"Réduire le plastique", "ouvrir des locaux pour les SDF", "stopper le harcèlement": une centaine d'enfants ont planché mercredi pour le grand débat sous l'oeil attentif de Brigitte Macron et du secrétaire d'Etat chargé de la protection de l'Enfance Adrien Taquet.
"Le sujet sur lequel vous débattez est celui sur lequel je reçois le plus de courrier, c'est très important pour moi", confie l'épouse du président à la vingtaine de participants à l'atelier "lutter contre les violences".
Quatre ateliers ("être solidaire", "tous citoyens", "préserver la planète", "lutter contre les violences") ont préparé le débat proprement dit mercredi après-midi à la Cité des sciences et de l'industrie.
Emma, 9 ans, constate que "dans notre atelier, tout le monde ou presque a été harcelé". Anthony, 13 ans, déplore que "souvent quand on le dit à un enseignant, on nous répond que ce n'est pas grave". Maëlys, 17 ans, souligne que "parfois, les adultes ont tous les signes devant eux et ne font rien".
Agathe suggère une ligne téléphonique, "parce qu'il est plus facile d'en parler au téléphone qu'à une personne physique".
Très concentrés, les enfants ne se sont pas laissés perturber par la forêt de micros et caméras accompagnant Brigitte Macron. "Ben oui, c'est Brigitte Macron", répond posément un gamin haut comme trois pommes à un journaliste qui lui demande s'il la reconnaît.
Enzo, Anthony, Emma, Magdalena, Abdulaye sont venus de Marseille, Metz ou de région parisienne, à travers les réseaux associatifs comme SOS Village d'enfants au le scoutisme français.
Plusieurs arborent des écharpes tricolores des conseils municipaux d'enfants, de Taverny ou L'Haÿ-les-Roses, en région parisienne.
Leurs inquiétudes? "Les déchets", "les plastiques partout", "les abeilles", "les pesticides".
Leurs solutions? "Arrêter de couper les arbres parce que ça nous rapporte de l'air", "supprimer les gobelets en plastique", "installer des bacs de compost", "distribuer à domicile le lait dans des bouteilles en verre"...
"Vous êtes la première génération à ce point sensible sur les sujets d'environnement", constate Adrien Taquet, qui se dit "scotché" par les connaissances des enfants.
Le rejet de la différence, handicap ou couleur de peau, les révulse. Abdulaye "rêve qu'on se sente à l'aise dans tous les pays". Abigail, 14 ans, trouve que "18 ans c'est bien tard pour voter".
La question de l'inégalité de salaire entre femmes et hommes revient plusieurs fois sur le tapis. "Il y a des lois mais ça n'a pas l'air de marcher", relève un enfant.
A 18h, il faut conclure car certains reprennent le train. Adrien Taquet promet que "les conclusions des ateliers seront transmises au grand débat" et propose la création d'une "chambre de l'avenir" qui associerait les enfants aux travaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese).