Grand débat : « Hier c’était plutôt le professeur qui explique sa politique aux élèves » affirme Philippe Martinez

Grand débat : « Hier c’était plutôt le professeur qui explique sa politique aux élèves » affirme Philippe Martinez

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, était l’invité de Territoires d’Infos, vendredi matin, sur Public Sénat. Il est revenu sur l’intervention d’Emmanuel Macron hier en Bourgogne et sur la loi anticasseurs qu’il juge « liberticide »
Public Sénat

Par Yann Quercia

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« C’est à vous de vous exprimer ! » : Emmanuel Macron a appelé un millier de jeunes rassemblés autour de lui, jeudi, en Bourgogne à se saisir du grand débat national. Cet échange de plus de quatre heures et demi a été marqué par des interventions sérieuses sur la dyslexie, l’autisme ou le harcèlement scolaire. Les critiques commencent à monter sur ces prises de parole. Emmanuel Macron est-il en campagne ? « On le voit beaucoup et longtemps sur les écrans » réagit ce matin Philippe Martinez.

Le secrétaire général de la CGT voit plutôt le Président comme « un professeur avec ses élèves » : « Hier cela faisait un peu salle classe. Il était temps qu’il s’occupe des jeunes. Depuis qu’il s’en occupe, on a eu : Parcoursup, la réforme du bac, l’image de jeunes à genoux les mains dans le dos menottées par la Police. Hier c’était plutôt le professeur qui explique sa politique aux élèves. »

Philippe Martinez estime que les échanges, qu’il a pu avoir avec Emmanuel Macron, n’ont rien changé : « Un débat, ce n’est pas je pose une question et je réponds sans contradicteur (…) Les jeunes vont faire leur expérience et nous, nous l’avons faite. Nous avons discuté avec le Président de la République et il a dit : « Je vous écoute, je vais changer. » Vous pouvez faire avec moi le constat que pas grand-chose n’a changé. »

Loi anticasseurs : « Une loi liberticide »

Loi anticasseurs : « Une loi liberticide » selon Philippe Martinez
01:35

 

Votée ce mardi à l'Assemblée nationale, la proposition de loi dite « anti-casseurs » laissera quelques traces et même au sein de la majorité. C'est la principale critique des députés abstentionnistes à la proposition de loi : le contenu de l'article 2. Celui-ci introduit dans la possibilité, donnée aux préfets, d'interdire de manifester aux individus représentant "une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public".

Est-ce qu’il y a un problème de liberté publique ? « C’est évident » répond Philippe Martinez. Il se montre aussi très critique à l’égard de l’article 2 : « Il y a tout le pouvoir au Préfet. A Lyon, lundi, un jour avant la manifestation, le Préfet voulait décider seul de changer le parcours de la manifestation. C’est ça la loi : l’Etat, par l’intermédiaire des Préfets, peut décider arbitrairement d’interdire la manifestation. »

Il conclut en parlant d’une « loi liberticide » : « Sur quels critères va-t-on interdire quelqu’un d’accéder à la manifestation ? C’est une loi liberticide qui veut limiter la possibilité de manifester. »

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