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Gouvernement Barnier : « Les communistes ne sont pas dans une logique de censure a priori », précise Cécile Cukierman

Reçus par Michel Barnier, les responsables communistes ont rappelé au nouveau Premier ministre leurs lignes rouges, alors que la majorité des membres du Nouveau Front populaire annonce déjà vouloir censurer le futur gouvernement. Interrogée par Public Sénat, Cécile Cukierman, présidente du groupe communiste au Sénat, reconnaît néanmoins des « diagnostics partagés » avec le nouveau locataire de Matignon sur la situation du pays.
Romain David

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Ce sont les seuls responsables de gauche reçus par Michel Barnier cette semaine. Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, et Cécile Cukierman, la cheffe de file des sénateurs communistes, se sont entretenus pendant une heure avec le nouveau Premier ministre ce mardi après-midi. Les autres composantes du Nouveau front populaire ont décliné l’invitation, du moins tant qu’un nouveau gouvernement n’est pas nommé.

« Il nous a dit qu’il n’avait jamais envisagé de nommer des ministres communistes, nous lui avons dit que nous n’avions jamais envisagé de participer à son gouvernement. À partir de là, nous avons pu avoir une discussion franche sur l’état de la France », rapporte Cécile Cukierman à Public Sénat. L’élue fait état de nombreux « diagnostics partagés » avec le Premier ministre, notamment sur « la smicardisation du pays, la nécessité de réindustrialisation, le délabrement de nos services publics, les problèmes de sécurité… »

« C’est un homme politique qui connaît la France dans sa diversité et sa réalité. On le sent vraiment préoccupé par l’état dans lequel se trouve le pays », ajoute la sénatrice.

« Il reste un homme de droite et je suis une femme de gauche »

Alors que les insoumis, les socialistes et les écologistes se sont engagés à déposer une motion de censure contre le futur gouvernement Barnier, les communistes attendent de savoir ce que le nouveau locataire de Matignon « a dans le ventre », selon une formule de Fabien Roussel. « Nous lui avons demandé un vote après sa déclaration de politique générale. Mais il sait qu’au vu de la situation politique à l’Assemblée nationale, il sera compliqué pour lui de demander la confiance des parlementaires », explique Cécile Cukierman.

« Les communistes ne sont pas dans une logique de censure a priori, mais nous attendons des faits », souligne l’élue de la Loire, qui admet « ne pas se faire d’illusion » sur l’orientation politique du prochain exécutif. « Lorsque l’on demande davantage de justice fiscale, on sent que ce sont des choses qu’il entend. Mais il reste un homme de droite et je suis une femme de gauche », poursuit Cécile Cukierman.

Les communistes ont aussi profité de cet échange pour rappeler à Michel Barnier plusieurs des impératifs de la gauche, parmi lesquels « l’abrogation de la réforme des retraites et la hausse des salaires ».

Une majorité composite et très fragile

Un peu plus tôt dans la journée, Michel Barnier s’est entretenu avec la sénatrice Maryse Carrère, présidente du petit groupe du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE) au Palais du Luxembourg. Un échange axé autour de la ruralité et de la décentralisation, mais sans proposition de portefeuille ministériel, selon nos informations.

Soutenu par la droite et, de manière plus mesurée, par le camp présidentiel, Michel Barnier chercherait à élargir son assise en nommant des personnalités étiquetées à gauche. Ce mardi, le député PS de l’Eure Philippe Brun a indiqué avoir refusé de devenir ministre du Budget après avoir été contacté par Matignon. Alors que le Nouveau front populaire devrait, sans surprise, faire bloc contre le futur gouvernement, Michel Barnier pourrait tenter de débusquer des soutiens du côté des radicaux.

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