Quelque milliers de "gilets jaunes" manifestent dans le calme en France samedi pour la 29e journée de mobilisation depuis le début du mouvement, qui semble clairement marquer le pas.
D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, qui sont toujours contestés par les "gilets jaunes", 2.600 manifestants ont été dénombrés dont 1.300 à Paris, soit un peu moins que la semaine passée.
"Justice sociale, justice fiscale", "anti, anti, anticapitaliste", "Macron démission pour un monde meilleur" pouvait-on lire et entendre dans les cortèges.
Mais certains manifestants n'hésitent plus à afficher leur blues. Comme Josiane mobilisée dès la première heure depuis le mois de novembre et présente dans les rues de Toulouse, l'une des places fortes du mouvement, où seules quelques centaines de personnes étaient réunies samedi.
"C'est la première fois qu'il y a si peu de monde à Toulouse, ça me fait mal au cœur. Le gouvernement, le pouvoir, ils sont trop forts, au final on n'a rien gagné et en plus on s'est fait insulter et taper dessus", déplore cette retraitée.
Après des mois de mobilisation variable, attirant de plusieurs dizaines de milliers à plus de 280.000, les dernières semaines ont en effet montré un essoufflement de la mobilisation : le 18 mai, ils étaient environ 15.500 à travers la France, et 12.500 le 25.
Rassemblement de "gilets jaunes", le 1er juin 2019 à Bordeaux
AFP
Pourtant beaucoup dans les cortèges gardent espoir.
"On ne lâche rien ! Les médias disent que le mouvement est mort mais c'est faux", affirme Sandrine 53 ans, de Massy-Palaiseau, auxiliaire familiale, présente chaque samedi depuis le 17 novembre. "On est hyper résistants. Il y aura peut-être un petit creux pendant l'été, mais en septembre ça va repartir de plus belle".
"Le mouvement va continuer", abonde Luca, 48 ans, également dans le cortège parisien qui imagine "à long terme des organisations de démocratie directe au niveau local" issues du mouvement.
"Pour continuer à venir, il faut vouloir aller au-delà, penser un peu politiquement, structurer l'élan qu'a été les +gilets jaunes+. Mais pas dans un parti, en tout cas", estime Jean-Marc, 64 ans, enseignant à la retraite, de Créon, dans la grande banlieue de Bordeaux.
Pour lui les "quelques mesurettes du gouvernement ont pu donner un peu d'oxygène à certains, mais la souffrance est toujours là. Des gens au point de rupture, j'en vois toujours".
Même constat à Montpellier pour Eric, 61 ans, qui est balayeur pour la ville: "J'ai grandi en HLM. Depuis tout petit, je constate trop d'inégalités. Je suis +gilet jaune+ depuis que je suis né, et encore pour longtemps. Même si ça dure encore deux ans, je serai là".
Des manifestants qui dénoncent tous par ailleurs la "répression policière".
Cette semaine le procureur de Paris a assuré que des policiers seraient jugés pour violences lors des manifestations, suscitant la colère des organisation syndicales de la police.
"Cela reste de la communication, l'arbre qui cache la forêt et je pense que l'on est loin du compte donc j'appelle tous les blessés à aller porter plainte", a commenté Jérôme Rodrigues, figure du mouvement, qui a lui-même perdu un œil le 26 janvier.
Selon le procureur de Paris, 171 enquêtes ont été confiées à l'inspection générale de la police nationale (IGPN) et trois à l'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Les investigations sont désormais terminées pour 57 d'entre elles et le parquet doit décider d'éventuelles suites judiciaires.
Depuis le début du mouvement le 17 novembre, 2.448 personnes ont été blessées côté manifestants et 1.797 parmi les forces de l'ordre, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur arrêtés au 13 mai.
Les chiffres d’affaires des quatres principales sociétés d'autoroutes s'envolent et donnent raison aux prévisions de la commission d'enquête du Sénat de 2020. Presque vingt ans après la privatisation des autoroutes françaises, les actionnaires encaissent des surprofits colossaux. Dans un contexte d'économies drastiques, des sommes pareilles font tâche.
5 milliards d’euros. C’est la somme que le gouvernement espère économiser s’il venait à supprimer l'abattement fiscal sur les retraités. Il y a quelques jours, la ministre des Comptes publics a évoqué cette piste pour participer à l’effort de 40 milliards d’euros, estimé nécessaire pour réduire la dette.
Un communiqué publié jeudi 24 avril officialise la création d’un nouveau courant socialiste emmené par le maire de Rouen qui souhaite devenir Premier secrétaire pour remplacer le sortant Olivier Faure.
Les drapeaux seront mis en berne samedi à l’occasion des funérailles du pape François. Un choix défendu par certains élus et critiqué par d’autres au nom de la laïcité. François Bayrou lui-même avait critiqué ce choix en 2005.
Le
Le direct
Quel héritage pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ?
Quel héritage pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ?