Le projet d'exploitation aurifère controversé de la Montagne d'or, dans l'ouest de la Guyane, "est une catastrophe", a dénoncé vendredi sur franceinfo le député européen EELV Yannick Jadot, évoquant "des centaines d'hectares voués à la disparition" et "une aberration économique".
"Est-ce qu'on a vraiment envie de laisser des sociétés canadienne et russe s'emparer et détruire les forêts, avec des revenus pour les Guyanais extrêmement limités par rapport à ça?, a-t-il demandé, alors que le débat public sur ce projet d'exploitation minière à ciel ouvert se poursuit en Guyane.
Selon lui, ce projet "c'est l'équivalent de 32 Stades de France" et "c'est une aberration économique, ça va vivre de subventions publiques", a-t-il affirmé, reprenant les arguments du Fonds mondial pour la nature (WWF), principal opposant au projet.
Alors que "Emmanuel Macron et Nicolas Hulot nous expliquent à longueur de discours l'alerte des scientifiques, la biodiversité, les forêts tropicales", a souligné le député, "c'est notre Amazonie la Guyane, c'est notre Amazonie française, est- qu'on a besoin de la détruire?", a-t-il demandé.
"Ce sont des milliers de tonnes de cyanure qu'on va mettre dans la nature, est-ce qu'on va faire crever la biodiversité et rendre malades les populations simplement pour faire plaisir à une société canadienne et à une société russe?", a martelé le député européen.
Yannick Jadot a déploré le "sous-investissement de la République dans ses territoires ultramarins". "Mettons l'argent sur l'éducation, sur des filières autour de l'éco-tourisme et vous verrez qu'on créera des emplois et un développement soutenable en Guyane", a-t-il assuré.
Le projet Montagne d'or, porté par un consortium russo-canadien, Nordgold-Columbus Gold, prévoit l'exploitation d'une mine, d'une superficie de 8 km2, à partir de 2022, au sud de la ville de Saint-Laurent du Maroni, en forêt tropicale, et permettrait la création de 750 emplois directs, dont au moins 90% d'emploi local, et 3.000 emplois indirects, selon ses promoteurs. Il utiliserait un procédé de récupération de l'or par cyanuration en circuit fermé.
Le projet est soutenu par le Medef, la Chambre de commerce et d'industrie, la quasi-totalité des élus du littoral et le président de la Collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre (DVG), mais dénoncé par des ONG environnementales, des organisations autochtones et des mouvements politiques.