Rassuré par le recul de la mobilisation des "gilets jaunes", l'exécutif engage une course contre la montre pour appliquer les mesures sociales d...
« Gilets jaunes »: l’exécutif attaque une semaine décisive pour sortir de la crise
Rassuré par le recul de la mobilisation des "gilets jaunes", l'exécutif engage une course contre la montre pour appliquer les mesures sociales d...
Par Jacques KLOPP
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Rassuré par le recul de la mobilisation des "gilets jaunes", l'exécutif engage une course contre la montre pour appliquer les mesures sociales d'Emmanuel Macron qui va réunir mardi à l'Elysée des ministres et des assureurs privés.
Focalisé sur cette crise sans précédent, le chef de l'Etat a annulé son déplacement prévu à Biarritz pour le lancement de la présidence française du G7 afin de préparer la "grande concertation nationale" censée apaiser les esprits.
C'est une "priorisation normale de mon agenda", a déclaré M. Macron en marge d'une rencontre avec son homologue burkinabé Roch Marc Kaboré à l'Elysée. Il réunira mardi "l'ensemble des mutuelles et assureurs privés" ainsi que des "ministres pour organiser le débat public national que je souhaite finaliser et clarifier dans ses règles d'ici à mercredi, ce qui imposait ma présence à Paris", a-t-il ajouté.
Les modalités de ce grand débat, prévu jusqu'au 1er mars, sont encore floues. Il doit s'appuyer fortement sur les maires et aborder quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, organisation de l'État, et démocratie et citoyenneté – dans lequel a été insérée l'immigration).
En attendant, le Premier ministre Édouard Philippe a donné le coup d'envoi d'une semaine décisive pour tenter de remettre la Macronie à flot, en détaillant, dans un entretien aux Échos, les gestes annoncés six jours auparavant par Emmanuel Macron.
Principale mise au point du Premier ministre, le gain de 100 euros net pour les salariés proches du Smic passera "par une hausse massive de la prime d'activité" qui sera versée "dès le 5 février pour compléter le salaire de janvier".
Matignon dit assumer le fait que 1,2 million de smicards ne bénéficient pas de la mesure, car ils se trouvent grâce à d'autres revenus dans les 30% des foyers Français les plus aisés. "Mais nous en débattrons naturellement au Parlement", a souligné M. Philippe.
"Ça va sans doute créer beaucoup de frustration et d'incompréhension", a estimé Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. Le Medef, de son côté, "reste vigilant" concernant la hausse du Smic qui ne doit pas "accroître le coût du travail".
Au total, ces mesures, parmi lesquelles figurent aussi les heures supplémentaires défiscalisées ou l'exemption de hausse de CSG pour certains retraités, vont coûter selon Matignon 10,3 milliards d'euros, gel de la taxe carbone compris, et creuser le déficit, qui devrait atteindre 3,2% du PIB en 2019.
Des manifestants "gilets jaunes" à Lyon le 15 décembre 2018.
AFP
Elles doivent désormais être présentées en projet de loi mercredi en Conseil des ministres, avant de passer à l'Assemblée nationale jeudi et au Sénat vendredi.
Le timing est serré. Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand en a appelé à "la responsabilité des parlementaires" pour valider les mesures dès vendredi, afin qu'elles soient applicables au 1er janvier.
Pendant ce temps, plusieurs ronds-points ont commencé à être évacués. Ces évacuations vont "se poursuivre", a affirmé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. "Je le dis clairement: +Ca suffit!+", a-t-il insisté, ajoutant qu'"on ne peut pas continuer à paralyser l'économie française".
A Quimperlé, dans le Finistère, les "gilets jaunes" ont été délogés "plusieurs fois" par les forces de l'ordre du rond-point qu'ils occupaient dans une zone commerciale et ne "savent plus ou aller". "Nous sommes pourchassés de nos ronds-points, alors on tourne en rond, on erre, on s'installe, on se fait déloger à nouveau, il faut qu'on trouve une solution", a expliqué à l'AFP l'un d'eux, Christian Heurdier.
Claude Rambour, membre des "Gaulois de Calais", dit "réfléchir à un acte VI, peut-être vendredi ou samedi". Sur le pourtour de l'étang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône, Thierry Marre assure qu'il y a "encore beaucoup de personnes mobilisées". "On fait des réunions avec des diapos et tout", notamment sur le RIC, "qui attirent énormément de personnes, pas seulement des +gilets jaunes+", affirme cet ancien responsable de l'industrie pétrolière en invalidité
Dans le cadre de ce débat, le Premier ministre s'est déclaré favorable, sur le principe, à un tel "RIC" (référendum d'initiative citoyenne), une des principales revendications des "gilets jaunes", mais "pas dans n'importe quelles conditions".
"Je ne veux pas que demain on puisse se réveiller avec la peine de mort dans notre pays", a mis en garde Stanislas Guerini, le délégué général de La République en marche.
Les députés Insoumis ont annoncé qu'ils allaient déposer une proposition de loi constitutionnelle pour instaurer des référendums d'initiative citoyenne.
Après une nuit de bombardements sur Kiev, Volodymyr Zelensky doit rencontrer Donald Trump ce dimanche 28 décembre en Floride pour finaliser un plan de paix. Un rapprochement qui pourrait infléchir la position de la Russie et accélérer la conclusion d’un cessez-le-feu.
Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…
Après un faible regain en novembre, le président de la République atteint à nouveau son plus faible niveau de confiance depuis 2017. Si la défiance touche l’ensemble de l’exécutif, Emmanuel Macron cristallise le désaveu tandis que sur la scène nationale, seul le RN est en progression.
Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.