Le sénateur considère que « la Réunion traverse des moments très difficiles ». En effet, « la manifestation des gilets jaunes a dégénéré », conduisant l’île « à feu et à sang ». Le préfet a déclaré le plan ORSEC, pour Organisation de la Réponse de Sécurité Civile, normalement utilisé en cas de catastrophe. Les écoles primaires sont fermées tandis que la population est « cloîtrée chez elle et ne peut pas se déplacer ». Jean-Louis Lagourgue considère que « la situation est catastrophique ». Pour lui, la cause n’est pas l’augmentation du prix de l’essence mais « un malaise très profond qui remonte à des années ». Le plus important est le problème des jeunes, en effet, il rappelle que « 35 % des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage sur l’île ». Le sénateur prévient : « Ce qui arrive à La Réunion peut arriver demain en métropole ou dans d’autres collectivités d’Outre-mer ». Pour lui, les solutions sont multiples. En premier lieu, « demander des efforts en direction des entreprises, avec une exonération sociale ». Il faut leur permettre « d’embaucher tous les ans ». Il prend l’exemple d’Air Austral, fleuron de l’île, où 80 emplois sont menacés.
Livre Bleu des Outre-mer : « La montagne accouche d’une souris »
Livre Bleu des Outre-mer : « La montagne accouche d’une souris » selon Jean-Louis Lagourgue
À propos de la conférence sur le logement, proposée par Annick Girardin, il n’a pas confiance. Le sénateur déclare « ne pas aimer les conférences, qui sont beaucoup de palabres pour très peu de résultats ». Il revient sur le Livre Bleu des Outre-mer, qui a été une grande déception, avec « beaucoup d’espoir, pour que la montagne accouche d’une souris ». Il considère que ce plan « prend dans la poche des Réunionnais, pour les Réunionnais », ce qui n’est pas une véritable solidarité. Le logement en Outre-mer est un véritable défi, il est donc urgent de « relancer la défiscalisation » dans ces territoires. Si l’État ne le fait pas, c’est « apposer un pansement sur une jambe de bois ». Il faut encourager les investisseurs à venir dans ces départements, or, actuellement, « les mesures ne sont pas du tout incitatives ». Sur le logement social en particulier, une grande rénovation est nécessaire. « Les logements construits il y a 20 ans, 25 ans, sont des taudis » considère-t-il. « Il faut beaucoup d’argent pour les remettre au goût du jour, ce qui passe par une volonté forte de l’État à l’incitation. »