Gérard Larcher : « Si Valérie Pécresse n’est pas au deuxième tour, le président de la République sera réélu »
Valérie Pécresse est « clairement à droite », tout en étant « une femme ouverte sur les questions de société ». « Elle a tout à fait la dimension » pour diriger le pays, défend le président LR du Sénat, Gérard Larcher sur Public Sénat, alors que la candidate a été critiquée après son meeting du Zénith.
Par Public Sénat
Temps de lecture :
5 min
Publié le
Mis à jour le
Le vote utile anti-Macron. Pour Gérard Larcher, voter Pécresse, c’est le seul moyen de battre le chef de l’Etat. Alors que deux sondages donnent Eric Zemmour très légèrement devant Valérie Pécresse, le président LR du Sénat prévient : « Je le dis clairement. Si Valérie Pécresse n’est pas au deuxième tour, le président de la République sera réélu. Et à ceux qui s’apprêtent à voter, et qui ne souhaitent pas un deuxième mandat (du Président), il faut qu’ils réfléchissent », met en garde Gérard Larcher, invité de Public Sénat.
« Quand on ne maîtrise pas l’immigration, ça nous conduit à une forme de séparation »
Interrogé sur la polémique, à droite, après l’emploi par Valérie Pécresse des termes « grand remplacement » et « Français de papier », vocabulaire de l’extrême droite, le sénateur des Yvelines souligne que lorsqu’« on reprend la phrase de Valérie Pécresse, elle a dit qu’elle n’en voulait pas ». « Je veux des Français de cœur. Voilà pourquoi la question de l’intégration, de l’assimilation, de l’accueil dans notre pays sont des sujets importants. Quand on ne maîtrise pas l’immigration, ça nous conduit à une forme de séparation », alerte le président LR du Sénat, selon qui il « faut qu’on apporte des réponses à cette question migratoire. Il faut le faire dans le cadre de nos valeurs républicaines ».
Pour ce proche de longue date de la candidate, il n’y a pas de virage à droite de la présidente de la région Ile-de-France. « C’est une femme qui est clairement à droite, ouverte sur la pensée d’un certain nombre de modérés », « une femme ouverte sur les questions de société, attentive aux autres », « elle a tout à fait la dimension » pour diriger un « pays tellement fracturé, qui a besoin de clarté ».
« Nous sommes toujours une assemblée de la construction »
Alors que la session parlementaire se termine la semaine prochaine, pour cause de campagne électorale – les commissions et commissions d’enquête continuent cependant leur travail – Gérard Larcher fait le bilan de cette législature. Il revient sur les relations, parfois compliquées, avec l’exécutif depuis près de cinq ans. « Les relations avec le Sénat ont été vivantes », lance Gérard Larcher, rappelant cependant que la Haute assemblée a « voté beaucoup de texte, près de 70 %. Ça démontre que nous sommes toujours une assemblée de la construction, et pas une assemblée qui se place dans l’opposition par principe. Au Sénat, on ne dit jamais oui par discipline et jamais non par dogmatisme », aime à rappeler le président de la Chambre haute. « Mais quand on dit non, c’est non. Je pense à la dernière révision constitutionnelle sur le climat et le terme « garantir » », illustre Gérard Larcher, qui voit qu’« aujourd’hui, (le Président) fait demi-tour sur le nucléaire. Ce n’est pas inutile que nous ayons dit non… »
Quant à la réforme institutionnelle et constitutionnelle, qui devait réduire le nombre de parlementaires, et qui a abouti à un échec entre l’exécutif et le Sénat, Gérard Larcher rappelle que « nous avons dit non, car il y avait la question de la représentativité ». « Et le Président s’était engagé à renforcer le rôle et la place du Parlement, or nous avions la réduction de l’importance de la commission mixte paritaire », pointe-t-il.
Bilan de Macron : « La déception a été importante »
Quant à l’action du chef de l’Etat, « c’est quand même un bilan où la déception a été importante », selon Gérard Larcher. Même si le Sénat a « soutenu » certaines décisions, comme « les ordonnances travail » ou sur « l’alternance ». Face à la crise du covid-19, « le quoi qu’il en coûte n’était pas inutile, nous l’avons même soutenu dans la plupart de ses phases, mais la réalité, c’est 3.000 milliards d’euros de dette, une dépense publique qui a augmenté » et le « déficit extérieur », regrette Gérard Larcher. Au final, « c’est quand même un quinquennat qui n’a pas réussi à retisser la confiance ».
Mali : « On ne peut pas rester », selon Gérard Larcher
Interrogé sur le retrait probable de la France au Mali, alors que le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est auditionné ce mercredi au Sénat, Gérard Larcher s’y est dit favorable. « Aujourd’hui, nous sommes face à une junte militaire qui préfère les miliciens d’un groupe privé, Wagner, lié à la Russie. Et on ne peut pas rester dans un pays dont les forces politiques, fussent-elles arrivées par la force et en dehors de tout contexte démocratique, ne veulent plus de la présence de nos armées », affirme Gérard Larcher, alors que « le Parlement sera associé à la réflexion la semaine prochaine », lors d’un débat, mais « peut-être après que la décision soit prise ».
Le président du Sénat rappelle que « 58 soldats sont tombés » au Mali, sans compter des « centaines de blessés », « on leur doit, au-delà de l’hommage, un peu une dette de patrie. C’est ce que nous devrons partager, au-delà des clivages politiques ».
Regardez l’intégralité de l’entretien avec Gérard Larcher :
Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.
Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…
Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.
Si une semaine après le renversement du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron est sur le point de nommer un nouveau Premier ministre, la situation politique française inquiète particulièrement les eurodéputés à Bruxelles que certains comparent à celle en Allemagne.
Le
Le direct
Des amours en fuite, avec Jean-Pierre Montal et Bernard Comment
Des amours en fuite, avec Jean-Pierre Montal et Bernard Comment