Valérie Pécresse, présidente d'Ile-de-France Mobilités, a demandé jeudi le remboursement intégral de l'ensemble des voyageurs qui empruntent les transports de la région parisienne sur toute la durée de la grève contre la réforme des retraites qui dure depuis maintenant deux semaines.
"Je demande à la RATP et à la SNCF de rembourser les voyageurs intégralement pour tous les jours de grève", a-t-elle dit sur RTL au 15e jour de grève dans les transports, en évaluant à "environ 100 millions d'euros" le coût pour deux semaines de perturbations.
"Et qu'on ne m'oppose pas le fait que sur certaines lignes il y aurait du service de fait, car la vérité c'est que pour tous les voyageurs, le service minimum a été égal à quasi zéro", a tranché Mme Pécresse, qui est également présidente de la région Ile-de-France.
"Moralement", la RATP et la SNCF "le doivent aux voyageurs car c'est juste une souffrance inexprimable", a-t-elle insisté.
Le remboursement se fera sur un site internet dédié et unique pour la RATP et la SNCF. Il devra être mis en place "le plus rapidement possible, en fonction de la date de fin de la grève", a précisé Ile-de-France Mobilités.
Pour cela "il faut encore l'accord des opérateurs pour ce remboursement et je demande à l'Etat, tutelle politique et économique de ces opérateurs, de faire ce geste", a insisté Valérie Pécresse.
"La RATP a pleinement conscience de l'impact potentiel (du) mouvement pour la vie des Franciliens. Elle appliquera bien entendu le contrat qui la lie à son autorité organisatrice Ile-de-France Mobilités s'agissant des remboursements", a indiqué un porte-parole de la RATP à l'AFP.
"Il y aura un dédommagement, mais les modalités seront décidées après la fin de la grève", a ajouté une porte-parole de SNCF Transilien (la branche des trains de banlieue franciliens).
En cas de grève, la SNCF est engagée par contrat avec Ile-de-France Mobilités à assurer au moins un train sur trois. La RATP, elle, a une obligation contractuelle de 50% en heure de pointe (sur les RER A, RER B, le métro et le réseau de surface).
Valérie Pécresse a aussi souhaité qu'après cette grève, "on négocie une nouvelle loi qui dise que lorsqu'on est un monopole qui touche à quelque chose d'aussi fondamental que le droit d'aller travailler, on est soumis à des astreintes, comme on l'est quand on est médecin dans un hôpital public": on peut être gréviste et "porter un brassard" l'indiquant, mais "on continue à faire son travail".
Alors que le Premier ministre Edouard Philippe doit réunir l'ensemble des organisations syndicales et patronales jeudi après-midi pour tenter de trouver une sortie de crise, Mme Pécresse a estimé que "sans mesure d'âge il n'y aura pas de sauvetage des retraites". Selon elle, il aurait mieux valu repousser l'âge légal de départ plutôt que mettre sur la table un âge-pivot, "une mesure pas franche, pas efficace, et qui peut faire des retraités pauvres à la fin s'ils partent à 62 ans avec une retraite minorée".