabilisatrice, positive et apaisante du bicamérisme ».

Gérard Larcher : « Le grand débat peut être le meilleur comme le pire »

 « Il faut être vigilant et attentif à toute tentative d’instrumentalisation » sur le grand débat, a affirmé Gérard Larcher lors de ses vœux. Il défend « la force stabilisatrice, positive et apaisante du bicamérisme ».
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

1 min

Publié le

Mis à jour le

Après sa conférence de presse la semaine dernière, Gérard Larcher a présenté ses vœux pour 2019, devant plusieurs membres du gouvernement. Pour ce passage obligé, le président LR du Sénat a tenu à rappeler le rôle occupé l’année dernière par le Sénat. La Haute assemblée, dirigée par la droite, peut d’une part jouer le rôle de contre-pouvoir. De l’autre, la majorité présidentielle s’est par moment appuyée sur ses travaux. Les relations alternent entre esprit constructif, comme le défendait Gérard Larcher après l’élection d’Emmanuel Macron, et moments de fortes tensions.

Le sénateur des Yvelines présente son assemblée comme une « force de proposition ». Il rappelle « les mesures d’urgence sur le pouvoir d’achat en décembre », votée conforme pour permettre leur adoption, « la prévention de violences lors de manifestations, bientôt examinée par l’Assemblée » – c’est la proposition de loi de Bruno Retailleau, président du groupe LR, reprise par le gouvernement – la « revitalisation des centres-bourgs » ou « les conditions d’exercice des mandats locaux ».

Vœux: Gérard Larcher présente son assemblée comme force de propositions"
02:21

« Solidité » et « rigueur » de la commission d’enquête Benalla

Et bien sûr, « une commission d’enquête qui s’achève » sur l’affaire Benalla. « Elle a eu un retentissement particulier par la solidité, la rigueur de l’exercice de cette responsabilité de contrôle ». De quoi défendre « la force stabilisatrice, positive et apaisante du bicamérisme qui est au fondement de la démocratie Française » affirme Gérard Larcher. Des propos qui n’arrivent pas par hasard. Emmanuel Macron a évoqué la transformation du Sénat dans sa lettre aux Français, avant d’assurer à son président qu’il ne souhaitait pas le fusionner avec le Conseil économique, social et environnemental.

Le bicamerisme: "une force stabilisatrice, positive et apaisante" pour Gérard Larcher
03:45

Ce début d’année 2019 s’ouvre alors que l’exécutif n’est pas sorti encore de la crise des gilets jaunes. « Nous traversons une période particulière de notre vie publique et démocratique » dit-il. « Notre pays a achevé 2018 comme s’il était pris de « vertige » avec le sentiment qu’il n’y aurait plus ni règles communes, ni cohésion, ni solidarité, ni même ordre républicain ».

« Une nouvelle étape de la décentralisation »

Comme il l’a déjà dit, Gérard Larcher n’est « pas dupe » du grand débat, lancé par Emmanuel Macron face au malaise dans le pays. « Ce débat peut être le pire comme le meilleur. Et le pire serait qu’il ne débouche sur rien » met en garde Gérard Larcher. Il ajoute : « Il faut être vigilant et attentif à toute tentative d’instrumentalisation. Il faudra être exigeant sur la suite que l’exécutif proposera de donner à cette consultation ».

Mais alors que des citoyens « ont le sentiment d’être en marge, en bout de table » et « parfois, de ne pas être entendus », Gérard Larcher plaide pour « une nouvelle étape de la décentralisation (qui) permettra de retrouver les conditions de faire Nation ».

« Il faudra nous poser la question de la multiplication des autorités indépendantes »

Côté réforme constitutionnelle, enlisée depuis l’affaire Benalla, et maintenant en attente des conclusions du grand débat, le président du Sénat défend « la primauté de la démocratie représentative, une primauté qui n’est pas un monopole », tout en se montrant ouvert à « la consultation directe ». La réforme de la Constitution « sera l’occasion de réfléchir à des formes renouvelées de participation ».

Vœux de Gérard Larcher: « Il faudra nous poser la question de la multiplication des autorités indépendantes »
00:34

Au passage, Gérard Larcher épingle les autorités comme la Commission nationale du débat public. Elles sont nombreuses dans le pays. « Il faudra nous poser la question de la multiplication des autorités indépendantes, qualifiées de telles parce que non issues de l’élection. Elles ont sans doute contribué à l’affaiblissement du Parlement » selon le sénateur des Yvelines. L’ancien ministre Jacques Mézard, redevenu sénateur, les avait déjà fortement visées, en 2015. C’était, déjà, dans une commission d’enquête.

Partager cet article

Dans la même thématique

Gérard Larcher : « Le grand débat peut être le meilleur comme le pire »
3min

Politique

Assassinat Mehdi Kessaci : le sénateur écologiste, Guy Benarroche appelle le gouvernement à mener des actions de prévention contre le narcotrafic

Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci militant écologiste dont le deuxième frère a été assassiné la semaine dernière par des narcotrafiquants, a interpellé le gouvernement aux questions d’actualité. « Le volet prévention et social a été oublié dans la loi contre le narcotrafic », a-t-il estimé.

Le

Gérard Larcher : « Le grand débat peut être le meilleur comme le pire »
6min

Politique

Narcotrafic : Raphaël Glucksmann défend « une politique sans naïveté aucune sur la sécurité »

Présent au congrès de l’Association des maires de France, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann propose de « lancer une grande convention de la décentralisation citoyenne où on discute partout ». Pour les municipales, le coprésident de Place Publique défend « une ligne de clarté, c’est-à-dire sans alliance avec LFI ». A Paris, il s’oppose ainsi à toute alliance avec Sophia Chikirou.

Le