Le sénateur, invité de Territoire Sénat ce matin, revient d’abord sur les annonces d’Emmanuel Macron et du Premier ministre, Édouard Philippe. Concernant la hausse de la TICPE prévue en janvier, le sénateur « ne comprend pas pourquoi le Président se braque. » Il dénonce un problème de méthode dans « une période de tension sociale aiguë. » Pour lui, « on n’est pas en face d’une réforme environnementale, mais en face d’une augmentation banale des taxes, qui pénalise ceux qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler. »
« Les gens n’y comprennent plus rien »
Philippe Bas dénonce la méthode du gouvernement qui est inintelligible pour la plupart des Français. En effet, le président multiplie les réformes fiscales, menant de front « une baisse de la taxe d’habitation, une hausse de la CSG et une hausse de la TICPE ». Le sénateur s’interroge : « Qu’est-ce que les gens peuvent finir par comprendre de tout ce micmac fiscal ? » Plus simplement, il résume : « Ce qui permettrait d’augmenter le pouvoir d’achat, c’est le travail, or le chômage ne baisse pas et la croissance est en berne. »
« Pendant ce temps-là les Français protestent »
Concernant la colère des Gilets jaunes, il refuse toute instrumentalisation : « Ils ne sont pas manipulés par qui que ce soit, ils viennent spontanément dire leur hostilité. » Il critique « la sorte d’indifférence, comprise comme une arrogance » de la part du gouvernement. La décision d’Édouard Philippe de recevoir les porte-paroles est une bonne chose, mais « il aurait mieux valu, depuis 18 mois, entretenir avec les partenaires sociaux un rapport normal de partenariat. »
« C’est le mode de gouvernement qu’il faut réexaminer »
Le sénateur dénonce le mépris dont le Président a fait preuve vis-à-vis des corps intermédiaires. Il constate qu’ « à force de s’adresser directement à l’opinion publique, sans jamais discuter avec les corps intermédiaires, on se trouve dans une situation où, entre le pouvoir et la rue, il n’y a pas d’interlocuteur reconnu. » Pour lui, le fait de recevoir les porte-paroles envoie un bon signal, mais « il ne suffit pas de recevoir les gens pour que tout s’arrange. »
« Le gouvernement a du mal »
Le sénateur « ne souhaite pas empêcher le gouvernement de faire des réformes. » Mais il remet les choses à leur place : « Il ne s’agit pas d’une réforme environnementale mais d’une hausse d’impôts pour compenser la baisse de la taxe d’habitation. » Il constate que le gouvernement est à la peine : « Il fait des cadeaux de taxe d’habitation, ensuite il ne sait pas comment les financer, alors il augmente d’autres impôts. »