C’est depuis le Vieux port de Marseille, que Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé ce jeudi, alors que de nombreux manifestants sont attendus dans tout le pays. « La journée d’aujourd’hui se présente d’ores et déjà comme un immense événement. C’est évidemment un événement syndical mais tout le monde comprend que compte tenu de son ampleur, qu’il s’agit aussi d’un événement qui aura un impact politique. Il sera à mon avis assez profond pour que personne ne puisse plus s’en débarrasser », soutient le leader de La France Insoumise. « Il y aura des prolongements syndicaux comme il y aura des prolongements politiques », prévient l’ancien député des Bouches-du-Rhône.
« Sébastien Lecornu n’arrive à rien et c’était prévisible »
Alors que le premier ministre a reçu hier les partis de gauche dont le PS, mais pas LFI, qui a refusé, le responsable de LFI soutient que « Sébastien Lecornu n’arrive à rien et c’était prévisible. J’appelle qu’on cesse les simagrées de prétendus dialogues qui n’en sont pas et qui donnent une impression de magouille générale », lance Jean-Luc Mélenchon.
Appelant le premier ministre à demander un vote de confiance – « après tout, si Bayrou l’a fait, pourquoi Lecornu ne le ferait pas ? » – il prédit déjà sa fin. « S’il demande la confiance, il ne l’aura pas. Car nous savons que EELV ne votera pas la confiance et dit, à juste titre, que Bruno Retailleau à lui tout seul est un motif de censure. J’entends aussi le PS dire – il y a toujours une formule pour enrober le biscuit – que, en l’état, il voterait la censure. Mais ils la voteront car je ne vois pas pourquoi le package changerait », affirme l’ancien candidat à la présidentielle, qui pense qu’au final, « Sébastien Lecornu tiendra à un petit fil, le RN ».
« On se réjouit qu’on se retrouvera tous » à gauche pour voter la censure
Donc « ou bien il fait un vote de confiance ou bien nous déposerons la censure que nous avons annoncée. Et on se réjouit qu’on se retrouvera tous » à gauche, pour la voter, imagine Jean-Luc Mélenchon.
Si nommer aujourd’hui un premier ministre de gauche « n’aurait plus aucun sens, à l’étape actuelle », selon l’insoumis, Jean-Luc Mélenchon répète qu’« il faut que le premier ministre s’en aille et que le Président s’en aille ».
« Le Président, c’est lui le chaos »
Répondant au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui avait affirmé que « la stratégie de LFI, c’est le chaos », Jean-Luc Mélenchon rétorque que « pour l’instant, le chaos, ça ne peut pas être moi, je ne gouverne pas. […] Le Président, c’est lui le chaos. Et tout ce qui a lieu en ce moment est le résultat de son action, à lui, pas la mienne ».
Il accuse au passage le ministre de l’Intérieur de chercher l’affrontement. « Bruno Retailleau a besoin de la violence, des poubelles qui brûlent, pour affirmer son rôle de sauveur. Cet homme est une provocation ambulante. Le Président ferait bien de le ramener à la raison », lance Jean-Luc Mélenchon, reprochant au ministre de « passer son temps à exciter les uns contre les autres, et de se taire quand arrivent des crimes islamophobes ou racistes, qui n’ont pas l’air de le déranger plus que ça ». Et de conclure sa charge : « Cet homme est odieux. Il représente une forme de notre pays rassie, rabougrie, haineuse ».