Grève du 7 février : Fonction publique, transports, enseignants, énergie…la mobilisation en légère baisse

Grève du 7 février : Fonction publique, transports, enseignants, énergie…la mobilisation en légère baisse

Pour ce troisième jour de mobilisation nationale, 400 000 personnes se sont rassemblées à Paris selon la CGT, autant que lors de la première journée de mobilisation le 19 janvier mais moins que le 31 janvier. Un constat confirmé par les chiffres en fonction des secteurs professionnels. 
Henri Clavier

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Alors que 93 % des actifs se déclarent hostiles à un allongement de la durée légale de travail, la mobilisation semble en très légère baisse. Une faible baisse sans doute étrangère aux annonces de la première ministre Élisabeth Borne dimanche dernier sur l’ouverture du dispositif carrière longue à ceux ayant cotisé 5 trimestres avant 21 ans.


La mobilisation en léger recul


Alors que les cortèges se sont élancés en milieu de matinée dans l’ensemble de la France, le cortège parisien a débuté à 14 h 00 avec un itinéraire modifié par rapport à la dernière fois. Le nombre de cortèges accuse une légère baisse (208) par rapport à la mobilisation du 31 janvier (230).


Dès la mi-journée, un affaiblissement de la mobilisation pouvait être observé dans quelques petites villes où l’ampleur des manifestations avait été historique. C’est le cas à Morlaix où la mobilisation est passée de 10 000 à 4 000 personnes, ou encore à Perpignan (de 20 000 à 7 000 personnes).


Dans la fonction publique, baisse des grévistes

Dans la fonction publique d’Etat, la baisse de mobilisation se fait aussi ressentir avec 11,4 % de grévistes contre 19,4 le 31 et 28 % le 19 janvier. La tendance est similaire dans la fonction publique territoriale (4,1 % de grévistes) et la fonction publique hospitalière (3,4 % de grévistes).


L’affaiblissement est également ressenti chez les enseignants. Selon le ministère de l’éducation nationale, 14,17 % des enseignants étaient en grève aujourd’hui contre 38,5 % le 19 janvier et 25,92 % le 31 janvier. Les chiffres ne concernent pas la zone A où les vacances hivernales ont commencé.


Dans les transports, pas de grève le 11 février pour « augmenter le niveau de mobilisation »


Dans les transports, le pourcentage de grévistes est lui aussi en baisse. Selon les syndicats, 25 % de grévistes à la SNCF contre près de 36,5 % le 31 ; le trafic est néanmoins resté très perturbé avec un TGV sur deux et trois Intercités sur dix. Face à ce constat, le secrétaire général de la CGT Cheminots, Laurent Brun, a appelé à « augmenter le niveau de mobilisation. » En ce sens, et afin de permettre à un nombre maximum de personnes de rejoindre les cortèges, les principales organisations syndicales du rail n’ont pas appelé à la grève samedi 11 février.


En Île-de-France, seules deux lignes de métro (1 et 14) ont fonctionné normalement tandis que pour les autres lignes entre 25 et 50 % du trafic est assuré. Les RER et transiliens connaissent également une forte perturbation avec en moyenne un train sur trois.

Énergies : la mobilisation reste importante

Le recul s’observe également dans les secteurs de l’énergie ; chez EDF on décompte 30,3 % de grévistes contre 40,3 % le 31 janvier. Fortement mobilisés (56 %), les salariés de TotalEnergies sont moins nombreux que le 31 janvier (65 %) mais restent en grève à 75 % à la raffinerie de la Mède (Bouches-du-Rhône), 87 % à la raffinerie de Normandie, 90 % à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) et 100 % au dépôt de carburants des Flandres (Nord). Le groupe TotalEnergies a cependant affirmé qu’il n’y avait pas de « manque de carburant ».

Les étudiants entrent dans la contestation

Après les blocages de plusieurs lycées lors de la précédente manifestation, plusieurs universités ont été bloquées à partir de ce matin. Dès le 31 janvier, plusieurs syndicats lycéens et étudiants avaient appelé, à travers un communiqué, à la grève le 7 février.
Plusieurs universités ont été bloquées, à Rennes 2, entre 700 et 1 000 étudiants se sont réunis pour voter le blocage. Les étudiants du site de Tolbiac (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) ont bloqué, symboliquement, l’université entre 8 et 10 heures avant de se joindre au cortège de la manifestation.

 

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