Éric Drouet, figure emblématique du mouvement des "gilets jaunes", a été condamné mercredi à Paris à 500 euros d'amende avec sursis pour avoir participé à une manifestation avec une sorte de "matraque" dans son sac, mais relaxé des poursuites pour "participation à un groupement formé en vue de violences".
Le chauffeur routier de Seine-et-Marne était poursuivi pour avoir participé à une manifestation non déclarée avec un bâton dans son sac - simple "bout de bois" selon lui, "matraque" selon l'accusation - le 22 décembre, lors de l'acte 6 du mouvement social.
Éric Drouet, 34 ans, avait été interpellé au milieu de quelques dizaines de manifestants bloqués par les forces de l'ordre dans une rue du quartier parisien de la Madeleine.
Le tribunal correctionnel de Paris l'a relaxé s'agissant des poursuites pour "participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations".
Selon une copie de travail de la décision, dont l'AFP a pu prendre connaissance, les juges ont considéré que "c'est l'interpellation d'Éric Drouet qui a provoqué une réaction en chaîne, créant alors un climat de violence".
Pour "port d'arme prohibé de catégorie D", Éric Drouet a été condamné à 500 euros d'amende avec sursis.
Le tribunal a validé les conditions de son interpellation en refusant de faire droit aux recours en nullité soulevés par son avocat.
Le 5 juin, le parquet avait requis quatre mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende, estimant qu'Éric Drouet était alors "dans une logique de violence".
Le prévenu avait au contraire souligné que "du début à la fin, il n'y a eu aucune violence" dans ce cortège. Il avait expliqué qu'il avait oublié le bâton, un souvenir de son père, dans le sac à dos qu'il utilise habituellement au travail.
Éric Drouet n'était pas présent au délibéré.
Son avocat, Khéops Lara, s'est félicité de sa relaxe partielle, témoin selon lui d'une "certaine évolution de la justice", qui l'a "dédouané de toute intention violente".
Il a tout de même annoncé son intention de faire appel de la condamnation pour la "matraque", "qui laisse un petit goût d'inachevé".
Pour l'"organisation" "sans déclaration préalable" de la manifestation du 22 décembre et d'une autre le 2 janvier, Éric Drouet a été condamné le 29 mars à Paris à 2.000 euros d'amende, dont 500 avec sursis. Contestant être un "organisateur" du mouvement, il a fait appel.