Les dispositions du pacte asile et immigration ne sont pas encore entrées en vigueur, mais la présidente de la Commission européenne promet déjà de nouvelles mesures, notamment sur le retour des personnes en situation irrégulière. Des annonces encore floues, qui devraient se préciser après le sommet européen qui se tient jeudi et vendredi à Bruxelles.
Gouvernement Barnier : après deux jours de polémiques, la sénatrice Laurence Garnier nommée à la Consommation
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C’est une nomination qui déjoue les pronostics. Alors que Laurence Garnier était annoncée depuis plusieurs jours pour occuper le ministère de la Famille, la sénatrice Les Républicains a finalement été nommée ce 21 septembre secrétaire d’Etat chargée de la Consommation. Elue municipale à Nantes, où elle mène l’opposition contre la maire socialiste Johanna Rolland, Laurence Garnier était sénatrice de Loire-Atlantique depuis 2020.
Elle occupera son nouveau poste sous la tutelle du ministre de l’Economie et des Finances, Antoine Armand. « [Sa] confiance m’honore et m’oblige », a-t-elle réagi dans un communiqué peu après sa nomination. Cette étroite collaboration entre macroniste et LR ne semble pas non plus préoccuper le nouveau locataire de Bercy. « J’ai toujours cru qu’il était possible de rassembler au-delà des clivages, surtout lorsque les enjeux l’exigent », a assuré Antoine Armand auprès du Journal du Dimanche, dans un entretien publié ce 21 septembre.
« À ce poste, ses prises de position ont peu de chances d’influencer la conduite de ses missions »
Ces derniers jours, les rumeurs d’une nomination de Laurence Garnier, notamment connue pour ses positions très conservatrices sur les questions sociétales, de genre et de sexualité, avaient pourtant suscité des levées de boucliers. Le président de la République aurait lui-même demandé à Michel Barnier de retirer le portefeuille de la Famille à la sénatrice LR.
Du côté des élus centristes, sa participation au gouvernement semble également avoir posé quelques questions. À l’occasion d’une réunion de crise tenue le 20 septembre, 80 % des députés MoDem avaient ainsi exprimé leur « refus de participer au gouvernement » dans son architecture alors tout juste présentée par le Premier ministre.
Le changement surprise de portefeuille de Laurence Garnier semble toutefois rassurer les élus centristes. « Laurence Garnier a le droit d’avoir ses idées et nous avons le droit de ne pas les partager. Mais, à ce poste, ses prises de position ont peu de chances d’influencer la conduite de ses missions », estime à ce titre le chef de file des sénateurs centristes Hervé Marseille. « En tant que centriste, le principe d’une coalition gouvernementale ne me gène pas. Mais pour que cela fonctionne, il faut que chacun accepte de laisser de côté une part de convictions et d’idéologie », fait tout de même remarquer son collègue sénateur Olivier Henno.
Un secrétariat d’Etat sans « marge de manœuvre » pour traiter la question du pouvoir d’achat ?
Du côté du groupe LR, Marc-Philippe Daubresse salue la « compétence » de sa collègue, mais tient à alerter sur les difficultés du portefeuille qu’elle s’apprête à gérer. « Le problème d’un secrétariat d’Etat à la Consommation, qui est un sujet très transversal, c’est la question de la marge de manœuvre dont vous disposez, bien moindre que celle d’un ministère de plein exercice », observe le sénateur du Nord.
Parmi les nombreux défis qui attendent Laurence Garnier, la question du pouvoir d’achat s’avère en effet centrale. Bien qu’elle soit sous la tutelle de Bercy, le portefeuille de la secrétaire d’Etat sera ainsi également hautement dépendant des mesures prises par le ministère de l’Agriculture. Le secteur agricole, en crise, attend en effet une nouvelle loi Egalim censée encadrer les relations et les prix entre producteurs et distributeurs. Un texte jeté aux oubliettes lors de la dissolution.
Dans son communiqué, Laurence Garnier a déjà souhaité mettre l’accent sur cette question du pouvoir d’achat. « Je mettrai toute mon énergie et ma force de travail au service de cette mission qui doit permettre aux Français d’accéder à des produits de qualité et à une consommation responsable, au prix le plus juste pour chacun d’entre eux », a-t-elle ainsi affirmé.
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