Greenpeace va porter plainte contre une députée LREM pour “incitation au meurtre”

Greenpeace va porter plainte contre une députée LREM pour “incitation au meurtre”

Greenpeace a annoncé lundi porter plainte contre la députée LREM Perrine Goulet "pour incitation au meurtre", alors qu'elle a...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Greenpeace a annoncé lundi porter plainte contre la députée LREM Perrine Goulet "pour incitation au meurtre", alors qu'elle a recommandé de "tirer" en cas d'intrusion dans une centrale nucléaire, comme l'ont fait des militants de l'ONG.

"Pourquoi nous ne ferions pas un peu comme aux Etats-Unis? Avec une sécurisation par mirador et possibilité effectivement de ne pas se poser de questions et quand il y a une intrusion, de tirer", s'était interrogée jeudi Perrine Goulet, membre de la commission d'enquête sur la sûreté nucléaire, lors d'une audition du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

"Il suffit d'avoir le panneau Greenpeace ou d'appeler avant, parce que Greenpeace le fait quand ils rentrent" dans une centrale, avait-elle argumenté. "Je pense (qu')à un moment il va falloir ne plus distinguer puisque c'est un délit de rentrer sur une centrale nucléaire (...) Il y a des forces de sécurité, elles doivent intervenir et ne pas se poser de questions, peut-être que ça dissuadera", avait ajouté la députée de Nièvre.

"Ces propos sont graves et indignes d’une élue de la République. Suggérer de tirer sur des militants non violents ne résoudra en rien le manque de sécurité dans les centrales nucléaires d’EDF", s'est offusqué Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, dans un communiqué.

"Si les militants de Greenpeace se sont introduits à deux reprises dans deux centrales nucléaires en six semaines, c’est pour dénoncer les failles de sécurité de ces installations", poursuit-il.

La plainte doit être déposée en fin de semaine ou en début de semaine prochaine, a précisé une porte-parole de Greenpeace à l'AFP.

"Je n’ai évidemment jamais appelé au meurtre de militants d’ONG", a réagi Perrine Goulet dans un communiqué. "J'ai évoqué +la possibilité d’étudier le recours à des tirs de sommation ou d’immobilisation à l’encontre d'intrus pénétrant sur des sites nucléaires et qui, à l’inverse de Greenpeace, ne se seraient pas identifiés en amont des périmètres ultra-sécurisés+", poursuit-elle.

"Si l’on peut entendre les inquiétudes de l’organisation Greenpeace" sur la sécurité des sites nucléaires, "nous pouvons émettre des réserves quant aux méthodes employées par quelques militants pour le souligner", estime-t-elle.

Huit militants de Greenpeace ont été condamnés fin février à des peines de prison avec sursis ou de la prison ferme pour s'être introduits sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) en octobre. Une autre intrusion de Greenpeace a eu lieu sur le site nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche) en novembre.

Dans la même thématique

Greenpeace va porter plainte contre une députée LREM pour “incitation au meurtre”
3min

Politique

Européennes 2024 : Marie Toussaint plaide pour « un pacte de non-agression à gauche »

Alors que la Nupes s’est décomposée durant les dernières semaines, Jean-Luc Mélenchon a acté, samedi 2 décembre, la fin de la Nupes. Cet été, l’idée d’une liste commune entre les partis de la Nupes pour les élections européennes de juin 2024 avait déjà commencé à fracturer l’alliance, en particulier chez les écologistes. En juillet 2023, le parti de Marine Tondelier, habitué aux bons résultats lors des scrutins européens, désigne Marie Toussaint tête de liste pour les élections européennes.  « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense » Si les écologistes rejettent l’idée d’une liste commune à gauche, la députée européenne Marie Toussaint plaide pour « un pacte de non-agression à gauche ». Pour rappel, une liste ne peut élire des députés au Parlement européen uniquement si elle dépasse un seuil de 5 %. « Je pense que l’on a des combats essentiels à mener, c’est ce qui doit concentrer toute notre attention », juge Marie Toussaint qui estime que le combat doit être mené contre les partis nationalistes qui continuent de progresser au sein de l’Union européenne. En proposant ce pacte de non-agression, Marie Toussaint rappelle qu’elle souhaite orienter sa campagne autour de « la douceur ». Une approche qui suscite l’étonnement, ou l’incompréhension, notamment après le meeting de lancement de la campagne. Ce 2 décembre, la tête de liste écologiste avait convié un groupe de danseuses pratiquant la « booty-therapy », une danse permettant de « s’assumer ». « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense », justifie Marie Toussaint qui assume vouloir mener une campagne « sensible ». « La douceur, dans un monde meurtri par la violence politique et sociale, est un horizon de sauvegarde, c’est un objet de combativité », développe Marie Toussaint pour laquelle cette approche peut être payante.  « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes » Alors que les négociations de la COP 28 se déroulent actuellement à Dubaï avec un nombre record de lobbyistes présents. Selon Marie Toussaint, que cela soit durant les négociations internationales ou au sein des institutions européennes, les lobbys, notamment pétroliers, doivent être écartés des espaces de discussions. « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes », développe Marie Toussaint alors que les groupes d’intérêts occupent une place importante dans le processus législatif européen. Outre le lobby des énergies fossiles, la tête de liste écologiste prend également pour cible la fédération des chasseurs et son président Willy Schraen qui mènera une liste aux élections européennes. Accusée par ce dernier de prôner une écologie déconnectée, Marie Toussaint a, de nouveau, proposé d’organiser un débat avec Willy Schraen afin de « vérifier qui est du côté de l’agro-industrie et qui est du côté des paysans ». Marie Toussaint fustige notamment l’hypocrisie du patron des chasseurs considérant que ce dernier défend « une vision de l’agriculture sans paysans ».

Le

L’hémicycle du Sénat
7min

Politique

Aide médicale d’Etat : la majorité sénatoriale divisée sur les conclusions du rapport Stefanini Evin

Un rapport remis lundi au gouvernement balaye l’hypothèse d’une suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), tout en préconisant une réforme du dispositif. Cette étude prend toutefois ses distances avec le chemin tracé par la majorité sénatoriale, qui a fait disparaître l’AME lors de l’examen du projet de loi immigration en novembre, pour lui substituer une aide d’urgence.

Le