Gros revers pour le FN, dont le score diminue par rapport à 2012
Le Front national et Marine Le Pen ont subi dimanche un important revers après une difficile campagne législative, avec un très net reflux en...

Gros revers pour le FN, dont le score diminue par rapport à 2012

Le Front national et Marine Le Pen ont subi dimanche un important revers après une difficile campagne législative, avec un très net reflux en...
Public Sénat

Par Guillaume DAUDIN

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le Front national et Marine Le Pen ont subi dimanche un important revers après une difficile campagne législative, avec un très net reflux en voix par rapport à la présidentielle qui devrait les priver de groupe à l'Assemblée.

Le parti d'extrême droite recule traditionnellement entre le premier tour de l'élection présidentielle et celui des législatives.

Mais cette année, ce recul est plus important que jamais: le FN passe de 21,3% à environ 13,3%, selon la totalisation nationale sur 97% des inscrits reçus à 00H30. Cela donne plus de quatre millions de voix évaporées, le FN passant de 7,7 à environ 3 millions.

Le vote FN
Le vote FN
AFP

Pendant cette courte campagne, le FN voulait capitaliser sur les 10,64 millions d'électeurs qui s'étaient portés sur Marine Le Pen au second tour.

Obtenir un groupe parlementaire, longtemps objectif minimum pour les frontistes, paraît désormais hors de portée, d'autant que la forte abstention réduit à quasi-néant les triangulaires, qui avaient permis au FN de remporter ses deux circonscriptions en 2012 (Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse, Gilbert Collard dans le Gard).

Plusieurs figures frontistes ont été balayées dès le premier tour, tel Nicolas Bay (Seine-Maritime), patron de la campagne FN pour les législatives; Jean-Lin Lacapelle (Bouches-du-Rhône), secrétaire général adjoint du parti, le comédien Franck De Lapersonne (Somme).

Le secrétaire-général du FN, Nicolas Bay, à Paris le 10 avril 2017
Le secrétaire-général du FN, Nicolas Bay, à Paris le 10 avril 2017
AFP/Archives

Rare éclaircie pour le parti, Marine Le Pen, à nouveau candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, où se trouve la mairie FN d'Hénin-Beaumont, est en position très favorable, avec 46% des voix au premier tour.

Alors que les frontistes avaient surligné 45 circonscriptions "gagnables", où Marine Le Pen a dépassé 50% au second tour de la présidentielle, quelques rares circonscriptions semblent encore jouables pour le FN: Bruno Bilde et José Evrard (Pas-de-Calais), Sébastien Chenu (Nord), Emmanuelle Ménard (Hérault).

Gilbert Collard (Gard) connaît une situation compliquée, comme Louis Aliot (Pyrénées-Orientales), Florian Philippot (Moselle), Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône).

"110 candidats FN sont qualifiés au second tour contre 61 en 2012: une indéniable progression!", s'est félicité Nicolas Bay. Mais cette supposée "progression" ne peut cacher que le résultat de 2012 était supérieur en voix comme en pourcentage, alors que jusqu'ici Marine Le Pen avait toujours progressé d'un même scrutin à l'autre.

- 'Du sang sur les murs' -

Depuis son QG de campagne d'Hénin-Beaumont, celle qui avait proclamé le FN "première force d'opposition" le soir du premier tour de la présidentielle a mis en cause "l'abstention catastrophique" qui "pénalise" son parti et le scrutin majoritaire à deux tours, le FN réclamant l'instauration de la proportionnelle qui lui avait permis de faire élire 35 députés en 1986.

Mme Le Pen a surtout appelé ses partisans à la mobilisation, tablant sur des "réserves de voix considérables" pour l'emporter dans "plusieurs circonscriptions".

Florian Philippot, le 2 juin 2017 à Laon
Florian Philippot, le 2 juin 2017 à Laon
AFP

Ses lieutenants ont eux parfois été moins enthousiastes. Florian Philippot, vice-président du parti, a reconnu une déception, Nicolas Bay un "tassement plus important" que prévu.

"Les électeurs du Front ne sont pas allés voter", a tranché à l'AFP l'eurodéputée philippotiste Sophie Montel. "Y'en a qui sont en marche, nous on s'est mis en pause" a dit, dépité, Jean-Lin Lacapelle à l'AFP.

"Les gens aujourd'hui ont voté plages, barbecues et soleil. Il ne faudra pas se plaindre dans 6 mois!" a ragé sur Twitter le sénateur FN Stéphane Ravier.

Cette déconvenue va provoquer une baisse de la subvention publique annuelle du FN par rapport à 2012, largement basée sur le nombre de suffrages obtenus lors du premier tour de ce scrutin, et ce alors que le parti dit manquer d'argent.

Surtout, ce score devrait raidir encore le débat interne sur la "refondation" du FN, déjà alimenté par le retrait temporaire de Marion Maréchal-Le Pen de la politique, l'échec de l'alliance avec Nicolas Dupont-Aignan et les menaces de Florian Philippot de quitter le parti si celui-ci renonçait à la sortie de l'euro.

"Il y aura du sang sur les murs au congrès", prévu pour fin 2017 début 2018, pronostique un conseiller régional FN interrogé par l'AFP.

"On a payé surtout sur le terrain l'euro et le débat présidentiel" de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron, "raté" du propre aveu de la présidente du FN, avance un responsable départemental.

Partager cet article

Dans la même thématique

PARIS , LES CANDIDATS REMI FERAUD ET EMMANUEL GREGOIRE
8min

Politique

« Force du dégagisme », « fin de cycle » et « bataille de chiens » à venir : les socialistes font le bilan, après la victoire d’Emmanuel Grégoire face à Rémi Féraud

La victoire d’Emmanuel Grégoire, dès le premier tour, lors de la primaire PS qui l’opposait au sénateur Rémi Féraud s’explique notamment par « la volonté de tourner la page Hidalgo » chez les militants, mais aussi le poids des rapports de force issus du congrès PS ou la « dérive clanique » autour de la maire sortante.

Le

SIPA_01206229_000010
6min

Politique

Programmation de l’énergie : en commission, les sénateurs ne reprennent pas le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque

En commission des affaires économiques, les sénateurs ont adopté la proposition de loi sénatoriale, dite Gremillet, qui avait été passablement dénaturée par des amendements des députés LR et RN, puis finalement rejetée par l’Assemblée nationale. Le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque ou encore la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim ne figurent plus dans le texte adopté en commission pour une deuxième lecture prévue la semaine prochaine.

Le

Gros revers pour le FN, dont le score diminue par rapport à 2012
3min

Politique

Loi Duplomb : un texte qui permet « de mettre les agriculteurs français au même niveau que les agriculteurs européens », assure son auteur

Ce mardi, Laurent Duplomb, sénateur LR de Haute-Loire, auteur du texte « visant à lever les contraintes sur le métier d’agriculteur », était invité sur la matinale de Public Sénat. Il a évoqué l’accord trouvé en commission mixte paritaire sur sa proposition de loi, ainsi que les critiques qu’elle suscite, notamment en ce qui concerne la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018.

Le

Gros revers pour le FN, dont le score diminue par rapport à 2012
2min

Politique

Canicule : « La vigilance rouge ne concerne pas que les publics les plus fragiles, elle concerne tout le monde », déclare François Bayrou

Alors que la France fait face à un épisode caniculaire, François Bayrou, accompagné de Catherine Vautrin, Agnès Pannier-Runacher et Bruno Retailleau s’est rendu ce mardi au centre opérationnel de gestion des crises du ministère de l’Intérieur. L’objectif était de faire état de l’ensemble des mesures prises pour faire face à cette vague de chaleur.

Le