« Gilets jaunes »: dépôt d’une motion de censure de gauche, après l’accord des députés PS
Les députés socialistes, Insoumis et communistes ont déposé mardi une motion de censure contre le gouvernement pour sa gestion de...

« Gilets jaunes »: dépôt d’une motion de censure de gauche, après l’accord des députés PS

Les députés socialistes, Insoumis et communistes ont déposé mardi une motion de censure contre le gouvernement pour sa gestion de...
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Les députés socialistes, Insoumis et communistes ont déposé mardi une motion de censure contre le gouvernement pour sa gestion de la crise des "gilets jaunes", les députés PS ayant décidé de s'y rallier à l'unanimité.

Les élus socialistes, dont les signatures étaient nécessaires et qui avaient voulu attendre l'allocution du chef de l'État lundi soir, souhaitent "faire entendre la voix et des propositions concrètes des socialistes", a indiqué leur porte-parole Boris Vallaud.

Il a estimé qu'Emmanuel Macron avait apporté des réponses "ni justes, ni responsables" à la "triple crise, sociale, environnementale et démocratique".

La motion devra être soumise au vote de l'Assemblée au moins 48 heures après son dépôt, en vertu de l'article 49-2 de la Constitution, soit pas avant jeudi. Date et heure seront fixées mercredi midi lors d'une réunion de la conférence des présidents de l'Assemblée.

Pour faire tomber le gouvernement, il lui faudrait réunir une majorité, ce qui est impossible au vu du contingent de la gauche (62 élus au total) par rapport aux 577 députés que compte l'Assemblée.

Le texte, dont le premier signataire est le président du groupe communiste, André Chassaigne, dit partager la "première revendication" du mouvement en cours: "Le refus de la politique sociale et fiscale injuste conduite depuis dix-huit mois", tout en estimant que "la violence n'est jamais la solution". Les élus appellent à "changer radicalement de cap", soulignant que ce n'est "pas seulement le sort du gouvernement qui est en jeu", mais "la paix civile et sociale" du pays.

Le groupe LR ne va pas s'associer à la motion ni la voter. Son président Christian Jacob juge que "ce n'est pas la réponse qui est attendue par l'opinion publique". Marine Le Pen (RN) a, elle, dénoncé une volonté de la gauche de "se faire de la publicité sur le dos de la crise" des "gilets jaunes". "Ce n'est pas la peine d'en rajouter à la pagaille (...) ils sont dans des combines", a aussi jugé Bertrand Pancher (Libertés et Territoires).

"C'est aujourd'hui qu'il faut le faire", avait déclaré peu auparavant devant la presse Sébastien Jumel, un porte-parole des députés PCF, déplorant en raison de leur temporisation que "le PS continue à se regarder le nombril". Pour Pierre Dharréville, également porte-parole PCF, "le président a appliqué la règle des 3 E: entourloupe, embrouille et emberlificotage", ce qui "justifie cette motion".

Les trois groupes de gauche avaient déjà surmonté en juillet leurs divisions pour déposer une motion de censure commune contre le gouvernement sur l'affaire Benalla. Fait inédit depuis 1980, deux motions simultanées avaient alors été défendues, LR en ayant aussi déposé une. C'était alors la première fois que l'opposition avait recours à cette procédure depuis l'élection d'Emmanuel Macron.

Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958. Une seule a été adoptée, en 1962, faisant chuter le gouvernement de Georges Pompidou.

reb-chl-pr-ll/bat/cbn

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