Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre aussi réduite qu’au lendemain des législatives anticipées pour trouver un nouveau Premier ministre, dans la mesure où les équilibres politiques restent les mêmes à l’Assemblée nationale, observe le sondeur Stéphane Zumsteeg, invité de Public Sénat ce mercredi 4 décembre. Toutefois, l’échéance budgétaire de la fin d’année devrait pousser Emmanuel Macron à agir rapidement.
Girardin: il faudra du temps pour convaincre la base, le gouvernement tiendra ses engagements
Par Public Sénat
Publié le
La ministre des Outre-mer La ministre des Outre-mer Annick Girardin à la sortie du conseil des ministres dans la cour de l'Élysée, le 14 mars 2018 s'est engagée mercredi soir à tenir les engagements pris la veille à Dzaoudzi pour Mayotte, même si les barrages "ne sont pas levés tout de suite", concédant que "ça va prendre du temps de décider la base" à lever les barrages routiers.
Interrogée lors de l'émission Quotidien sur TCM sur le maintien des barrages routiers mercredi, alors que la veille le ministère avait fait part d"un accord de principe" pour leur levée obtenu avec le collectif et l'intersyndicale à l'origine du mouvement qui paralyse l'île depuis un mois, Mme Girardin a estimé qu'"on a une telle colère, une telle peur que ça va prendre du temps" de mettre fin à la crise.
"Quand la délégation de 30 personnes (qui a discuté avec elle mardi soir) retourne sur le terrain, la population n'est pas satisfaite, il faut faire le tour des barrages" pour expliquer les engagements du gouvernement, a-t-elle dit. "Le retour sur le terrain (...) a peut-être été brutal parce qu'on n'a pas suffisamment expliqué ce qui a été mis" sur la table, a dit la ministre, estimant que peut-être "la base est plus dure" que les négociateurs.
Pour autant, a affirmé la ministre, "même si l'intersyndicale ne lève pas les barrages tout de suite, moi je ferai ma part de l'engagement, moi je ferai en sorte, sauf si les barrages l'empêchent, que la sécurité soit retrouvée à Mayotte".
Interrogée sur une éventuelle visite sur place d'Emmanuel Macron, réclamée par certains manifestants, Mme Girardin a déclaré que "c'est lui qui le décidera mais ce n'est pas à l'ordre du jour aujourd'hui puisque j'ai d'abord un travail de ministre des Outre-mer à mener et que j'ai mis sur la table des propositions que pour ma part je mènerai".
Enfin, rappelant le contexte électoral, avec une législative partielle prévue dimanche, Mme Girardin a estimé que "ce n'est pas pour rien toutes ces manifestations, j'aimerais que chacun en soit conscient aussi ici: ce chaos que certains veulent, il a aussi un certain nombre d'objectifs".
Revenant sur le contenu l'accord qu'elle a négocié lundi et mardi à Mamoudzou, Mme Girardin a souligné qu'il contenait "un, immédiatement, (des mesures pour) la sécurité et (contre l') immigration et deux, la réponse dans un mois après un travail collectif, une co-construction, sur l'éducation, le logement, la santé et l'aménagement du territoire".
La crise actuelle, "c'est l'échec de plus de 30 ans qui aujourd'hui s'est manifesté", a ajouté la ministre, notant en particulier que le statut de département accordé à Mayotte sous la présidence Sarkozy en 2011 d'aucun accompagnement de l'Etat "à la hauteur des besoins".
"Il faut apporter des réponses concrètes et c'est ce que je veux faire plutôt qu'annoncer des milliards comme on peut le faire ailleurs, qui ne font pas avancer plus vite les choses", a-t-elle conclu.