C’est Sébastien Lecornu qui a vendu la mèche lors de son audition, ce jeudi, devant la délégation sénatoriale aux Outre-mer du Sénat. « Gérard Larcher va présider lui-même, si j’ai bien compris, la mission spécifique à la Nouvelle-Calédonie. On aura l’occasion avec les sénateurs volontaires d’avoir un temps de travail spécifique à la Nouvelle-Calédonie » a annoncé le ministre.
Contacté par publicsenat.fr, le cabinet du président du Sénat confirme que Gérard Larcher prendra bien la tête d’un « groupe de contact » sur la Nouvelle-Calédonie. La composition de cette mission sera connue à la fin du mois. D’ores et déjà, l’entourage du président du Sénat, indique que le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu sera auditionné ainsi que des experts de la filière du Nickel.
La situation de l’Archipel qui pourrait connaître un troisième référendum d’autodétermination en 2022 fait partie des grandes préoccupations du président de la Haute assemblée. Le 10 décembre dernier, alors que l’Ile était en proie aux violences, il avait fait part de son inquiétude. « Les enjeux liés à la filière nickel sont essentiels pour l’économie calédonienne, mais ils ne doivent pas faire passer au second plan la poursuite de ce dialogue qui est primordiale pour définir l’avenir que les Calédoniens se choisiront. Chacun sait, en Nouvelle-Calédonie, combien l’usage de la force est une dangereuse impasse », avait-il rappelé dans un communiqué de presse.
Depuis début décembre, la Société Le Nickel (SLN), filiale du groupe minier français Eramet, est la cible depuis, d’une multitude de blocages et dégradations sur ses centres miniers et à sa raffinerie à Nouméa, qui entravent son fonctionnement.
Ces actions sont menées par les opposants indépendantistes à la reprise d’une autre usine de Nickel, celle du brésilien Vale, par un consortium incluant le négociant en matières premières suisse, Trafigura, dans le but de faire « pression sur l’Etat » actionnaire d’Eramet (26 %). Le gouvernement par la voix de Sébastien Lecornu s’est dit prêt à discuter d’ « une implication plus forte de l’Etat dans l’usine du Sud ». Mais cette question dépendra également de l’avenir institutionnel de l’archipel. « Si la Nouvelle-Calédonie devient indépendante, la France se désengagera de l’usine du Sud » a-t-il prévenu.