Le président du groupe centriste au Sénat était interviewé par Steve Jourdin sur notre antenne, après s’être rendu à Matignon ce matin, aux côtés des autres chefs de parti du « socle commun », rencontrer le nouveau Premier ministre. Ce dernier a été chargé par le Président de la République de « consulter les forces politiques représentées au Parlement en vue d’adopter un budget pour la Nation et bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois » ce mardi. Après la chute du gouvernement de François Bayrou, censuré par la gauche, le RN et une partie du groupe LR de l’Assemblée, la tâche de Sébastien Lecornu est digne d’un funambule : trouver les mesures qui contenteraient les LR sans s’attirer les foudres des socialistes, qui ne se montrent pas fermés à la négociation.
« Sur la question du budget, on sait que la situation est compliquée »
Au micro de Public Sénat, Hervé Marseille fait le même constat : « Sur la question du budget, on sait que la situation est compliquée. Le gouvernement Barnier a chuté, le gouvernement Bayrou a chuté aussi, et François Bayrou a mis la barre assez haut avec la nécessité d’économies ». Dans son projet de budget pour 2026, le Béarnais prévoit des économies à hauteur de 43,8 milliards d’euros.
Pour réussir la tâche hautement risquée qui incombe au nouveau locataire de Matignon, le président du groupe centriste du Sénat, également président de l’UDI, préconise de négocier avec la gauche, et en particulier les socialistes. « Il va falloir faire des compromis avec les socialistes, c’est la seule façon d’avoir la stabilité », affirme-t-il au micro de Steve Jourdin. Les cadres du parti à la rose, qui se sont dits prêts à gouverner, ne se montrent pas fermés à des négociations sur le budget, en se basant sur un contre-budget présenté fin août.
Taxe Zucman : « Le principe est sympathique, mais on touche à l’outil de production »
Parmi leurs propositions phares, l’instauration de la taxe Zucman, un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des contribuables possédant plus de 100 millions d’euros. Jugée « inconstitutionnelle » par François Bayrou, elle reste un élément incontournable pour les socialistes. Une concession que pourrait faire le gouvernement Lecornu ? « Il y a le souci d’avoir une équité fiscale, une réflexion sur les hauts patrimoines, les plus fortunés », avance Hervé Marseille, « monter aux Français que l’effort doit être réparti ». Pour autant, le sénateur ne se montre pas plus ouvert sur la taxe Zucman que le maire de Pau. « Je [ne l’ai pas] votée », rappelle-t-il, « le principe est sympathique, mais on touche à l’outil de production ». Il plaide pour une solution qui épargne le capital productif.
Le nouveau Premier ministre continue ses consultations, après avoir rencontré Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, et Gérard Larcher, le président du Sénat, ce matin. A 14 heures, il s’entretiendra à nouveau avec Hervé Marseille, reçu en tant que président de l’UDI.