Ce matin, Territoire Sénat recevait Catherine Procaccia, la sénatrice du Val-de-Marne, dans le contexte de l’audition de Christophe Castaner au Sénat, à partir de 16h15 cette après-midi (voir notre article pour suivre en direct l’audition). La sénatrice revient tout d’abord sur le moratoire sur la hausse des carburants proposé par le gouvernement.
« Le moratoire ne suffit plus »
Pour elle, « cette mesure aurait été suffisante il y a deux semaines », mais désormais c’est trop tard. Le Sénat s’est engagé dans la bonne voie en votant l’annulation de la hausse la semaine dernière (voir notre article) et a même « offert aux députés [la sortie de crise] sur un plateau. » À l’heure actuelle, le moratoire ne suffit plus puisque les revendications des Gilets jaunes se sont étendues. Actuellement, « c’est toute la pression fiscale qui est refusée. »
« Il faut réfléchir sur la pression fiscale »
La sénatrice considère que « depuis des années, on aide les plus pauvres et on exempte les plus riches », sans tenir compte des classes moyennes qui « sont devenues des nanties. » Elle comprend et soutient le désarroi car « nous avons tous, autour de nous, des personnes dans ces tranches-là : que travaillent et refusent l’assistanat. »
« Les Français veulent vivre de leur travail »
Catherine Procaccia estime que les Français « veulent vivre de leur salaire, sans avoir à déposer des dossiers pour récupérer un peu d’argent. » Depuis 15 jours, « c’est le ras-le-bol fiscal qui l’emporte sur la hausse du gasoil. » Pour la sénatrice, les députés ont « une méconnaissance de ce qu’est la France », dans la mesure où tout le monde ne vit pas dans les grandes villes. « 45 % de la France est encore en pleine campagne, elle a besoin de se chauffer au fioul. »
« Macron paye son arrogance »
Pour la sénatrice, il y a « une opposition entre les intellectuels, les élites bobos qui ne pensent qu’à l’avenir de notre planète » et une majorité de Français. Le Président Macron, lui, « se croit le sauveur de la planète » et se permet des critiques acerbes lorsqu’il est à l’étranger. Le Président « paye la déception des Français », qui ont élu un président « nouveau, jeune, avec un capital sympathie » alors qu’en fait « il fait seul, entouré d’une élite de conseillers coupés du terrain. »
« La responsabilité de Castaner est engagée »
La sénatrice s’exprime sur l’audition de Christophe Castaner, prévue cette après-midi au Sénat. Elle regrette que le ministre « ait été critique, ait méprisé les manifestants en confondant extrême droite et extrême gauche. » Pour elle, « on a interdit à des hommes et des femmes tranquilles de venir manifester et on a laissé des casseurs », ce qui engage « une vraie responsabilité de Castaner qui doit s’interroger sur ses capacités à maintenir l’ordre. »