Guyane: les négociations repartent après les « excuses »
Les négociations visant à sortir la Guyane française de dix jours de conflit social, après avoir démarré dans une ambiance tendue, sont...

Guyane: les négociations repartent après les « excuses »

Les négociations visant à sortir la Guyane française de dix jours de conflit social, après avoir démarré dans une ambiance tendue, sont...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les négociations visant à sortir la Guyane française de dix jours de conflit social, après avoir démarré dans une ambiance tendue, sont reparties du bon pied vendredi après les "excuses" adressées par une ministre au peuple guyanais.

Le contraste avec la journée de jeudi ne pouvait être plus saisissant. Des centaines de personnes avaient alors bravé des heures durant une pluie battante pour hurler leur méfiance et leur "détermination" face à la préfecture de la Guyane, où la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts et le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl ont reçu dans l'après-midi leurs représentants.

Vendredi matin, un petit rayon de soleil éclairait les visages de quelques dizaines d'Amérindiens vêtus de rouge, certains portant des chapeaux à plumes, d'autres des habits traditionnels, qui étaient calmement rassemblés devant le bâtiment administratif. Les barrages restaient toutefois en place en Guyane et nombre de magasins étaient fermés.

La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts parle à la foule réunie devant la préfecture à Cayenne le 30 mars 2017
La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts parle à la foule réunie devant la préfecture à Cayenne le 30 mars 2017
AFP

"On n'a rien obtenu mais on a purgé de l'émotionnel. On a retrouvé une certaine dignité, un supplément d'âme", a résumé à l'AFP Stéphane Lambert, le président du patronat de Guyane, qui soutient le mouvement.

"Les conditions de la confiance sont là", s'est félicité jeudi soir Matthias Fekl.

Les compagnies aériennes Air France et Air Caraïbes ont toutefois indiqué vendredi à l'AFP qu'elles n'assureront pas leurs vols entre Paris-Orly et Cayenne samedi et dimanche, en raison du conflit social.

Depuis une semaine, un seul vol direct a été assuré jeudi entre la métropole et le département d'outremer. En revanche, les liaisons entre la Guyane et les Antilles restent maintenues.

La Guyane, vaste territoire sinistré
La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts parle à la foule réunie devant la préfecture à Cayenne le 30 mars 2017
AFP

"Au bout de tant d'années, c'est à moi que revient l'honneur de dire, au-delà de ma petite personne, au-delà des fonctions, toutes mes excuses au peuple guyanais", avait lancé jeudi soir Ericka Bareigts au mégaphone depuis le perron de la préfecture de la Guyane, en référence à des années de sous-investissement de Paris dans ce territoire français d'Amérique du Sud.

En contrebas, les centaines de personnes qui avaient manifesté leur méfiance à son égard ont applaudi et poussé des cris de joie.

Ces excuses officielles ont fortement inversé la tendance à Cayenne, la plus grande ville de Guyane, où les deux ministres français sont arrivés mercredi soir dans une ambiance électrique.

lors que la délégation guyanaise a apporté plus de 400 pages de propositions aux deux membres du gouvernement, une "veille ministérielle" a été mise en place à Paris pour "parvenir à des arbitrages" sur les principaux points, a assuré Matthias Fekl, qui compte apporter des réponses au collectif "samedi" au plus tard, a-t-il déclaré.

La Guyane, vaste territoire d'Amérique du Sud (83.000 km2) situé à 7.000 km de Paris,connaît depuis une dizaine de jours un mouvement de contestation d'une ampleur historique, sur fond de revendications sécuritaires, économiques et sociales.

Mardi, ce département a connu "la plus grosse manifestation de son histoire", de l'aveu même de la préfecture, avec près de 15.000 marcheurs sur une population de 250.000 habitants. Les 37 syndicats membres de l'Union des travailleurs guyanais (UTG) avaient voté samedi à la quasi-unanimité la grève générale illimitée qui a commencé lundi.

Dans la même thématique

Guyane: les négociations repartent après les « excuses »
3min

Politique

Audition de François Bayrou sur Bétharram : il y a une « volonté de LFI et du reste de la gauche de transformer cette commission d’enquête en inquisition », tacle Jean-Philippe Tanguy

Invité de la matinale de Public Sénat, le député et président délégué du groupe RN à l’Assemblée a réagi à l’audition du Premier ministre sur l’affaire Bétharram. Jean-Philippe Tanguy ne voit pas de « mensonges ou de mises en doute de la probité de François Bayrou » qui justifierait une censure du gouvernement, « pour le moment ».

Le

Guyane: les négociations repartent après les « excuses »
2min

Politique

Référendum : « C’est l’arme nucléaire », estime François Patriat

A la sortie des questions d’actualité au gouvernement, le chef de file des sénateurs macronistes, François Patriat est revenu sur l’interview du chef de l’Etat au cours de laquelle il a annoncé qu’il serait prêt à recourir au référendum, si le texte sur la fin de vie, en cours d’examen, faisait face à un « enlisement » au Parlement.

Le

Guyane: les négociations repartent après les « excuses »
2min

Politique

Référendum sur la fin de vie : « Si le Président est prêt à prendre ses responsabilités, nous l’accompagnerons », assure Patrick Kanner

Alors qu’Emmanuel Macron se dit prêt à recourir au référendum sur la fin de vie, en cas de blocage au Parlement, Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat, salue cette annonce. « C’est le seul moment où je l’ai trouvé courageux, cohérent, en disant qu’il faut sortir une loi sur la fin de vie », affirme l’ancien ministre.

Le