Gérard Larcher : le Sénat sur un « Plateau »

Gérard Larcher : le Sénat sur un « Plateau »

Grand gagnant des élections sénatoriales, Gérard Larcher incarne, plus que jamais, une figure modérée mais incontournable de l’opposition. Il est bien parti pour retrouver le « Plateau », la présidence du Sénat, ce lundi.
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« Gérard Larcher, symbole de l’ancien monde », au lendemain des élections sénatoriales, plusieurs quotidiens voient en Gérard Larcher l’une des incarnations de ce revers électoral subi par la jusqu’alors, triomphante, République en marche. A posteriori, le titre du Figaro, « Gérard Larcher, l’insubmersible »,  est presque cocasse. Cet été, lors d’une partie de pêche au large de l’île Batz, le président du Sénat s’était fait une frayeur, coincé au large pendant plusieurs heures à cause du brouillard.

« Les élus locaux ont besoin de stabilité, de prévisibilité 

Gérard Larcher : « Les grands électeurs ont conforté la majorité sénatoriale » de droite
03:28

Ce lundi, le brouillard est bel et bien dissipé pour celui qui devrait retrouver son siège à la présidence du Sénat la semaine prochaine. Sur 6 sièges à pourvoir dans les Yvelines, sa liste en remporte 5. Son succès parachève celui de la droite à la Haute assemblée qui passe de 142 à 159 sénateurs. Dès, hier soir, l’ancien maire de Rambouillet a livré son interprétation du message envoyé par les grands électeurs. « Les élus locaux ont besoin de stabilité, de prévisibilité. Ils ont besoin d’une relation de confiance et de respect avec l’exécutif. Respect et confiance qui ont parfois manqué ces derniers temps. » Dimanche, de Laurent Wauquiez à Valérie Pécresse, différents leaders de LR se sont réclamés de la victoire de la droite sénatoriale. Allure bonhomme, parole pondérée, capacité d’écoute et de dialogue dépassant les partis, Gérard Larcher dispose d’une capacité de rassemblement peu commune dans sa famille politique.  Lors de la campagne présidentielle, en pleine affaire Fillon, il était favorable à  un renoncement du candidat LR, avant de prendre ses distances dans la dernière ligne droite. Filloniste, il a su, malgré cela, habilement éviter d’être associé au désastre du premier tour.

Une vingtaine de déplacements depuis ce printemps

Depuis l’ascension fulgurante d’Emmanuel Macron à l’Élysée,  suivi du raz de marée En Marche aux législatives, Gérard Larcher n’aura finalement à peine eu le temps de douter. En cause ?  Un « été meurtrier » pour les élus locaux, selon l’expression du président de l’association des maires de France, François Baroin. Grand amateur de chasse et pourfendeur de cette  « France d’à côté », et porte-parole de la chambre des collectivités territoriales, Gérard Larcher aurait pu voir dans la tenue, au Sénat, de la première de conférence des territoires, une volonté de la part d’Emmanuel Macron de braconner sur ses terres. L’interrogation n’aura pas duré longtemps. Tant les coupes budgétaires à destination des élus locaux annoncées ce jour-là, auront eu l’effet d’une balle dans le pied pour l’exécutif. Réduction du nombre d’élus locaux, refonte la fiscalité locale, suppression de la taxe d’habitation,  baisse de 13 milliards de dotations sur 5 ans, et baisse du nombre de contrat aidés à la veille de la rentrée ont fait  fondre au fil des semaines les pronostics du score de La République en Marche.  « Les élus locaux ne sont pas des pions qu'on bouge au gré des humeurs du jour: ce sont les pièces maîtresses du développement territorial de notre pays et les vigies de notre République » mettait  pourtant en garde le président du Sénat lors de la conférence des territoires. Durant des semaines, il ne se sera pas ménagé, multipliant les déplacements dans les circonscriptions, à l’écoute des doléances des élus de terrain. Dans le Parisien, ce week-end, il fait état « d’une vingtaine de déplacements » depuis le printemps.  

L’incarnation  « d’un contre-pouvoir parlementaire »

Élu pour la première fois en 1986, Gérard Larcher a concouru quatre fois « pour le Plateau » et y a accédé deux fois, en 2008 et 2014. Si par deux fois, il a battu Jean-Pierre Raffarin, un autre rival s’est  profilé au cours de l’été. L’ancien garde des Sceaux « macron-compatible », le sénateur Modem, Michel Mercier a, pendant un temps, constitué une menace sérieuse pour le Président sortant. Gérard Larcher  pensait trouver la parade en proposant sa candidature au Conseil Constitutionnel. Mais là encore, il ne s’est même pas donné la peine de combattre. Rattrapé par l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les emplois d’assistantes parlementaires de ses filles,  Michel Mercier a renoncé à la rue Montpensier et ne s’est pas déclaré candidat « au Plateau ».

À 68 ans, Gérard Larcher devrait, pour la troisième fois, être élu à la présidence du Sénat le 2 octobre prochain et ainsi être la tête de proue « d’un contre-pouvoir parlementaire, indispensable  (…) au fonctionnement équilibré de la démocratie ». « Un dernier sursaut du monde ancien » rétorque la sénatrice sortante LREM Bariza Khiari. Un soubresaut « du vieux monde » tant décrié part l’exécutif qui pourrait cependant  avoir des conséquences dans un avenir proche. En effet, la possibilité de réunir une majorité des 3/5èmes au Parlement pour une révision constitutionnelle semble compromise.

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