Emmanuel Macron est allé à la rencontre des élus, puis des enfants, dans le cadre du grand débat jeudi à Angers où quelque 900 manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville pour protester contre la réforme de l'éducation et des suppressions d'emplois.
Dans le Maine-et-Loire, le chef de l'État s'est d'abord entretenu avec la présidente de la région Christelle Morançais (LR) et le maire Christophe Béchu (ex-LR), avant de déjeuner avec une cinquantaine d'élus, dont les maires des communes des chefs-lieux de cantons et les représentants des associations de maires des Pays-de-la-Loire.
Il a ensuite rencontré en fin d'après-midi une cinquantaine d'enfants d'une dizaine d'années dans le centre culturel de Beaupréau-en-Mauges, une commune de 23.000 habitants située entre Angers et Nantes.
"Ca doit durer un heure et demie, mais avec le président ça peut durer 6 heures", a averti en souriant le secrétaire d'Etat chargé de la protection de l'Enfance Adrien Taquet. La rencontre a finalement duré "seulement" deux heures environ et s'est terminée sur un jeu de questions-réponses sur les "gilets jaunes".
"J'ai bien compris" leur message et "j'ai envie de répondre" à ceux qui "ne sont pas violents", a affirmé Emmanuel Macron. "Le plus vite serait le mieux", a répondu le chef de l'Etat en répondant à un enfant qui lui demandait quand se termineraient les manifestations du samedi.
Faisant la distinction entre les manifestants disant qu'"on ne vit pas assez bien" et les "ultras", il a souligné qu'"aucune cause" ne justifiait de "casser, attaquer les forces de l'ordre, ne pas être respectueux avec les gens, insulter".
Premier thème abordé par les enfants, longuement, l'écologie, en commençant par la surabondance de plastique. Ils ont proposé de limiter la production, renoncer aux emballages ou ramasser les déchets.
Emmanuel Macron s'entretient avec des enfants le 28 mars 2019, à Beaupreau-en-Mauges
AFP
Interrogeant les enfants comme à l'école, le chef de l'Etat leur a fait un petit cours de politique. "Il faut expliquer, changer nos habitudes, habituer les gens à une forme de civisme, produire moins de plastique mais progressivement car il y a des tas de gens qui travaillent pour en produire, il faut les accompagner pour qu'ils aient un autre travail", a-t-il répondu, avant de passer au second sujet, le cyberharcèlement.
Dans le centre d'Angers, où les forces de l'ordre étaient déployées en grand nombre, environ 900 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées sur la place du Grand Théâtre avant de défiler. Une partie d'entre elles brandissaient des drapeaux de la CGT, de FO ou de la FSU et des banderoles portant surtout sur la réforme de l'enseignement du ministre Jean-Michel Blanquer: "Non aux réformes Blanquer", "Bloquez Blanquer". Peu de "gilets jaunes" étaient visibles.
Ils ont été rejoints par environ 150 salariés de la principale papeterie d'Arjowiggins en France, à Bessé-sur-Braye (Sarthe), menacée de liquidation judiciaire, qui en appelaient à l'Etat pour sauver leurs emplois.
Peu avant midi, des salariés d'Arjowiggins ont envahi la gare d'Angers, occupant les voies ferrées, a constaté un journaliste de l'AFP. La circulation des trains a été interrompue pendant une heure, a indiqué la SNCF, qui a coupé l'alimentation électrique par sécurité.
"Malheureusement, on attend une liquidation judiciaire demain (vendredi). Pourtant on a des clients qui attendent qu'on reparte. Aujourd'hui, on veut se faire remarquer car on a été trop +soft+. Les médias ont beaucoup parlé des casseurs et peu de nous", a déclaré Chrystelle, employée chez Arjowiggins depuis 35 ans.
Les protestataires ont également bloqué le tramway d'Angers.
Ce déplacement est l'un des derniers du président dans le cadre du grand débat qu'il avait lancé le 15 janvier pour tenter de trouver une issue à la crise des gilets jaunes. Il doit recevoir vendredi à déjeuner à l'Elysée les élus des Hauts-de-France, une réunion boycottée par des parlementaires LR et LFI, avant de se rendre en Bretagne le 3 avril puis en Corse le lendemain.
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