Gilets jaunes : « Les promesses c’est pour demain et les taxes c’est pour aujourd’hui » dénonce Philippe Bas

Gilets jaunes : « Les promesses c’est pour demain et les taxes c’est pour aujourd’hui » dénonce Philippe Bas

Philippe Bas, sénateur LR de la Manche et Président de la commission des lois, était l’invité de Territoire Sénat ce mardi 28 novembre. Le sénateur revient sur les déclarations du Président de la République hier et d’Édouard Philippe ce matin concernant la colère des Gilets jaunes.
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Par Marion D'Hondt

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Le sénateur, invité de Territoire Sénat ce matin, revient d’abord sur les annonces d’Emmanuel Macron et du Premier ministre, Édouard Philippe. Concernant la hausse de la TICPE prévue en janvier, le sénateur « ne comprend pas pourquoi le Président se braque. » Il dénonce un problème de méthode dans « une période de tension sociale aiguë. » Pour lui, « on n’est pas en face d’une réforme environnementale, mais en face d’une augmentation banale des taxes, qui pénalise ceux qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler. »

« Les gens n’y comprennent plus rien »

Philippe Bas dénonce la méthode du gouvernement qui est inintelligible pour la plupart des Français. En effet, le président multiplie les réformes fiscales, menant de front « une baisse de la taxe d’habitation, une hausse de la CSG et une hausse de la TICPE ». Le sénateur s’interroge : « Qu’est-ce que les gens peuvent finir par comprendre de tout ce micmac fiscal ? » Plus simplement, il résume : « Ce qui permettrait d’augmenter le pouvoir d’achat, c’est le travail, or le chômage ne baisse pas et la croissance est en berne. » 

« Pendant ce temps-là les Français protestent »

Concernant la colère des Gilets jaunes, il refuse toute instrumentalisation : « Ils ne sont pas manipulés par qui que ce soit, ils viennent spontanément dire leur hostilité. » Il critique « la sorte d’indifférence, comprise comme une arrogance » de la part du gouvernement. La décision d’Édouard Philippe de recevoir les porte-paroles est une bonne chose, mais « il aurait mieux valu, depuis 18 mois, entretenir avec les partenaires sociaux un rapport normal de partenariat. »

« C’est le mode de gouvernement qu’il faut réexaminer »

Le sénateur dénonce le mépris dont le Président a fait preuve vis-à-vis des corps intermédiaires. Il constate qu’ « à force de s’adresser directement à l’opinion publique, sans jamais discuter avec les corps intermédiaires, on se trouve dans une situation où, entre le pouvoir et la rue, il n’y a pas d’interlocuteur reconnu. » Pour lui, le fait de recevoir les porte-paroles envoie un bon signal, mais « il ne suffit pas de recevoir les gens pour que tout s’arrange. »

« Le gouvernement a du mal »

Le sénateur « ne souhaite pas empêcher le gouvernement de faire des réformes. » Mais il remet les choses à leur place : « Il ne s’agit pas d’une réforme environnementale mais d’une hausse d’impôts pour compenser la baisse de la taxe d’habitation. » Il constate que le gouvernement est à la peine : « Il fait des cadeaux de taxe d’habitation, ensuite il ne sait pas comment les financer, alors il augmente d’autres impôts. »

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