La question était dans toutes les bouches depuis le début de la semaine. Le gouvernement démissionnaire, qui n’aura vécu que le temps d’une nuit, entre sa nomination dimanche dans la soirée et la démission de Sébastien Lecornu sur les coups de 9 heures lundi, aura-t-il le droit à des indemnités ? Le Premier ministre a annoncé les suspendre.
Les indemnités des Premiers ministres et ministres
A leur départ du gouvernement, les ministres et Premiers ministres bénéficient d’une indemnité, pendant trois mois, équivalente à leurs salaires en tant que ministres, à condition de ne pas avoir retrouvé d’emploi ou de siège parlementaire. Soit 10 000€ mensuels pour les ministres, et 16 000€ pour les chefs de gouvernement. Ces derniers ont aussi droit à des avantages supplémentaires pendant dix ans et jusqu’à l’âge de 67 ans : une voiture avec chauffeur, une protection policière, un secrétaire particulier, également sous couvert de ne pas avoir repris d’activité rémunérée. Des privilèges auxquels, sur le papier, les membres de ce gouvernement éphémère pourraient avoir droit, puisque leur nomination a été publiée au Journal officiel dimanche 5 octobre, vers 22 heures. Même chose pour Sébastien Lecornu, dont le mandat a duré 27 jours.
Des ministres de « quelques heures », sans indemnités
Un gouvernement express. Le plus court depuis un siècle. Une quinzaine d’heures est passée entre l’annonce des ministres rejoignant le gouvernement de Sébastien Lecornu dimanche, et la démission de ce dernier remise lundi matin au président de la République. Parmi les nommés, six nouvelles têtes faisaient leur rentrée, dont Roland Lescure à l’Économie et Bruno Le Maire aux Armées. L’arrivée de ce dernier a coincé à droite, précipitant la chute d’un gouvernement mort-né.
En ce sens, celui qui avait acté la suppression des « avantages à vie » des ex-ministres, si tôt arrivé à Matignon, a annoncé dans une allocution ce mercredi matin « que les ministres qui auront été ministres seulement quelques heures n’auront pas le droit à ces indemnités ». « J’ai décidé de les suspendre, on ne peut pas vouloir faire des économies si on ne maintient pas, par ailleurs, une règle d’exemplarité et de rigueur », a justifié Sébastien Lecornu.