Les résultats du premier tour des législatives sont sans appel : le parti présidentiel arrive largement en tête. Avec son allié du Modem, La République en marche obtient 32,32% de suffrages, contre 21,56% pour la droite (LR et UDI). Selon les premières projections pour le second tour, Emmanuel Macron devrait donc disposer de la majorité absolue au Palais Bourbon (entre 415 et 455 sièges sur 577).
« Jusqu’à présent l’Assemblée nationale était élue par le peuple. Manifestement elle est nommée par le Président aujourd’hui », ironise Gérard Longuet.
« Jusqu’à présent l’Assemblée nationale était élue par le peuple. Manifestement elle est nommée par le Président aujourd’hui », ironise Gérard Longuet
Le sénateur craint la « disparition » du pouvoir législatif, dont la conséquence serait que « la parole sera(it) dans la rue ». Il assume toutefois une part de responsabilité, et notamment pour le taux mirobolant de l’abstention : 51% des électeurs ne se sont pas rendus aux urnes dimanche. « Les formations politiques n’ont pas réussi à consolider leur électorat. Notre message ne porte pas assez », admet-il avant de reconnaître que son parti « n’a manifestement pas tout réussi » : « Quand on est au pouvoir de droite ou de gauche on a une part de responsabilité. »
Pour autant, il estime que « la lecture que (ses) compatriotes font des institutions » reste la principale raison de l’abstention. Il déplore une « lecture totalement présidentielle : « À partir du moment où ils ont choisi le président ils considèrent que l’affaire est faite. » Et d’ajouter : « L’opinion française veut que le Président puisse non pas présider mais gouverner. L’opinion lui donne les pouvoirs et la conclusion, c’est que ceux qui ne sont pas avec le Président sont balayés. »
Longuet sur l'abstention : « A partir du moment où (les électeurs) ont choisi le président ils considèrent que l’affaire est faite. »
« Il y aura forcément un débat, qui n’écarte pas l’implosion » des LR
L’occasion de rappeler que nombre de LR sont justement avec le Président, voire même au sein du gouvernement. Une scission au sein du parti qui impliquera « un débat, qui n’écarte pas l’implosion », confie Gérard Longuet. « À l’origine, en 2002, lorsque l’UMP a été créée, l’idée était de constituer une force suffisante pour accéder au second tour. Manifestement cette unité ne suffit plus. »
Longuet sur l'avenir des LR : « Il y aura forcément un débat, qui n’écarte pas l’implosion »
Ce lundi, Les Républicains tiendront un bureau politique à 11h. Mais pas question d’aborder l’avenir du parti lors de l’entre-deux-tours. Il s’agira d’une simple formalité et le débat devrait être apaisé : « Nous aurions un débat difficile s’il y avait des triangulaires, or il y en a qu’une seule», dans la 1ère circonscription de l’Aube. Le député LR sortant, Nicolas Dhuicq, affrontera le candidat de La République en marche Grégory Besson-Moreau, arrivé en tête, et le frontiste Bruno Subtil.
Enfin, le sénateur de la Meuse a mis en garde les électeurs pour le second tour des législatives, qui se tiendra dimanche prochain : « Macron a les moyens de gouverner, il ne faut pas qu’il ait un pouvoir stalinien ou africain. » Il ajoute que « Les Républicains ont un rôle majeur à jouer » pour pallier cette hyperprésidentialisation. « Je préfère Macron à Versailles que Hollande en scooter », finit-il toutefois par admettre.