En pleine audition sur le projet de loi de lutte antiterroriste, Marlène Schiappa a eu droit à une « question d’actualité ». Au lendemain de la gifle reçue par Emmanuel Macron lors d’un déplacement dans la Drôme, le questeur du Sénat, Philippe Bas a souhaité savoir avec insistance « si un débriefing avait eu lieu entre les responsables du service de la sécurité présidentielle. Est-ce qu’on a observé des lacunes ? » De quoi rappeler l’ambiance de la commission d’enquête Benalla, dont il était le président, tant les échanges ont fini par se tendre.
La ministre a d’abord argué qu’en vertu de la séparation des pouvoirs elle n’était pas habilitée à communiquer « sur cette enquête ». Une réponse loin de satisfaire Philippe Bas qui lui a rappelé la prérogative de contrôle du Parlement sur l’exécutif. « Nous connaissons très bien le principe de la séparation des pouvoirs. Je n’empiète nullement sur les prérogatives de la justice, je me borne à l’exercice d’une mission qui est celle du Parlement prévue par la Constitution […] Vous avez le droit de pas répondre à ma question. Si vous pensez qu’après un tel évènement, il n’y a pas lieu d’évaluer les risques auxquels le président de la République peut être confronté […] C’est votre droit le plus strict », a-t-il rétorqué, précisant que la réponse pouvait être apportée ultérieurement.
Des mots qui ont quelque peu agacé Marlène Schiappa. « Ai-je besoin de vous répondre ? Alors oui, je partage la préoccupation et je souhaite que la sécurité du Président soit bien assurée », a-t-elle ironisé avant d’ajouter : « Je suis une humble ministre déléguée à la citoyenneté qui vient vous répondre à cette audition au pied levé (Elle remplaçait Gérald Darmanin sur la question de la loi SILT). Il ne m’appartient pas de prendre en charge l’évaluation du service sécurité de l’Elysée […] Je n’ai pas d’éléments. Je ne suis pas fondée à en avoir, ni à les partager avec vous ». (voir l’échange ci-dessus)