Les pompiers sont en grève depuis mercredi 26 juin et ce jusqu’au 31 août. Malgré ce mouvement social, ils interviendront en service réduit. Mais avec cette action, les hommes du feu tiennent à exprimer leur « ras-le-bol ».
« On est victime de notre succès » explique Jérôme François, le secrétaire général de l'UNSA SDIS, un des syndicats de pompiers. « On est un service public qui répond pour tout et en tout temps » et qui colmate souvent « les carences des autres services publics » ajoute le syndicaliste.
Interrogé sur les violences envers les pompiers, Jérôme François répond en analysant le profil des agresseurs : « Il y a les malades, ceux qui ont une pathologie psychiatrique et qui sont en rupture de traitement (…) On va avoir [aussi] des gens qui vont vouloir nous apprendre notre métier ou qui se comportent un petit peu en consommateur. Et puis la troisième catégorie ce sont des voyous qui nous tendent des traquenards, notamment à certaines dates précises de l’année. On sait que les 13 et 14 juillet sont mouvementés. »
« Une revalorisation des effectifs et des salaires »
Les pompiers réclament aujourd’hui une revalorisation des effectifs et des salaires :
« Aujourd’hui, le problème qui nous préoccupe le plus c’est les effectifs. Dans l’état actuel des choses, les effectifs sont fatigués parce que nos missions explosent ». Et les pompiers en ont marre d’intervenir pour des « missions parasites » « qui ne relèvent pas de l’urgence ».
En septembre prochain, une campagne nationale de sensibilisation sur la sécurité des pompiers, sera lancée : « C’est mieux que rien » estime Jérôme François. « Mais nous, on pense qu’il faut remettre à plat, notamment tout ce système de secours d’urgence aux personnes, à bout de souffle. On le voit, il n’y a plus de toubib dans les villes. Moi, j’ai des enfants. Régulièrement je me retrouve dans les urgences parce que je n’ai pas le choix. Je n’ai pas de médecins. SOS Médecins n’a personne à m’envoyer. Le 15 me dit « Allez aux urgences ». Je me retrouve à contribuer à bloquer les urgences. Parce que toutes les missions non urgentes que l’on fait, tous les gens que l’on va mettre dans nos ambulances (…), on va les déposer à l’hôpital. On engorge les sapeurs-pompiers et derrière on va engorger les urgences. »
Vous pouvez voir et revoir cet entretien, en intégralité :
OVPL. Entretien avec Jérôme François, secrétaire général de l'Unsa SDIS et pompier (en intégralité)