Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a souhaité lundi matin que le grand débat aboutisse à "une ligne claire" et à des "mesures concrètes" en faveur de l'écologie et de la "justice sociale".
"Ce que j'attends de la sortie de ce grand débat, c'est une ligne claire: écologie, justice sociale. Ce mouvement (des "gilets jaunes", ndlr) a été un appel à la justice, la justice sociale, fiscale, territoriale et même à la justice générationnelle" car "la situation" des jeunes "est dramatique", a déclaré M. Berger sur France Inter.
Le responsable syndical s'exprimait avant la présentation lundi d'une synthèse du grand débat et un discours du Premier ministre Edouard Philippe. Le président Emmanuel Macron devrait annoncer de premières mesures à la mi-avril, puis égrener des décisions jusqu'à l'été.
Prônant une "transition écologique juste", M. Berger a dit attendre également "des mesures concrètes", comme la "rénovation thermique des logements" et des "chèques mobilité pour les travailleurs". Il souhaite aussi une "réflexion sur la fiscalité et la contribution des plus hauts revenus".
"Je dis très clairement depuis le début", a-t-il souligné, "ce qui m'importe, c'est qu'il y ait une contribution plus importante des plus hauts revenus, notamment à travers une tranche supplémentaire (d'imposition, ndlr) ou la taxation de la détention et la transmission de capital".
Interrogé sur l'âge légal de départ à la retraite, actuellement à 62 ans, M. Berger a répondu: "Si vous augmentez l'âge, vous sanctionnez d'abord ceux qui ont commencé à travailler tôt, ceux qui ont des métiers pénibles" et "donc c'est hors de question pour la CFDT".
"S'il y a report de l'âge légal, fin de la concertation" sur la retraite pour la CFDT, a-t-il prévenu.
Quant à "l'allongement de la durée de cotisation, c'est prévu par la loi Touraine de 2013 (...) On n'a plus besoin de réforme paramétrique sur le système des retraites", mais "d'une réforme de justice, qualitative", a-t-il estimé.
Pour financer la dépendance, "il y a d'autres pistes" dans le rapport Libault, "notamment à travers la continuité de la CRDS" (impôt créé en 1996 qui doit théoriquement s'éteindre en 2024, ndlr), qu'"il faut sans doute compléter par l'évolution des droits de succession et des droits de donation" sur "les très hauts patrimoines" pour "avoir des financements supplémentaires", a détaillé M. Berger.