Gilets jaunes : « Il y a des députés qui ont été particulièrement méprisants » déplore Elsa Faucillon
Elsa Faucillon, députée communiste des Hauts-de-Seine, était l’invitée de Parlement Hebdo sur LCP - Public Sénat. La députée revient sur la colère des Gilets jaunes, appelés à se remobiliser samedi et sur la « déconnexion » de certains parlementaires face à ce mouvement.

Gilets jaunes : « Il y a des députés qui ont été particulièrement méprisants » déplore Elsa Faucillon

Elsa Faucillon, députée communiste des Hauts-de-Seine, était l’invitée de Parlement Hebdo sur LCP - Public Sénat. La députée revient sur la colère des Gilets jaunes, appelés à se remobiliser samedi et sur la « déconnexion » de certains parlementaires face à ce mouvement.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

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Concernant l’actualité parlementaire, à savoir la hausse de la TICPE, la députée se déclare « pour un moratoire, un arrêt de cette taxe sur les carburants. » Elle vient en soutien à la proposition de son collègue sénateur, Éric Bocquet, qui propose de rétablir l’impôt sur la fortune. Pour elle, cette mesure serait « extrêmement importante pour marquer une réponse d’égalité. »

« Il y a une colère qui s’exprime très fortement »

Concernant les Gilets jaunes, appelés à se remobiliser samedi, elle considère que « la colère dépasse ceux qui portent un gilet. » Le rétablissement de l’impôt sur la fortune serait ainsi « un marqueur. » Elle rappelle que sa suppression « n’était pas une demande des plus riches [tandis que] les citoyens la vivent dans leur chair. »

« Les Gilets jaunes ne sont pas anti-écologiques »

Elsa Faucillon appelle à une « révolution écologique » qui constituerait un « changement de modèle. »

« Le modèle actuel favorise les plus puissants, les plus riches, c’est un système qui ne peut répondre à l’urgence écologique. »

La députée déplore « le retard sur la réponse aux urgences écologiques. » Elle lie réponses environnementales et justice sociale et considère que « la taxe sur les carburants touche tout le monde de la même manière, alors que les plus riches ont la plus lourde empreinte carbone. »

La députée communiste rappelle, avec amusement, les mots de Clemenceau : « Quand on veut enterrer une décision, on crée une commission. » Face au problème de la transition écologique, elle considère que le gouvernement « l’enterre, ne le traite pas. »

« Là, les gens sont en mode survie »

Face aux propos d’Édouard Philippe, qui a assumé mercredi « ne pas donner de coup de pouce supplémentaire au SMIC », la députée s’emporte : « Quelle absurdité ! Ces gens-là travaillent, ils veulent être respectés. » Pour elle, les Français ont besoin « de considération concrète et de pouvoir vivre, tout simplement. »

Pour la députée, le gouvernement a tort quand il explique que le mouvement Gilets jaunes n’est « pas organisé, pas démocratique. » Ce mouvement est l’expression de la démocratie, tandis que les responsables successifs « ont fait un travail de sape des corps intermédiaires. » Ils se rendent compte, trop tard, que « les corps intermédiaires sont utiles. »

« La façon de s’exprimer montre la déconnexion »

Sur les débordements des Gilets jaunes, qui n’hésitent plus à s’en prendre aux élus, la parlementaire « condamne les atteintes à la personne. » Elle considère qu’elle « n’a pas de conseils à donner aux élus de la majorité », mais que les initiatives de recevoir des Gilets jaunes sont les bienvenues. Elle critique vivement les propos de certains députés, qu’elle considère « méprisants ».

« Il y a une surdité face aux urgences »

Elsa Faucillon rappelle sa vision de la fonction de député : « Un député doit d’abord défendre les gens, avant de défendre le gouvernement, même quand il est de la majorité. » Pour elle, « la majorité paye le mépris et les réponses à côté de la plaque » qui ont cours depuis le début de quinquennat.

« On avait l’impression qu’il y avait les gueux dans la rue et puis les autres, qui leur expliquaient ce qui était bon pour eux. »

Pour la députée communiste, « l’antiparlementarisme n’est pas nouveau, il est nourri depuis longtemps. » Elle constate « un dévoiement de ce que doit être le parlementaire » suite à des affaires de corruption et détournement de biens sociaux, le tout, « nourri de thèses complotistes. » Elle conclut : « Les députés de la majorité n’aident pas à faire machine arrière. »

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