Gilets jaunes : les élus locaux lancent un appel à Macron

Gilets jaunes : les élus locaux lancent un appel à Macron

L’hebdomadaire Paris Match publie cet après-midi l’appel des trois présidents des associations d’élus, Régions de France, l’Association des départements de France et l’Association des maires de France, pour aider le Président Macron et son gouvernement à reprendre le dialogue social.
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Par Marion D'Hondt

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Les présidents des associations d’élus constatent que « la société de l’égalité des chances annoncée n’est pas ressentie comme telle par de nombreux Français. » Pour eux, « les Français se sont sentis incompris et ignorés », tandis que « les corps intermédiaires ont été écartés du dialogue. »

C’est dans ce cadre que s’inscrit leur proposition de recréer du lien, au travers de cinq mesures phares :

Tout d’abord, un moratoire sur la hausse des carburants, qui est, pour eux, « un préalable mais pas la seule réponse. » Cette suspension doit être assortie d’un « moratoire absolu sur la fermeture des services publics » quels qu’ils soient : santé, éducation, sécurité. Le but étant de recréer du lien dans des collectivités qui se sentent abandonnées.

Ensuite, Hervé Morin (Régions de France), François Baroin (AMF) et Dominique Bussereau (ADF) réclament la co-construction d’un nouveau contrat social. Cette « occasion historique » doit redonner un souffle à la démocratie de proximité, dans le cadre d’un dialogue avec tous les corps intermédiaires. Les citoyens doivent pouvoir s’investir tandis qu’ils se sentent « mis à distance » dans la politique actuelle.

En préalable à la co-construction d’un nouveau contrat social, les élus demandent l’organisation d’une grande consultation sur tous les territoires. Cette consultation doit permettre « de laisser s’exprimer les colères et les attentes. » Les citoyens doivent pouvoir décider eux-mêmes de ce qui est le plus pertinent sur leur territoire.

Les élus reviennent ensuite à l’origine de la gronde : la taxe sur les carburants. Ils considèrent que la politique écologique « doit être redistributive et non punitive. » C’est dans ce cadre qu’ils proposent « un grand chantier sur la fiscalité écologique. » Ils réclament également une transparence dans l’usage qui est fait des prélèvements.

Enfin, les élus souhaitent une nouvelle étape de la décentralisation. L’idée est de « mettre fin à la contradiction entre un niveau de prélèvements obligatoires extrêmement élevé et le sentiment des citoyens d’être abandonnés par l’État. » Les élus proposent un basculement de certains services de proximité vers les collectivités, sans doublon.

Les présidents, au nom de tous leurs collègues, concluent ainsi : « Les élus locaux peuvent apporter au dialogue national la force de leur implantation et leur lien direct avec leurs concitoyens pour trouver l’apaisement dont la France a besoin. » Ils se mettent ainsi à la disposition du Président et du gouvernement pour mener à bien cette mission.

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