Grippe aviaire dans le Gers : « On espère une prise en charge totale », témoigne le sénateur Duffourg
Face à la progression du virus dans le Sud-Ouest, le ministre de l’Agriculture s’est rendu dans le Gers, au chevet des éleveurs de canards et des élus. Nous nous sommes entretenus avec le sénateur (Union centriste) Alain Duffourg, présent à la réunion organisée à la préfecture, à Auch.

Grippe aviaire dans le Gers : « On espère une prise en charge totale », témoigne le sénateur Duffourg

Face à la progression du virus dans le Sud-Ouest, le ministre de l’Agriculture s’est rendu dans le Gers, au chevet des éleveurs de canards et des élus. Nous nous sommes entretenus avec le sénateur (Union centriste) Alain Duffourg, présent à la réunion organisée à la préfecture, à Auch.
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C’est l’autre virus dont tout le monde parle : l’influenza aviaire, qui avance dans le sud-ouest de la France, et qui inquiète les éleveurs de canards. Depuis décembre, plus de 600 000 palmipèdes et volailles ont été abattus préventivement, face à la progression de l’épizootie. Après avoir décimé des élevages dans les Landes, où plus de 120 foyers ont été détectés ces derniers jours, les craintes s’accentuent dans les départements limitrophes, et notamment dans le Gers, où le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a choisi de faire le déplacement ce lundi 11 janvier. Dans ce département, plus de six foyers avérés ont été identifiés. Julien Denormandie a réuni les représentants des filières, les fédérations professionnelles, les élus locaux et les parlementaires. Public Sénat a interviewé le sénateur Alain Duffourg (Union centriste), présent à la préfecture.

Quelle est la situation dans votre département ?

Alain Duffourg : Il s’avère que dans le Gers, il y a trois foyers d’épidémie aviaire, et également cinq de plus, en suspens. Cela veut dire que l’on est en train de procéder à l’abattage de 50 000 canards environ. On met en place des barrières de protection sur l’ouest du département. Les responsables agricoles ont fait falloir que la situation économique devenait de plus en plus dure. En 5 ans, il y a eu trois crises. La filière, avec les autorités administratives, sous la responsabilité du préfet, se mobilise pour arrêter cette épidémie et la limiter aux quelques cas que l’on connaît aujourd’hui. On pense qu’en agissant rapidement, la propagation pourrait être stoppée. Il y aura un abattage intensif des sujets à risque, la désinfection des locaux et une zone de protection de 5 kilomètres autour des foyers.

Quelles sont les annonces du ministre ?

Pour les abattoirs, deux vont être réquisitionnés. Ce qui intéressait au premier chef les éleveurs, c’est le problème financier. On a insisté là-dessus. Le ministre s’est engagé à indemniser 75 % des animaux abattus, pour régler le problème de la désinfection. Cet acompte sera versé très rapidement, dans la semaine à venir, d’après ce qu’il a dit. Mais il y a un autre problème que j’ai soulevé. En 2020, les éleveurs ont subi indirectement la crise du covid. Ils n’ont pas pu être fournisseurs des restaurants. Et beaucoup ne rentrent pas tout à fait dans les clous des aides, et sont à la limite du seuil de baisse de 50 % du chiffre d’affaires. J’ai demandé que l’on règle l’ensemble des préjudices.

Avez-vous été entendu ?

Le ministre m’a dit qu’il allait étudier le dossier.

Les professionnels présents ont-ils été satisfaits par les annonces, selon vous ?

Ils sont satisfaits en termes de réactivité de l’Etat. La présence du ministre a été appréciée, cela a été un point positif, tout comme l’annonce de versement de 75 % des aides tout de suite, pour l’abattage et la désinfection. Pour les autres 25 %, il n’y a pas de date fixée. Se posera aussi la question de la perte de chiffres d’affaires à venir. Dans quel délai va reprendre l’activité ? Il va y avoir un délai de carence, pendant quelques semaines sans doute. Et l’indemnisation des pertes en 2020 n’est pas tranchée. On espère une prise en charge totale.

La réponse apportée est-elle meilleure, selon vous, par rapport à ce que l’on avait connu pour les épisodes de 2016 et 2017 ?

Le plan est plus audacieux. Et il y a les 130 millions d’euros du plan de relance, mais il faudra instruire les dossiers individuellement. Je vais suivre cette affaire, au niveau de l’indemnisation des producteurs, poser éventuellement une question écrite au ministre pour savoir à quelle date les aides en complément du soutien à 75 % seront versées, et attirer l’attention sur les conséquences économiques de l’année 2020.

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