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Guyane: trois jeunes lourdement condamnés pour la mort d’un proche de Taubira
Par Public Sénat
Publié le
Trois jeunes hommes ont été condamnés vendredi à de lourdes peines de prison pour la mort en 2016 de Patrice Clet, un ex-conseiller général et militant du parti politique de Christiane Taubira, par la Cour d'assises de Cayenne.
A l'issue de cinq jours de procès, Jérôme Douglas, 25 ans, Yannick Mac Kenzie, 23 ans et Kerian Bourguignon, 27 ans, ont été reconnus coupables de "tentative de vol ayant entraîné la mort" et condamnés respectivement à 18 ans, 15 ans et 10 ans de réclusion criminelle.
Ancien conseiller général du canton de Sinnamary (2008-2015), Patrick Clet était militant du parti politique Walwari (Eventail en langue amérindienne), co-fondé par Christiane Taubira au début des années 90. L'ancienne garde des Sceaux a d'ailleurs assisté plusieurs jours au procès.
"C'est un verdict satisfaisant car la culpabilité des trois accusés est reconnue", a réagi auprès de l'AFP Me Alex Leblanc, l'un des avocats des membres de la famille de la victime, parties civiles. Et de glisser: "La Guyane n'en a pas fini avec les agissements de cette génération née dans les années 90, nourrie au +sound system+ et qui se balade avec des armes".
Les faits remontent au 8 novembre 2016 lorsque deux d'entre eux, accompagnés d'un mineur de 16 ans - originaire du Guyana voisin et toujours recherché -, avaient fait irruption au domicile de Patrice Clet, situé à Rémire-Montjoly, près de Cayenne.
Un coup de feu avait alors été tiré, atteignant mortellement la victime à la tête sous les yeux de son épouse et de ses enfants. Les trois individus avaient ensuite pris la fuite et rejoint un quatrième comparse, Kerian Bourguignon, qui les attendait dans un véhicule.
Le drame avait bouleversé le département d'Outremer, touché par l'insécurité.
- ADN sur tongs -
Les enquêteurs avaient pu remonter la trace des accusés grâce à la présence de tongs, abandonnées dans leur fuite. Des recherches ADN avaient permis de déceler une correspondance avec l'ADN de la mère de Jérôme Douglas qui figurait dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), alors que celui de son fils ne l'était pas.
Le propriétaire de cette paire de chaussures de plage avait ensuite avoué être l'auteur du tir mortel, expliquant avoir paniqué face à Patrice Clet. Il a toutefois réfuté avoir visé la tête de la victime et maintenu ses propos à la barre.
De son côté, le chauffeur de l'équipée meurtrière, Kerian Bourguignon, resté à l'extérieur le soir des faits, a soutenu à l'audience n'avoir pas été au courant du projet de braquage et avoir pensé "faire un transport pour une livraison de stupéfiants".
Une version réfutée par le tireur du groupe mais qui a été défendue par le troisième accusé, Yannick Mac Kenzie, proche de Kerian Bourguignon.
Jeudi, l'avocat général avait requis respectivement 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Douglas et 18 ans à l'encontre de Mac Kenzie et Bourguignon.
Au cours du procès, l'épouse guyanaise de Patrice Clet a indiqué être partie vivre dans le sud de la France en 2018 avec ses enfants afin de tenter de se reconstruire.