Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Gouvernement Bayrou : « Il a raté ses premières 48 heures, plus personne ne comprend rien », tacle Marine Tondelier
Par Henri Clavier
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« Je suis arrivée inquiète, je suis sortie chamboulée », affirme la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier, à propos de son entretien avec le Premier ministre. Reçus hier à Matignon, les écologistes s’étonnent de l’absence de ligne politique pour le gouvernement. « Il ne sait pas où il va », soupire la cheffe des écologistes. Pourtant, les écologistes assurent s’être rendus à Matignon « de la manière la plus constructive possible ».
« Il n’est plus crédible pour grand-chose »
Malgré cette démarche constructive, François Bayrou n’a pas vraiment répondu aux attentes. Interrogé sur les politiques écologiques qu’il comptait mettre en place, Marine Tondelier rapporte que François Bayrou a évoqué la construction de pistes cyclables, à Pau. Des déclarations qui n’ont pas convaincu les écologistes, surtout après la polémique sur la participation de François Bayrou au conseil municipal de Pau. « Malheureusement, il n’est plus crédible pour grand-chose. On a besoin d’un Premier ministre à plein temps. Il a raté ses premières 48 heures, plus personne ne comprend rien », s’agace Marine Tondelier.
Dans ces conditions, et alors qu’il compte reprendre le budget voté par le Sénat, François Bayrou s‘expose à la censure des députés écologistes. « Je n’ai aucun argument pour ne pas voter cette censure. Pour voter un budget qui va sabrer le budget des collectivités territoriales ? Qui va faire zéro euro sur les pistes cyclables ? Qui va sabrer la rénovation thermique des logements ? », énumère Marine Tondelier qui s’étonne que le Premier ministre n’ait pas davantage essayé de les convaincre de ne pas voter la censure.
« Le choix de ce Premier ministre est un outrage »
Une censure que Marine Tondelier juge inévitable compte tenu du choix du Premier ministre et des conditions dans lesquelles ce choix a été fait. « Le choix de ce Premier ministre est un outrage, il a d’ailleurs dû se rouler dans le bureau du Président de la République pour obtenir le poste, ça en dit long », relève la patronne des écologistes. Cette dernière s’inquiète également de la composition du futur gouvernement que François Bayrou a commencé à évoquer, hier, avec Emmanuel Macron. « Le périmètre du gouvernement va être exactement le même que celui de Michel Barnier », s’insurge Marine Tondelier qui prédit que « les mêmes causes produiront les mêmes effets ». Par ailleurs, le maintien de Bruno Retailleau au ministère de l’intérieur fait office de repoussoir absolu pour la gauche. « Comment voulez-vous que nous soutenions un gouvernement qui mène la politique de l’extrême droite sur l’immigration ? » demande Marine Tondelier. Néanmoins, le principal intéressé estime pour l’instant que « les conditions ne sont pas réunies » pour une participation de LR au gouvernement.
Pour Marine Tondelier, il n’existe qu’une seule solution, que le Président de la République appelle la gauche à gouverner. Pour autant, la secrétaire nationale des écologistes n’appelle pas à la démission d’Emmanuel Macron, estimant qu’une élection présidentielle ne serait pas de nature à apaiser la situation politique. « Dans la situation d’urgence dans laquelle nous sommes, la seule solution c’est que le camp présidentiel accepte le résultat des élections », tranche Marine Tondelier.
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