Grand débat : « On a une surreprésentation des CSP+, des centres-villes, des retraités », détaille Benjamin Morel
Qui s’est exprimé pendant le grand débat ? Une population plutôt acquise aux thèses de la majorité, selon Benjamin Morel, docteur en science politique. Il voit par ailleurs dans le déclenchement du mouvement des gilets jaunes, « une crise de l’impotence politique ».

Grand débat : « On a une surreprésentation des CSP+, des centres-villes, des retraités », détaille Benjamin Morel

Qui s’est exprimé pendant le grand débat ? Une population plutôt acquise aux thèses de la majorité, selon Benjamin Morel, docteur en science politique. Il voit par ailleurs dans le déclenchement du mouvement des gilets jaunes, « une crise de l’impotence politique ».
Public Sénat

Par Helena Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est l’heure de la restitution pour le grand débat national organisé pour désamorcer le mouvement des gilets jaunes. Ce lundi, le Premier ministre a dressé un état des lieux de cette initiative inédite au Grand palais (lire notre article). Très critiqué dans les rangs de l’opposition, cet exercice soulève également des interrogations chez les observateurs.

Parmi les quelques 1,5 million de participants à ce grand débat, qui s’est exprimé ? « La population qui a été écoutée pendant le grand débat, c’est plutôt l’électorat du centre, plutôt l’électorat de la République en Marche ou en tout cas un électorat auquel la majorité peut s’adresser », précise Benjamin Morel, docteur en science politique. Rien d’étonnant, selon lui, puisque « les méthodes de démocratie participative conduisent à mobiliser une population qui a l’habitude de s’impliquer en politique » d’où « une surreprésentation des CSP+, des centres-villes, des retraités » parmi les participants du grand débat. « C’est un exercice intéressant car il permet d’écouter une certaine partie de la population mais il n’est pas représentatif », insiste Benjamin Morel.

« La crise des gilets jaunes a d’abord été une crise d’impotence du politique »

La crise des gilets jaunes a d’abord été une crise d’impotence du politique
01:29

Analysant la contestation parfois violente essuyée par l’exécutif, Benjamin Morel tempère : « Quand vous regardez l’histoire du parlementarisme en France, vous voyez que le taux d’antiparlementarisme n’est pas bien plus élevé aujourd’hui qu’hier ». Si un phénomène nouveau s’observe, c’est celui d’une « crise de l’impotence de l’État, c’est-à-dire que jadis vous aviez des élus qui n’étaient pas très populaires mais vous leurs faisiez tout de même crédit d’une constance idéologique et d’une capacité d’agir sur le réel et aujourd’hui c’est un peu ça qu’on a perdu ». Ce qui l’amène à penser que « cette crise des gilets jaunes a d’abord été une crise d’impotence du politique ». Si la détestation des élites se lit également à la lecture de certaines revendications – référendum d’initiative citoyenne, réduction du nombre des élus -  Benjamin Morel souligne que les principales revendications restent la fiscalité et le pouvoir d’achat.

  

Partager cet article

Dans la même thématique

Grand débat : « On a une surreprésentation des CSP+, des centres-villes, des retraités », détaille Benjamin Morel
3min

Politique

« Ce sont des centaines de milliers de patients qui sont aujourd’hui en train de mourir », alerte ce médecin généraliste installé en Haute-Vienne

En France, neuf millions de personnes vivent dans un désert médical. L’augmentation de ce chiffre ne cesse d’inquiéter les professionnels de santé qui appellent le personnel politique à agir au plus vite, car derrière les statistiques se cache un véritable enjeu sanitaire. Raccourcir les parcours de formation des médecins ? Aller aux devants des patients avec des bus médicalisés ? Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Corinne Imbert et le médecin généraliste Martial Jardel pour en débattre dans l’émission Et la Santé ça va ?.

Le

Grand débat : « On a une surreprésentation des CSP+, des centres-villes, des retraités », détaille Benjamin Morel
2min

Politique

« On impose des rythmes de cadres à des enfants », constate Sylvain Chemin, membre de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant

Depuis septembre, près de 140 citoyens tirés au sort se réunissent plusieurs fois par mois au Conseil économique et social pour débattre des temps de l’enfant. Sylvain Chemin, responsable immobilier à Cherbourg-en-Cotentin et père d’une collégienne en classe de 6ème, a pris part aux travaux de cette nouvelle Convention. Son constat est clair et limpide, la réalité des collégiens et des lycéens est à rebours des mesures préconisées. Il témoigne au micro de Quentin Calmet dans l’émission Dialogue Citoyen.

Le

World News – October 14, 2025
10min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : vers « un vote contre » des députés Renaissance, mais un soutien des sénateurs macronistes

La suspension de la réforme des retraites divise au sein de Renaissance. « Il y a deux écoles », entre ceux, plutôt issus de l’aile gauche, prêts à soutenir « le deal » entre Sébastien Lecornu et le PS, et les autres, notamment de l’aile droite, qui ne veulent pas se « dédire » et pour qui cette « concession énorme » reste au travers de la gorge…

Le

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement
5min

Politique

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement

La définition des séances de travail sur le budget 2026 a froissé le président du Sénat, mardi, lors d’une réunion avec les présidents de commission et le gouvernement. Il estime que le Sénat ne peut pas prendre le relais des textes budgétaires dans de bonnes conditions. Une nouvelle conférence des présidents doit revenir sur la question la semaine prochaine.

Le