Jérôme Durain est sceptique quant à l’issue du grand débat. Pour lui, « la place omniprésente du Président » biaise les réponses. Par exemple, il ne croit pas qu’une baisse d’impôt soit nécessaire. Au contraire, il constate « une vraie demande de services publics ». Pour lui, c’est « la focalisation sur la dette », dans les débats, qui amène à ce genre de réponses. Il refuse de parler de manipulation mais parle d’ « encadrement ». Les vraies réponses, selon lui, sont « à aller chercher dans les questions ouvertes ».
Il en va de même pour la place des élus et du Parlement. C’est « en ouvrant le débat sur l’utilité des élus qu’à la fin les Français le reprennent en chœur ». Il souhaite également poser la question de « la place de l’exécutif dans les institutions ». Concernant l’allocution de Philippe, le 11 avril, devant le Sénat, qui ne sera pas suivie d’un vote, elle est inutile. Pour Jérôme Durain, « tout cela est très long et on ne sait pas quel est le point d’arrivée ». L’essentiel, selon lui, étant de « ne pas rejouer l’élection présidentielle de 2017 ».
« Quelle que soit la tête de liste PS, ç’aurait été compliqué »
Au niveau des élections européennes, le PS sera représenté par Raphaël Glucksmann, à qui Jérôme Durain réaffirme son soutien. Pour lui, ce candidat « apporte aux socialistes quelque chose de plus », « quelque chose de décalé », « l’opportunité de se rassembler ». Il reconnaît que « ses premiers pas ne sont pas simples », mais lui confirme son soutien. De toute façon, considère-t-il, « quelle que soit la tête de liste PS, ç’aurait été compliqué ». Pour lui, le vrai sujet est « l’atomisation de la gauche ». Au moins, avec Raphaël Glucksmann, « on a l’opportunité de tendre la main à d’autres formations ».
« On propose que l’écocide soit une catégorie à part du droit pénal »
Enfin, Jérôme Durain a présenté une proposition de loi pour faire reconnaître l’écocide, défini comme « les crimes les plus graves qui concernent l’environnement ». Pour lui, ces crimes ne sont « reconnus par aucune instance » et « les auteurs toujours en liberté ». Ainsi, sa proposition de loi prévoit une catégorie à part du droit pénal, avec des peines allant jusqu’à 7 500 000 euros d’amende et 20 ans de prison. Il ne se fait pas d’illusion, considérant qu’elle sera reçue « de façon assez tiède », mais « il faut bien que quelqu’un prenne l’initiative ».