Grippe aviaire dans le Gers : « On espère une prise en charge totale », témoigne le sénateur Duffourg
Face à la progression du virus dans le Sud-Ouest, le ministre de l’Agriculture s’est rendu dans le Gers, au chevet des éleveurs de canards et des élus. Nous nous sommes entretenus avec le sénateur (Union centriste) Alain Duffourg, présent à la réunion organisée à la préfecture, à Auch.

Grippe aviaire dans le Gers : « On espère une prise en charge totale », témoigne le sénateur Duffourg

Face à la progression du virus dans le Sud-Ouest, le ministre de l’Agriculture s’est rendu dans le Gers, au chevet des éleveurs de canards et des élus. Nous nous sommes entretenus avec le sénateur (Union centriste) Alain Duffourg, présent à la réunion organisée à la préfecture, à Auch.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

C’est l’autre virus dont tout le monde parle : l’influenza aviaire, qui avance dans le sud-ouest de la France, et qui inquiète les éleveurs de canards. Depuis décembre, plus de 600 000 palmipèdes et volailles ont été abattus préventivement, face à la progression de l’épizootie. Après avoir décimé des élevages dans les Landes, où plus de 120 foyers ont été détectés ces derniers jours, les craintes s’accentuent dans les départements limitrophes, et notamment dans le Gers, où le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a choisi de faire le déplacement ce lundi 11 janvier. Dans ce département, plus de six foyers avérés ont été identifiés. Julien Denormandie a réuni les représentants des filières, les fédérations professionnelles, les élus locaux et les parlementaires. Public Sénat a interviewé le sénateur Alain Duffourg (Union centriste), présent à la préfecture.

Quelle est la situation dans votre département ?

Alain Duffourg : Il s’avère que dans le Gers, il y a trois foyers d’épidémie aviaire, et également cinq de plus, en suspens. Cela veut dire que l’on est en train de procéder à l’abattage de 50 000 canards environ. On met en place des barrières de protection sur l’ouest du département. Les responsables agricoles ont fait falloir que la situation économique devenait de plus en plus dure. En 5 ans, il y a eu trois crises. La filière, avec les autorités administratives, sous la responsabilité du préfet, se mobilise pour arrêter cette épidémie et la limiter aux quelques cas que l’on connaît aujourd’hui. On pense qu’en agissant rapidement, la propagation pourrait être stoppée. Il y aura un abattage intensif des sujets à risque, la désinfection des locaux et une zone de protection de 5 kilomètres autour des foyers.

Quelles sont les annonces du ministre ?

Pour les abattoirs, deux vont être réquisitionnés. Ce qui intéressait au premier chef les éleveurs, c’est le problème financier. On a insisté là-dessus. Le ministre s’est engagé à indemniser 75 % des animaux abattus, pour régler le problème de la désinfection. Cet acompte sera versé très rapidement, dans la semaine à venir, d’après ce qu’il a dit. Mais il y a un autre problème que j’ai soulevé. En 2020, les éleveurs ont subi indirectement la crise du covid. Ils n’ont pas pu être fournisseurs des restaurants. Et beaucoup ne rentrent pas tout à fait dans les clous des aides, et sont à la limite du seuil de baisse de 50 % du chiffre d’affaires. J’ai demandé que l’on règle l’ensemble des préjudices.

Avez-vous été entendu ?

Le ministre m’a dit qu’il allait étudier le dossier.

Les professionnels présents ont-ils été satisfaits par les annonces, selon vous ?

Ils sont satisfaits en termes de réactivité de l’Etat. La présence du ministre a été appréciée, cela a été un point positif, tout comme l’annonce de versement de 75 % des aides tout de suite, pour l’abattage et la désinfection. Pour les autres 25 %, il n’y a pas de date fixée. Se posera aussi la question de la perte de chiffres d’affaires à venir. Dans quel délai va reprendre l’activité ? Il va y avoir un délai de carence, pendant quelques semaines sans doute. Et l’indemnisation des pertes en 2020 n’est pas tranchée. On espère une prise en charge totale.

La réponse apportée est-elle meilleure, selon vous, par rapport à ce que l’on avait connu pour les épisodes de 2016 et 2017 ?

Le plan est plus audacieux. Et il y a les 130 millions d’euros du plan de relance, mais il faudra instruire les dossiers individuellement. Je vais suivre cette affaire, au niveau de l’indemnisation des producteurs, poser éventuellement une question écrite au ministre pour savoir à quelle date les aides en complément du soutien à 75 % seront versées, et attirer l’attention sur les conséquences économiques de l’année 2020.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le