Politique
Coup de théâtre. Le Premier ministre a présenté sa démission ce lundi matin, peu après l'annonce de la composition de son nouveau gouvernement. Il était fortement critiqué depuis sa présentation dimanche soir.
Le
Par Louis Dubar
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La nuit n’a pas apaisé la colère des Républicains. « Nous avons l’impression d’avoir été totalement floués », confie le sénateur Les Républicains de l’Oise, Olivier Paccaud, quelques minutes avant l’annonce de la démission de Sébastien Lecornu. Un virage à 180°, car la veille, les ténors de la droite avaient validé, au cours d’une visioconférence, leur participation au gouvernement.
La veille encore, les ténors de la droite avaient acté, à l’issue d’une visioconférence, leur participation au premier gouvernement de Sébastien Lecornu. « On a eu un débat parmi les 185 parlementaires Républicains avec comme conclusion qu’il valait mieux participer au gouvernement, mais sans le cautionner. 80 % des parlementaires étaient favorables à une participation exigeante », rappelle Olivier Paccaud. « Laurent Wauquiez a dit son scepticisme. Bruno Retailleau a expliqué qu’il valait mieux infléchir de l’intérieur le cours du paquebot France », poursuit-il, précisant que la droite se réservait le droit de rompre cette coopération si certaines lignes rouges venaient à être franchies. Il cite plusieurs dossiers sur lesquels Les Républicains refusent de transiger, notamment le plafonnement d’une allocation sociale unique.
Mais ce qui a provoqué la colère de la droite, c’est l’absence de rupture promise. « L’erreur des Républicains, c’était de penser qu’il y aurait un casting renouvelé. […] Et cerise sur le gâteau avarié, le retour de Bruno Le Maire [nommé ministre des Armées], « l’Attila de Bercy », l’empereur du déficit… C’est une provocation. Les Français n’en veulent pas, et Les Républicains n’en veulent pas », poursuit le sénateur. « On nous avait vendu Monsieur Lecornu comme un petit Machiavel ; on découvre en réalité Jean-Claude Dusse à Matignon. « Sur un malentendu, ça peut passer » ? Non, ça ne passera pas », lâche l’élu Les Républicains de l’Oise.
« On nous ressort le jeu des sept familles. Les Français en ont soupé du « en même temps ». Les Républicains ne cautionnent pas du tout ça », déplore encore Olivier Paccaud, qui assure que le patron de son parti ignorait tout de la composition avant son annonce officielle. « Bruno Retailleau a été le premier à avoir été surpris par la composition de la nouvelle équipe gouvernementale. C’est un homme de conviction, il n’a pas de double langage », insiste le sénateur de l’Oise.
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