Les parlementaires macronistes, rassemblés dans les Yvelines pour leur rentrée, s’interrogent sur la position qu’ils doivent adopter face au nouveau Premier ministre Michel Barnier, dont ils ignorent encore le programme de réformes. Certains appellent à fixer dès à présent des lignes rouges avec, en creux, la possibilité d’un retrait en bloc du gouvernement, en cas de participation.
Gilets jaunes : « Il y a des députés qui ont été particulièrement méprisants » déplore Elsa Faucillon
Par Marion D'Hondt
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Concernant l’actualité parlementaire, à savoir la hausse de la TICPE, la députée se déclare « pour un moratoire, un arrêt de cette taxe sur les carburants. » Elle vient en soutien à la proposition de son collègue sénateur, Éric Bocquet, qui propose de rétablir l’impôt sur la fortune. Pour elle, cette mesure serait « extrêmement importante pour marquer une réponse d’égalité. »
« Il y a une colère qui s’exprime très fortement »
Concernant les Gilets jaunes, appelés à se remobiliser samedi, elle considère que « la colère dépasse ceux qui portent un gilet. » Le rétablissement de l’impôt sur la fortune serait ainsi « un marqueur. » Elle rappelle que sa suppression « n’était pas une demande des plus riches [tandis que] les citoyens la vivent dans leur chair. »
« Les Gilets jaunes ne sont pas anti-écologiques »
Elsa Faucillon appelle à une « révolution écologique » qui constituerait un « changement de modèle. »
« Le modèle actuel favorise les plus puissants, les plus riches, c’est un système qui ne peut répondre à l’urgence écologique. »
La députée déplore « le retard sur la réponse aux urgences écologiques. » Elle lie réponses environnementales et justice sociale et considère que « la taxe sur les carburants touche tout le monde de la même manière, alors que les plus riches ont la plus lourde empreinte carbone. »
La députée communiste rappelle, avec amusement, les mots de Clemenceau : « Quand on veut enterrer une décision, on crée une commission. » Face au problème de la transition écologique, elle considère que le gouvernement « l’enterre, ne le traite pas. »
« Là, les gens sont en mode survie »
Face aux propos d’Édouard Philippe, qui a assumé mercredi « ne pas donner de coup de pouce supplémentaire au SMIC », la députée s’emporte : « Quelle absurdité ! Ces gens-là travaillent, ils veulent être respectés. » Pour elle, les Français ont besoin « de considération concrète et de pouvoir vivre, tout simplement. »
Pour la députée, le gouvernement a tort quand il explique que le mouvement Gilets jaunes n’est « pas organisé, pas démocratique. » Ce mouvement est l’expression de la démocratie, tandis que les responsables successifs « ont fait un travail de sape des corps intermédiaires. » Ils se rendent compte, trop tard, que « les corps intermédiaires sont utiles. »
« La façon de s’exprimer montre la déconnexion »
Sur les débordements des Gilets jaunes, qui n’hésitent plus à s’en prendre aux élus, la parlementaire « condamne les atteintes à la personne. » Elle considère qu’elle « n’a pas de conseils à donner aux élus de la majorité », mais que les initiatives de recevoir des Gilets jaunes sont les bienvenues. Elle critique vivement les propos de certains députés, qu’elle considère « méprisants ».
« Il y a une surdité face aux urgences »
Elsa Faucillon rappelle sa vision de la fonction de député : « Un député doit d’abord défendre les gens, avant de défendre le gouvernement, même quand il est de la majorité. » Pour elle, « la majorité paye le mépris et les réponses à côté de la plaque » qui ont cours depuis le début de quinquennat.
« On avait l’impression qu’il y avait les gueux dans la rue et puis les autres, qui leur expliquaient ce qui était bon pour eux. »
Pour la députée communiste, « l’antiparlementarisme n’est pas nouveau, il est nourri depuis longtemps. » Elle constate « un dévoiement de ce que doit être le parlementaire » suite à des affaires de corruption et détournement de biens sociaux, le tout, « nourri de thèses complotistes. » Elle conclut : « Les députés de la majorité n’aident pas à faire machine arrière. »