Gifle à Emmanuel Macron : « Cette claque doit réveiller la démocratie », soulignent les présidents de groupes politiques du Sénat
Au lendemain de l’agression du chef de l’Etat en marge d’un déplacement dans la Drôme, les présidents de groupe du Sénat ont tenu à apporter leur soutien à Emmanuel Macron victime d’une gifle lors d’un déplacement dans la Drôme. Une agression qui selon eux doit inciter à repenser la démocratie.

Gifle à Emmanuel Macron : « Cette claque doit réveiller la démocratie », soulignent les présidents de groupes politiques du Sénat

Au lendemain de l’agression du chef de l’Etat en marge d’un déplacement dans la Drôme, les présidents de groupe du Sénat ont tenu à apporter leur soutien à Emmanuel Macron victime d’une gifle lors d’un déplacement dans la Drôme. Une agression qui selon eux doit inciter à repenser la démocratie.
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« On ne peut pas accepter la violence en politique », le président du groupe centriste du Sénat a résumé l’esprit de la séance des questions d’actualité au gouvernement, au lendemain de l’agression subie par Emmanuel Macron. Le président du Sénat, Gérard Larcher a pris la parole solennellement dans l’hémicycle pour dénoncer un « acte inacceptable ».

« Ce personnage est issu d’une mouvance d’extrême droite », considère Eliane Assassi

Les présidents des groupes politiques se sont succédé au micro de Public Sénat en salle des conférences pour apporter à leur tour leur soutien républicain au chef de l’Etat. « Il faut condamner cet acte. C’est inacceptable », a appuyé la présidente du groupe CRCE, Éliane Assassi. Alors que les premiers éléments de l’enquête laissent planer le doute sur les motivations idéologiques de l’agresseur, la phrase prononcée lors du passage à l’acte, « Montjoie Saint-Denis », est révélatrice pour la sénatrice « d’une orientation politique ». « Ce personnage est issu d’une mouvance d’extrême droite », analyse-t-elle.

« Il faut que le Parlement prenne toute sa place », demande Hervé Marseille

« N’allons pas chercher du complotisme derrière tout ça. Ou c’est un acte isolé ou ça ne l’est pas. Si c’est une organisation, l’enquête le démontrera et on verra quelles conséquences en tirer. Pour l’instant, je veux croire que c’est un acte isolé de quelqu’un qui est un peu perturbé », estime pour sa part Hervé Marseille (voir la vidéo de tête). « En revanche, cette claque, elle doit nous réveiller. Elle doit montrer qu’on doit organiser mieux le débat public » […] Il faut que le Parlement prenne toute sa place. On ne peut pas avoir une démocratie qui se limite à un exécutif extrêmement puissant qui décide de tout et l’opinion qui est condamné à réagir positivement ou négativement », prévient-il en référence aux gilets jaunes.

« Notre démocratie est à un tournant », observe Patrick Kanner

Éliane Assassi le rejoint sur ce point. « Il faut redonner du sens et des contenus au débat d’idées. La démocratie souffre aujourd’hui. Notre pays souffre d’un manque de confrontation par le verbe ».

Le président du groupe PS, Patrick Kanner abonde également. « Au travers de cette gifle, je pense à tous les élus, travailleurs sociaux, pompiers, gendarmes, qui ont été agressés depuis des années. Cela montre que la démocratie, aujourd’hui, est peut-être à un tournant. La concentration des pouvoirs dans la Ve République fait que, peut-être, il y a besoin de réfléchir ensemble à la rénovation de cette démocratie […] Cette gifle doit être interprétée avec toute l’importance que cela reflète ».

Interrogé également peu avant l’ouverture de la séance, le vice-président du Sénat, Roger Karoutchi (LR) appelle « les élus, les syndicats, les médias, tout le monde pour faire un peu de pédagogie et dire que dans ce pays et en démocratie, le débat est dans les idées. Il se tranche par le vote, pas par la violence ». « Il n’y a plus une seule manifestation dans ce pays, plus une seule réunion, où on ne craint pas la violence, il faut que ça s’arrête. Il faut que chacun reprenne ses esprits et revienne à la raison ».

« La doctrine française qui fait que le président de la République fait ce qu’il veut quand il est en public, doit être changée », pour Jean-Raymond Hugonet

En attendant, cette agression à l’encontre du chef de l’Etat pose questions sur des mesures de sécurité renforcées autour d’un Président adepte des bains de foules, en plein tour de France des territoires. « Il a pris une gifle, ça aurait pu être autre chose […] La doctrine française qui fait que le président de la République fait ce qu’il veut quand il est en public, doit être changée. Il est président de nos institutions, il doit être protégé et ne pas faire n’importe quoi. Parce qu’hier, il a fait n’importe quoi en allant au-devant (des badauds) sans aucune protection », a jugé le sénateur LR Jean-François Hugonet sur le plateau de Public Sénat.

François Patriat dénonce « les arrière-pensées politiques » de certains soutiens

Le président du groupe LREM, François Patriat n’est pas du même avis. « J’apprécie l’attitude du chef de l’Etat. On ne peut pas lui dire qu’il est hautain, distant, méprisant… Il est chaleureux, il est au contact, il est tactile, il est à l’écoute […] Je ne crois pas aujourd’hui qu’il y ait plus de haine à l’égard du président de la République qu’à d’autres époques. Par contre, ce que je crois c’est qu’il y a une montée de la violence, les gens sont désinhibés. Il y a des gens d’extrême droite ou d’extrême gauche qui ne supportent pas l’idée que le président de la République puisse être réélu », note-t-il.

Enfin, François Patriat se félicite de « l’union sacrée » contre l’agression d’Emmanuel Macron, mais « il faut que ce soit sincère, certains le font avec des arrière-pensées politiques ». Une référence à Marine Le Pen « mais pas qu’à elle », relève-t-il.

 

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