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French President Emmanuel Macron, left, meets European Union chief Brexit negotiator Michel Barnier at the Elysee Palace in Paris, Friday, Jan. 31, 2020. The U.K. is due to leave the EU on Friday the first nation in the bloc to do so. (Ludovic Marin/Pool Photo via AP)/MEU106/20031622611492/12345678/2001311821

Gouvernement : Michel Barnier engage « la consultation de la dernière chance »

Après avoir reçu ce matin les présidents des Assemblées, Yaël Braun Pivet et Gérard Larcher, le premier ministre réunit à 15 heures les autres formations consultées en vue de la « formation rapide » d’un gouvernement. Mais la prudence est de mise. Alors qu’Emmanuel Macron a refusé une première ébauche, cette fois, ce sera « à prendre ou à laisser », soutient-on chez les LR.
François Vignal

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Dernière ligne droite. Si l’échelle de la tension est montée de plus d’un cran mercredi, pour cause de tensions entre Michel Barnier et l’ex-majorité présidentielle, la météo de la composition gouvernementale n’est peut-être pas au beau fixe, ce jeudi matin, mais semble plus clémente. Du moins au premier abord.

« Dernier tour de consultation pour faire une proposition au président de la République »

Michel Barnier « a reçu ce matin la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, puis le président du Sénat, Gérard Larcher », annonce l’entourage du premier ministre, avant d’ajouter une précision utile : « Il poursuit sa dernière journée de consultations ».

« Il fait un dernier tour de consultation pour faire une proposition au président de la République », explique-t-on à droite. Elles continuent cet après-midi. Le premier ministre réunit à 15 heures les formations politiques consultées en vue de la « formation rapide » d’un gouvernement, a fait savoir Matignon auprès de l’AFP. « C’est la dernière rencontre », précise-t-on encore dans l’entourage du premier ministre.

Prendre l’opinion publique à témoin ?

Alors bientôt la fumée blanche ? Il faut rester prudent. Chaque profil doit être vérifié auprès de la HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique) pour s’assurer de la probité des ministrables. Surtout, les sujets de discorde, sur le casting et le fond, que ce soit l’éventuelle hausse d’impôts, mais aussi des sujets régaliens comme l’immigration, doivent être dénoués. Nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles surprises.

A droite, on confirme qu’il faut éviter tout emballement. « L’idée, c’est la consultation de la dernière chance, pour dire à Macron, si ça ne passe pas, ça ne passe pas. C’est à prendre ou à laisser », résume une source chez les LR. Mieux, ou plutôt pire : en cas de difficultés persistantes, il ne faut pas exclure que Michel Barnier soit tenté de « prendre l’opinion à témoin », en affirmant avoir un gouvernement équilibré, voire de rendre public les noms proposés. Une manière de renvoyer la pression et la faute sur Emmanuel Macron.

« Michel Barnier veut avoir un gouvernement qui lui permette de gouverner »

Une ébauche de gouvernement a été soumise mardi par Michel Barnier au chef de l’Etat, selon RTL. Liste retoquée par Emmanuel Macron. Pour rappel, l’article 8 de la Constitution dit que « sur la proposition du premier ministre, (le Président) nomme les autres membres du gouvernement ». Mais en le nommant, le locataire de l’Elysée avait assuré à Michel Barnier qu’il le laisserait faire son gouvernement, qu’il prendrait du champ. Et qu’il aurait le soutien de ses amis…

Aux yeux des macronistes et d’Emmanuel Macron, il y aurait trop de LR à des postes clefs, comme l’Intérieur et l’Economie. Mais chez les LR, on rétorque que le domaine réservé du chef de l’Etat, Affaires étrangères et Défense, serait confié à des soutiens, comme le ministre sortant des Armées, Sébastien Lecornu, un ex-LR. Mais pas question de garder trop de figures. « Si c’est pour mettre les mêmes et reprendre ceux sanctionnés, ce n’est pas la peine », soutient-on chez les LR, « Michel Barnier veut avoir un gouvernement qui lui permette de gouverner ». En bon montagnard, si la voie semble impraticable, il ne faut pas exclure que Michel Barnier juge plus sage de rebrousser chemin.

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