Guyane: une procédure exceptionnelle testée en septembre pour réduire les délais de demande d’asile
Une procédure spécifique pour les demandes d'asile en Guyane, réduisant drastiquement les délais mais très contestée par les...

Guyane: une procédure exceptionnelle testée en septembre pour réduire les délais de demande d’asile

Une procédure spécifique pour les demandes d'asile en Guyane, réduisant drastiquement les délais mais très contestée par les...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Une procédure spécifique pour les demandes d'asile en Guyane, réduisant drastiquement les délais mais très contestée par les défenseurs des étrangers, va être expérimentée à partir de septembre dans ce département d'Outre-mer qui connaît une forte immigration haïtienne, selon un arrêté publié jeudi au Journal officiel.

"Afin d'expérimenter un traitement plus rapide des demandes d'asile, des dispositions particulières sont prises en Guyane, dérogeant à certaines dispositions du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile", affirme le décret qui fixe l'expérimentation pour "dix-huit mois".

Ce décret avait été publié en mai, mais il attendait encore un arrêté pour entrer en vigueur, alors que des mesures avaient été promises à l'automne dernier par Emmanuel Macron. "La date de début d'expérimentation (...) est fixée au 3 septembre 2018", précise le JO.

Le décret prévoit notamment que l'étranger "dispose d'un délai de sept jours" (contre 21 actuellement) pour déposer sa demande d'asile après avoir été identifié en préfecture, que l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) statue "dans un délai de quinze jours", et que l'étranger "est tenu de se présenter en personne" pour le dépôt de son dossier et la réception de la décision (et non plus par courrier).

Le décret supprime également le "délais de distance" qui permettait aux demandeurs résidant Outre-mer de bénéficier d'un mois supplémentaire pour faire appel devant la Cour nationale du droit d'asile (CNDA).

Ces mesures font suite aux promesses faites en octobre 2017 par Emmanuel Macron en visite en Guyane, où la demande a quadruplé entre 2015 et 2017. Selon le rapport annuel de l'Ofpra, Haïti a été l'an dernier le 4e pays d'origine des demandeurs en France (plus de 5.000 dossiers), même si les chances d'obtenir l'asile sont faibles (2,8% à l'Ofpra).

Mais la demande a fortement baissé en début d'année, indique-t-on à l'Ofpra, qui a enregistré 1.500 dossiers entre janvier et fin juillet contre 3.000 sur la même période de l'an dernier.

"La Guyane est aujourd'hui trop attractive pour les demandeurs d'asile qui ne sont pas en besoin manifeste de protection", avait alors affirmé le chef de l’État, en estimant que "pour préserver et garantir le droit d'asile en Guyane, il faut mettre en œuvre des procédures accélérées pour l'examen de cette demande d'asile injustifiée". Il avait alors annoncé que le versement de l'allocation pour demandeurs serait réduite à deux mois dans le département.

Mais pour la Cimade, ces mesures constituent "une nouvelle attaque à l'exercice du droit d'asile" transformé en "une véritable course d'obstacles et un contre-la-montre".

Alors que le gouvernement vient de faire voter une loi "asile-immigration" durcissant l'accès à l'asile, l'association d'aide aux étrangers assure également qu'"avec ce décret, l'objectif affiché par les autorités est d'étendre ces dispositions à l'ensemble du territoire français".

Le décret précise que deux mois avant la fin de l'expérience, un rapport d'évaluation "formule un avis sur une éventuelle généralisation de l'expérimentation", sans préciser le périmètre envisagé pour cette généralisation.

"Il est évident que ce dispositif ne peut concerner que la Guyane", a affirmé à l'AFP Pascal Brice, le directeur général de l'Ofpra.

Dans la même thématique

Paris: French President Emmanuel Macron during an interview on TV chanel TF1
14min

Politique

Emmanuel Macron sur TF1 : référendum, Gaza, fin de vie… On vous résume les trois heures d’émission

Dans le cadre de l’émission spéciale « Emmanuel Macron - Les défis de la France », le président de la République a répondu, pendant trois heures, à plusieurs personnalités sur l’actualité nationale et internationale, sur TF1. Il s’est prononcé pour la tenue d’« une consultation multiple, c’est-à-dire plusieurs référendums, dans les mois qui viennent », sur des sujets qui restent à déterminer. Sur la situation à Gaza, il a estimé que « ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable ».

Le

NMR
8min

Politique

Nicolas Mayer-Rossignol et ses amis promettent de « changer radicalement le PS »

A deux semaines du vote des militants, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui ambitionne de détrôner Olivier Faure de la tête du PS, a présenté avec sa « dream team » les « 100 premier jours » de son action, s’il remporte le congrès du parti. Avec une ambition : ne pas être « une gauche fantasmée », explique François Kalfon, mais plutôt « une gauche qui veut traiter les problèmes du réel ».

Le

Ukraine Kiev Western Leaders summit
4min

Politique

Emmanuel Macron sur TF1 : 83% des Français souhaitent entendre le chef de l'Etat sur la dette et les finances publiques

Ce mardi, TF1 Info publie un sondage réalisé par l’Ifop, sur les attentes des Français avant le grand rendez-vous donné par Emmanuel Macron ce soir. Si tous les regards sont tournés vers un potentiel référendum, les sondés s’intéressent en particulier à l’état des finances publiques, de l’insécurité en France, ou encore de la situation des services publics.

Le

SIPA_01192365_000063
6min

Politique

Nouvelle-Calédonie : un an après les émeutes, Manuel Valls attendu au Sénat pour faire un point sur l’avenir institutionnel

Un an après les émeutes en Nouvelle-Calédonie, l’avenir institutionnel de l’Archipel s’inscrit en pointillé après l’échec des négociations la semaine dernière entre indépendantistes et non-indépendantistes sous l’égide de Manuel Valls. Le ministre des Outre-mer rendra compte de la situation au Sénat mercredi 21 mai, auprès du « groupe de contact » mis en place par Gérard Larcher.

Le