Gouvernement : « Monsieur Retailleau agite des peurs, il agite des sentiments, une sorte de racisme permanent », affirme Pierre Jouvet (PS) 

Invité de la matinale de Public Sénat, Pierre Jouvet, député européen et porte-parole du Parti socialiste est revenu sur la composition du gouvernement et la nomination de Bruno Retailleau à l’intérieur. Ce dernier dénonce la communication du nouveau ministre, s’interrogeant sur la politique qu’il souhaite défendre sur le fond.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Qui ne veut pas d’ordre ? On est dans une forme de débat caricaturé, vous pensez qu’il y a un élu qui ne veut pas d’ordre ? » a réagi le député européen socialiste Pierre Jouvet, faisant écho aux déclarations de Bruno Retailleau hier lors de la passation de pouvoir au ministère de l’Intérieur. Le nouveau député européen déplore des actions de communication plutôt que de fond après la visite, ce matin, de Bruno Retailleau à La Courneuve. 

Quelle ligne pour le ministre de l’Intérieur ? 

Le Premier ministre a dit dans sa première réunion [qu’il fallait] travailler avant de communiquer », relève Pierre Jouvet, « avec quel budget, quels moyens, quelle politique ? », s’interroge le socialiste. Alors que le programme et la feuille de route du gouvernement restent indécis jusqu’à la déclaration de la politique générale, les socialistes ont prévenu qu’ils déposeraient une motion de censure dès l’ouverture de la session parlementaire le 1er octobre. Depuis sa nomination, Bruno Retailleau se montre particulièrement présent dans les médias avec notamment une interview au 20h de TF1 puis la matinale d’Europe 1 ce matin. « Bruno Retailleau est là dans un agenda personnel qui n’amène pas une politique et une ligne de fond bien différente de celle qui a été faite par Gérald Darmanin jusqu’à présent », avance le député européen pour justifier la volonté des socialistes de censurer le gouvernement sans attendre le discours de politique générale. Sur le fond, Pierre Jouvet s’interroge sur la politique qui sera appliquée par le nouveau ministre de l’intérieur et appelle, par exemple, à reprendre les travaux du sénateur Jérôme Durain sur le narcotrafic. 

« Bruno Retailleau c’est le successeur de Nicolas Sarkozy à l’intérieur » 

« Je ne laisserai rien passer », a déclaré ce matin Bruno Retailleau sur CNews annonçant qu’il allait saisir le procureur de la République après un tweet du député LFI Raphaël Arnault sur la police. « Bruno Retailleau c’est le successeur de Nicolas Sarkozy à l’intérieur. Tout ça n’amènera que de la déception tant qu’il n’y aura pas une politique de fond sur la sécurité », estime Pierre Jouvet, rappelant les suppressions de postes de gendarmes et de policiers durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. En critiquant des éléments de communication, Pierre Jouvet estime que le nouveau gouvernement cherche à s’assurer la non-censure du gouvernement par le Rassemblement national. « C’est pour ça qu’il adopte un ton aussi martial. Il veut ouvrir cette forme de majorité entre LR et les anciens macronistes au Rassemblement national. Monsieur Retailleau agite des peurs, il agite des sentiments, une sorte de racisme permanent », tacle le député européen. Pour l’instant, le RN entretient le doute sur son vote ou non d’une motion de censure, mais compte peser sur la politique du gouvernement notamment en matière d’immigration. Des sujets qui pourraient compromettre la durée de vie du gouvernement, certains soutiens du gouvernement, comme le député Horizons Frédéric Valletoux, affirmait hier que la suppression de l’aide médicale d’Etat était une ligne rouge. 

Partager cet article

Dans la même thématique

Gouvernement : « Monsieur Retailleau agite des peurs, il agite des sentiments, une sorte de racisme permanent », affirme Pierre Jouvet (PS) 
4min

Politique

Budget : « Nous avons tout à fait matière à trouver le compromis », estime la ministre de l’Action et des Comptes publics

Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.

Le

Gouvernement : « Monsieur Retailleau agite des peurs, il agite des sentiments, une sorte de racisme permanent », affirme Pierre Jouvet (PS) 
2min

Politique

Déficit à 5,3 % : « Ce n’est pas la conséquence du vote du Sénat », assure Mathieu Darnaud

Le Sénat a adopté, sans surprise, le projet de loi de finances pour 2026 avec187 voix pour et 109 contre. Une trentaine de sénateurs LR et du groupe centriste se sont abstenus. Le vote est toutefois moins large que prévu, peut-être en raison du chiffrage du gouvernement d’un déficit public pour 2026 porté à 5,3 %, contre 4,7 % espéré dans la copie initiale. Le président du groupe LR du Sénat, Mathieu Darnaud rejette toute responsabilité et renvoie la balle aux députés.

Le

Gouvernement : « Monsieur Retailleau agite des peurs, il agite des sentiments, une sorte de racisme permanent », affirme Pierre Jouvet (PS) 
2min

Politique

Budget : pour le centriste Hervé Marseille, la commission mixte paritaire « ne sera pas facile »

Après son adoption au Sénat avec 187 voix pour, et 109 contre, le projet de loi de finances va pouvoir poursuivre son parcours législatif en commission mixte paritaire vendredi. Pendant deux jours, sept députés et sept sénateurs tenteront de parvenir à un texte de compromis, pour faire atterrir le budget avant le 31 décembre. La tâche s’annonce complexe, même pour les plus optimistes.

Le