Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre déléguée chargée de l’énergie, Olga Givernet a défendu une hausse des taxes sur l’électricité. La mesure, particulièrement impopulaire, a été supprimée par les députés du projet de loi de finances 2025.
Gros revers pour le FN, dont le score diminue par rapport à 2012
Par Guillaume DAUDIN
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Le Front national et Marine Le Pen ont subi dimanche un important revers après une difficile campagne législative, avec un très net reflux en voix par rapport à la présidentielle qui devrait les priver de groupe à l'Assemblée.
Le parti d'extrême droite recule traditionnellement entre le premier tour de l'élection présidentielle et celui des législatives.
Mais cette année, ce recul est plus important que jamais: le FN passe de 21,3% à environ 13,3%, selon la totalisation nationale sur 97% des inscrits reçus à 00H30. Cela donne plus de quatre millions de voix évaporées, le FN passant de 7,7 à environ 3 millions.
Pendant cette courte campagne, le FN voulait capitaliser sur les 10,64 millions d'électeurs qui s'étaient portés sur Marine Le Pen au second tour.
Obtenir un groupe parlementaire, longtemps objectif minimum pour les frontistes, paraît désormais hors de portée, d'autant que la forte abstention réduit à quasi-néant les triangulaires, qui avaient permis au FN de remporter ses deux circonscriptions en 2012 (Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse, Gilbert Collard dans le Gard).
Plusieurs figures frontistes ont été balayées dès le premier tour, tel Nicolas Bay (Seine-Maritime), patron de la campagne FN pour les législatives; Jean-Lin Lacapelle (Bouches-du-Rhône), secrétaire général adjoint du parti, le comédien Franck De Lapersonne (Somme).
Rare éclaircie pour le parti, Marine Le Pen, à nouveau candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, où se trouve la mairie FN d'Hénin-Beaumont, est en position très favorable, avec 46% des voix au premier tour.
Alors que les frontistes avaient surligné 45 circonscriptions "gagnables", où Marine Le Pen a dépassé 50% au second tour de la présidentielle, quelques rares circonscriptions semblent encore jouables pour le FN: Bruno Bilde et José Evrard (Pas-de-Calais), Sébastien Chenu (Nord), Emmanuelle Ménard (Hérault).
Gilbert Collard (Gard) connaît une situation compliquée, comme Louis Aliot (Pyrénées-Orientales), Florian Philippot (Moselle), Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône).
"110 candidats FN sont qualifiés au second tour contre 61 en 2012: une indéniable progression!", s'est félicité Nicolas Bay. Mais cette supposée "progression" ne peut cacher que le résultat de 2012 était supérieur en voix comme en pourcentage, alors que jusqu'ici Marine Le Pen avait toujours progressé d'un même scrutin à l'autre.
- 'Du sang sur les murs' -
Depuis son QG de campagne d'Hénin-Beaumont, celle qui avait proclamé le FN "première force d'opposition" le soir du premier tour de la présidentielle a mis en cause "l'abstention catastrophique" qui "pénalise" son parti et le scrutin majoritaire à deux tours, le FN réclamant l'instauration de la proportionnelle qui lui avait permis de faire élire 35 députés en 1986.
Mme Le Pen a surtout appelé ses partisans à la mobilisation, tablant sur des "réserves de voix considérables" pour l'emporter dans "plusieurs circonscriptions".
Ses lieutenants ont eux parfois été moins enthousiastes. Florian Philippot, vice-président du parti, a reconnu une déception, Nicolas Bay un "tassement plus important" que prévu.
"Les électeurs du Front ne sont pas allés voter", a tranché à l'AFP l'eurodéputée philippotiste Sophie Montel. "Y'en a qui sont en marche, nous on s'est mis en pause" a dit, dépité, Jean-Lin Lacapelle à l'AFP.
"Les gens aujourd'hui ont voté plages, barbecues et soleil. Il ne faudra pas se plaindre dans 6 mois!" a ragé sur Twitter le sénateur FN Stéphane Ravier.
Cette déconvenue va provoquer une baisse de la subvention publique annuelle du FN par rapport à 2012, largement basée sur le nombre de suffrages obtenus lors du premier tour de ce scrutin, et ce alors que le parti dit manquer d'argent.
Surtout, ce score devrait raidir encore le débat interne sur la "refondation" du FN, déjà alimenté par le retrait temporaire de Marion Maréchal-Le Pen de la politique, l'échec de l'alliance avec Nicolas Dupont-Aignan et les menaces de Florian Philippot de quitter le parti si celui-ci renonçait à la sortie de l'euro.
"Il y aura du sang sur les murs au congrès", prévu pour fin 2017 début 2018, pronostique un conseiller régional FN interrogé par l'AFP.
"On a payé surtout sur le terrain l'euro et le débat présidentiel" de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron, "raté" du propre aveu de la présidente du FN, avance un responsable départemental.