Grèves dans l’énergie : Bruno Retailleau accuse le gouvernement de laisser « s’enkyster des actions de prises d’otage »

Grèves dans l’énergie : Bruno Retailleau accuse le gouvernement de laisser « s’enkyster des actions de prises d’otage »

À l’issue d’un entretien à Matignon, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a reproché au gouvernement d’avoir « trop tardé » dans la gestion du conflit social qui met à l’arrêt les raffineries et les dépôts de carburant. Alors que le mouvement s’étend aux centrales nucléaires, le sénateur s’inquiète d’une situation « qui échappe » désormais à l’exécutif.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Élisabeth Borne les avait invités pour évoquer la réforme des retraites, mais voilà que la grève des raffineries et des dépôts pétroliers qui se prolonge depuis la fin septembre s’est invitée également dans les échanges. Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR, et Olivier Marleix, son homologue à l’Assemblée nationale, étaient les premiers présidents de groupes parlementaires à ouvrir le bal des consultations ce 13 octobre à Matignon.

Le président du groupe sénatorial a d’abord reproché un manque de réactivité de la part du gouvernement dans cette crise, qui se manifeste par des pénuries importantes dans près d’une station-service sur trois du pays. « Le temps qu’a perdu le gouvernement pendant des semaines à ne rien faire se répercute aujourd’hui », s’est exclamé le sénateur de Vendée, qui plaidait pour des réquisitions dès dimanche. « Le gouvernement a trop tardé. Il a laissé s’enkyster dans le pays un mouvement qui désormais lui échappe. Il faut qu’il agisse qu’il continue à agir. » Agir n'est cependant pas pour lui synonyme de pression sur les entreprises. Dans un tweet, Bruno Retailleau a déclaré au ministre de l'Économie et des Finances que l'État n'avait pas à « dicter la politique salariale des entreprises ».

S’ils font la une de l’actualité, les salariés TotalEnergies et d’Esso-ExxonMobil ne sont pas les seuls à débrayer pour obtenir de meilleures rémunérations. Les conflits sociaux ont également gagné plusieurs centrales nucléaires, un nouveau conflit sur le front énergétique qui paralyse les travaux de maintenance dans huit réacteurs. La centrale de Gravelines, la plus importante de France, pourrait se joindre au mouvement ce jeudi. Ce jeudi, la CGT a appelé à élargir la grève à l’ensemble du secteur de l’énergie. « Il y a quelque chose de très inquiétant. Nous avons dit de ne pas tarder », a réagi le chef de file de la droite sénatoriale.

Le gouvernement n’a pas été le seul visé par les critiques. Le sénateur a aussi vitupéré contre l’action de « minorités agissantes », et notamment de la CGT. « Il n’y avait pas de négociation, il y avait une prise d’otage », a-t-il répété. « C’est l’inverse d’une négociation. C’est ce que j’appelle la gréviculture, la culture de la grève en France ».

Bruno Retailleau n’a d’ailleurs pas partagé les prévisions d’Emmanuel Macron, qui a annoncé la veille un retour à la normale « dans le courant » de la semaine prochaine pour l’approvisionnement en carburant « Je voudrais y croire, je le trouve très optimiste. »

Dans la même thématique

Paris SNCF : Le trafic des TGV tres perturbe après une attaque massive informatique, 800.000 voyageurs concernes
7min

Politique

Attaque du réseau TGV : « De cette manière coordonnée, c’est inédit »

A quelques heures de la cérémonie d’ouverture des JO, le réseau TGV a fait l’objet d’une « attaque massive » avec 3 incendies coordonnés qui ont touché les LGV Atlantique, Nord et Est. Plus largement, quels sont les risques qui pèsent sur les Jeux ? Interview avec l’expert en sécurité Driss Aït Youssef.

Le

PARIS: Soiree electorale des elections europeennes avec Francois-Xavier Bellamy au siege de Les Republicains
3min

Politique

Parlement européen : François-Xavier Bellamy porte plainte contre Rima Hassan

François-Xavier Bellamy porte plainte contre Rima Hassan pour des menaces qu’elle aurait proférées à son égard. Cette plainte fait suite au blocage par le député européen de la candidature de Rima Hassan à la vice-présidence de la sous-commission des droits de l’Homme. L’élection du poste de vice-présidente que briguait la députée européenne a été reportée en septembre.

Le