Crisis team meeting with the Prime Minister to discuss the situation in Mayotte
Francois Bayrou, Prime Minister, at the â??cellule de criseâ?? on the situation in Mayotte//04SIPA_04SIPA_SIPA0152/Credit:Eric TSCHAEN-Pool/SIPA/2412231820

Gouvernement Bayrou : « La non-censure du parti socialiste, c’est l’assurance survie », estime François Patriat

Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Henri Clavier

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« Pas de bémol, pas de réserve », déclare le chef de file des macronistes au Sénat, François Patriat à propos de la nomination du nouveau gouvernement. Pour les soutiens du bloc central, le gouvernement va enfin pouvoir se mettre au travail. L’objectif ? Proposer des solutions concrètes permettant de s’assurer la non-censure des autres groupes, en particulier du Parti Socialiste. Malgré l’éviction de Xavier Bertrand, les soutiens de François Bayrou récusent l’idée d’un cadeau fait à Marine Le Pen.

Le bloc central à la recherche d’un accord de non-censure avec le PS

« Il appartiendra au Premier ministre d’animer politiquement le socle parlementaire et de projeter l’action du gouvernement en direction de la gauche républicaine », affirme Hervé Marseille, président du groupe centriste au Sénat, satisfait des équilibres proposés par le Maire de Pau. Ce dernier va plus loin. « Sur la base des différences, il faut trouver des compromis. La principale demande est sur les retraites, si la déclaration de politique générale est maintenue au 14 janvier, le gouvernement aura jusqu’à cette date pour trouver des points d’accord avec la gauche républicaine », ajoute le centriste, conscient que la survie du gouvernement dépend de la gauche.

Sur les retraites, le bloc central veut croire à l’inflexion des positions socialistes qui proposent pour l’heure de suspendre la réforme. « Maintenant, il faut qu’il donne des gages au Parti socialiste. Il est possible de trouver un accord et de proposer une démarche pour résoudre la question des carrières longues et de la pénibilité. Si on s’engage à apporter une réponse en deux ou trois mois sur les retraites, je pense que c’est une bonne méthode », propose François Patriat. « La non-censure du parti socialiste, c’est l’assurance survie », continue le sénateur de Côte d’Or. Sur BFM TV, François Bayrou a clairement exclu une suspension de la réforme des retraites. 

Par ailleurs, les cadres du bloc central l’assurent, rien n’est figé. Et s’il est probable que les discussions sur le budget reprennent là où elles se sont arrêtées, de nombreux ajustements restent envisageables. « Il faut une intensification du dialogue. Bien sûr qu’il peut y avoir des évolutions possibles sur le budget », affirme Hervé Marseille. Surtout, le président de l’UDI en appelle à la responsabilité des partis de « gouvernement ». En l’absence de budget, « les Français risquent d’être extrêmement sévères », prédit le sénateur des Hauts-de-Seine.

Malgré cela, il faudra également composer avec les humeurs de la droite puisque, selon le Figaro, Laurent Wauquiez (LR) conditionne encore son soutien au gouvernement Bayrou. Estimant que le nombre de LR au gouvernement est insuffisant, le président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale privilégierait un soutien « texte par texte ».

« Un gouvernement d’expérience, de combat »

En dépit de cette équation politique insoluble, le bloc central croit dans la qualité de l’équipe nommée. « Ce gouvernement correspond aux souhaits de Bayrou au soir de la censure où il avait dit qu’il fallait placer des gens d’expérience, connus, respectés pour leur action. C’est le cas, nous avons un gouvernement d’expérience, de combat, avec des personnalités dont il est difficile de critiquer leur action passée », défend François Patriat en référence à Manuel Valls, Élisabeth Borne ou Gérald Darmanin.

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