Alors que la Russie apparaît de plus en plus isolée sur la scène internationale, treize jours après le début de l’invasion de l’Ukraine, la candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, continue de renvoyer dos à dos Moscou et les Occidentaux. « Je suis révoltée de voir que le camp occidental, impérialiste, a grandement contribué à plonger l’Ukraine dans cet enfer-là », a déclaré la prétendante à l’Elysée mardi matin dans « Bonjour chez vous ! », la matinale de Public Sénat. Poutine a fait le pas décisif vers cette guerre fratricide, mais l’engrenage a été mis en place par la rivalité entre le camp impérialiste, avec les Etats-Unis et l’Otan qui ont poussé pour s’étendre jusqu’aux frontières de la Russie, et de l’autre le maître du Kremlin qui défend sa caste et un certain nombre d’oligarques russes », analyse cette enseignante de formation.
« Le camp occidental, y compris notre propre gouvernement, a joué avec la peau des Ukrainiens. Aujourd’hui, qu’ils se posent en sauveurs me révolte », s’agace encore Nathalie Arthaud. « Faire passer le camp occidental, impérialiste, pour la blanche colombe qui va venir sauver les peuples alors qu’ils ont été au cœur du problème, c’est se tromper cruellement », poursuit-elle. « L’utopie, c’est de penser que les dirigeants en place, les maîtres du monde, et je parle bien sûr de la première puissance impérialiste, vont régler le problème. »
« Il y a des profiteurs de cette guerre »
La candidate rappelle également qu’elle était opposée à la mise en place de sanctions économiques contre la Russie, estimant que les populations sont les premières à en payer les conséquences. « Les travailleurs et les travailleuses russes, les retraités russes, tous ceux qui sont déjà dans la misère seront les premiers à souffrir des sanctions. Ils souffriront énormément », explique Nathalie Arthaud. « On tue avec des bombes, mais on tue aussi en fomentant la misère, c’est la raison pour laquelle je suis contre les sanctions. »
La porte-parole de Lutte ouvrière a aussi voulu dénoncer les profits que pourraient réaliser certaines entreprises en arguant du contexte international pour augmenter leurs tarifs. « Le prix du baril flambe alors que les sanctions n’ont pas encore été effectives », relève encore Nathalie Arthaud. « Cela veut dire qu’il y a de la spéculation, des profiteurs de cette guerre, les Total, les Cargill, les Louis Dreyfus, les grands armateurs en profitent déjà », conclut-elle.