« Je souhaite évidemment le succès de la France et j’espère que ce plan de réouverture sera un succès. Mais je suis inquiet car avec malheureusement, c’est chaque jour un Airbus A320 qui s’écrase à cause du covid en France. Nous avons également encore 5800 lits occupés de réanimation ou en soins intensifs, sans parler de la menace de variants », constate Guillaume Larrivé.
Le député LR de l'Yonne estime que « pour que ce plan de réouverture réussisse », il faut la mise en place « en parallèle « d’un plan 100 % vaccination ». « Je souhaite que dès le 1er mai, nous puissions avoir une ouverture de la vaccination à tous les Français de plus 50 ans, et que dès le 1er juin, tous les Français de plus de 40 ans puissent également recevoir leurs doses. On doit absolument amplifier le volume et le rythme de la vaccination pour avoir un plan de couverture de la population adulte à 100 % le plus rapidement possible ».
Le président de « La France demain » regrette également que « certaines techniques de lutte contre le virus » ne soient pas davantage développées en France. « Dans certains pays, l’identification des super contaminateurs via l’analyse des eaux usées fonctionne bien. Il faut aussi qu’on équipe nos écoles de purificateurs d’air. On a encore des marges de progression », lance-t-il.
« Le petit théâtre des questions au gouvernement le mardi ne fait pas avancer le schmilblick »
Concernant le déploiement d’un pass sanitaire en France, le parlementaire veut rester prudent mais ne s’y oppose pas. « Si nous avons véritablement progressé sur la vaccination, c’est assez logique de mettre en place le pass sanitaire pour l’accès à certains lieux. Mais cela ne peut aller que si ce plan de vaccination que j’appelle de mes vœux devient vraiment une réalité ».
Guillaume Larrivé est en revanche très largement en désaccord avec le gouvernement sur deux points concernant directement la lutte contre le virus. Sur la concertation du Parlement par l’exécutif, il trouve « qu’il manque un lieu où nous pourrions avoir des auditions précises à l’Assemblée nationale de tels ou tels responsables. Le petit théâtre des questions au gouvernement le mardi à 15 heures, ce n’est pas ça qui fait avancer le schmilblick. Il faut mettre en place un vrai travail de mission d’information, comme cela avait été le cas ces derniers mois ». « Aujourd’hui, pour être informé, le parlementaire que je suis lit les journaux. Attentivement certes, mais plutôt que de nous faire des grands-messes tous les deux mois, je préférerais avoir un vrai travail de mission d’évaluation », tacle-t-il.
« Je veux qu’on crée un tribunal de sécurité nationale »
Sur la question sécuritaire, le député LR se dit partagé par rapport à la loi antiterroriste présentée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin mercredi en conseil des ministres.
« J’espère être capable de trouver un terrain d’entente avec Darmanin, mais le texte présenté mercredi en Conseil de ministre est le résultat de réflexions assez longues. Il faut en effet que la DGSI puisse disposer d’un algorithme pour détecter des connexions qui sont les indices d’un comportement djihadiste. L’état de droit doit être fort et doit être outillé juridiquement et technologiquement pour protéger les Français », assure-t-il.
Mais là où il observe « un vrai désaccord » avec le gouvernement, c’est sur la question des terroristes sortants de prison. « Je pense qu’il faut qu’on soit hyper réalistes sur certains individus qui sont de véritables bêtes fauves et qui s’apprêtent à sortir de prison. C’est pourquoi, je veux qu’on crée un tribunal de sécurité nationale, un nouvel outil juridictionnel, qui déciderait des mesures de rétention judiciaires post-peines de prison. Le gouvernement ne veut pas franchir le pas, car ce serait un pas juridiquement assez audacieux, j’en conviens, et il nécessiterait un débat assez rugueux avec le Conseil constitutionnel », regrette Guillaume Larrivé.