Girardin: il faudra du temps pour convaincre la base, le gouvernement tiendra ses engagements
La ministre des Outre-mer La ministre des Outre-mer Annick Girardin à la sortie du conseil des ministres dans la cour de l'Élysée...

Girardin: il faudra du temps pour convaincre la base, le gouvernement tiendra ses engagements

La ministre des Outre-mer La ministre des Outre-mer Annick Girardin à la sortie du conseil des ministres dans la cour de l'Élysée...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La ministre des Outre-mer La ministre des Outre-mer Annick Girardin à la sortie du conseil des ministres dans la cour de l'Élysée, le 14 mars 2018 s'est engagée mercredi soir à tenir les engagements pris la veille à Dzaoudzi pour Mayotte, même si les barrages "ne sont pas levés tout de suite", concédant que "ça va prendre du temps de décider la base" à lever les barrages routiers.

Interrogée lors de l'émission Quotidien sur TCM sur le maintien des barrages routiers mercredi, alors que la veille le ministère avait fait part d"un accord de principe" pour leur levée obtenu avec le collectif et l'intersyndicale à l'origine du mouvement qui paralyse l'île depuis un mois, Mme Girardin a estimé qu'"on a une telle colère, une telle peur que ça va prendre du temps" de mettre fin à la crise.

"Quand la délégation de 30 personnes (qui a discuté avec elle mardi soir) retourne sur le terrain, la population n'est pas satisfaite, il faut faire le tour des barrages" pour expliquer les engagements du gouvernement, a-t-elle dit. "Le retour sur le terrain (...) a peut-être été brutal parce qu'on n'a pas suffisamment expliqué ce qui a été mis" sur la table, a dit la ministre, estimant que peut-être "la base est plus dure" que les négociateurs.

Pour autant, a affirmé la ministre, "même si l'intersyndicale ne lève pas les barrages tout de suite, moi je ferai ma part de l'engagement, moi je ferai en sorte, sauf si les barrages l'empêchent, que la sécurité soit retrouvée à Mayotte".

Interrogée sur une éventuelle visite sur place d'Emmanuel Macron, réclamée par certains manifestants, Mme Girardin a déclaré que "c'est lui qui le décidera mais ce n'est pas à l'ordre du jour aujourd'hui puisque j'ai d'abord un travail de ministre des Outre-mer à mener et que j'ai mis sur la table des propositions que pour ma part je mènerai".

Enfin, rappelant le contexte électoral, avec une législative partielle prévue dimanche, Mme Girardin a estimé que "ce n'est pas pour rien toutes ces manifestations, j'aimerais que chacun en soit conscient aussi ici: ce chaos que certains veulent, il a aussi un certain nombre d'objectifs".

Revenant sur le contenu l'accord qu'elle a négocié lundi et mardi à Mamoudzou, Mme Girardin a souligné qu'il contenait "un, immédiatement, (des mesures pour) la sécurité et (contre l') immigration et deux, la réponse dans un mois après un travail collectif, une co-construction, sur l'éducation, le logement, la santé et l'aménagement du territoire".

La crise actuelle, "c'est l'échec de plus de 30 ans qui aujourd'hui s'est manifesté", a ajouté la ministre, notant en particulier que le statut de département accordé à Mayotte sous la présidence Sarkozy en 2011 d'aucun accompagnement de l'Etat "à la hauteur des besoins".

"Il faut apporter des réponses concrètes et c'est ce que je veux faire plutôt qu'annoncer des milliards comme on peut le faire ailleurs, qui ne font pas avancer plus vite les choses", a-t-elle conclu.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Girardin: il faudra du temps pour convaincre la base, le gouvernement tiendra ses engagements
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le